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Glyphosate : un camouflet pour Macron face à l’Allemagne de Merkel et des lobbies

Le vote européen sur l’autorisation du glyphosate témoigne de la prépondérance des lobbies et des appareils politiques en Allemagne comme en France. Pour Emmanuel Macron, c’est un échec réel.

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La leçon principale de ce vote, c’est celle de la puissance des lobbies des deux côtés du Rhin. Les citoyens européens sont opposés à l’utilisation du glyphosate, ils prennent peu à peu conscience des ravages causés à l’environnement, des conséquences de la disparition des insectes, et malgré tout, on se retrouve avec ce vote qui prolonge de cinq ans la rente de Monsanto. Côté français, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, incarne avec sa bonhomie satisfaite la certitude de la FNSEA, syndicat majoritaire qui co-gère le ministère depuis cinquante ans et qui a mis l’agriculture française dans l’état de ruine qu’elle connaît aujourd’hui. Et le but, c’est de continuer ! Et côté allemand, le coup de Jarnac du ministre de l’Agriculture conservateur à la ministre de l’Environnement social-démocrate tendance écologiste relève de la même logique. On remarquera que des deux côtés du Rhin, on met un écolo (ou approchant) à l’Environnement, mais qu’on laisse le ministère de l’Agriculture aux mains des industrialistes. Le nerf de la guerre reste toujours aux mains des lobbies.

Il y a tout de même une volonté d’Emmanuel Macron de changer les choses, mais hélas, il y a très loin des velléités aux faits. Indéniablement, Emmanuel Macron s’est engagé dans le sens de ce que voulait Nicolas Hulot. Comme sur les néonicotinoïdes. Et de la même façon, il a dû reculer devant la réalité des rapports de force en Europe. Il n’a pas convaincu les pays de l’Est, (Pologne, Roumanie), et surtout, il touche du doigt le leurre que constitue ce couple franco-allemand dont on nous rebat les oreilles en France.

Angela Merkel est en pleine négociation pour former sa nouvelle coalition. Le ministre de l’agriculture, CSU, a-t-il volontairement torpillé la coalition avec le SPD, en allant dans un sens contraire de ce qui serait l’avis d’Angela Merkel ? Ou bien l’a-t-elle laissé faire parce qu’elle a besoin de cet allié-là, comme elle a besoin de montrer qu’elle protège les intérêts de Bayer-Monsanto ? Une chose est sûre : l’Allemagne, une fois de plus, a joué cavalier seul et s’est assise sur les demandes françaises, quitte à humilier cet allié qui joue au nouveau leader. Et Emmanuel Macron aura plus de mal cette fois qu'avec les travailleurs détachés, à habiller en succès ce qui est un camouflet.

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