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"Frapper la Syrie, c'est rajouter une goutte de souffrance à un océan de misère"

Par Jérémy Jeantet

Régis Le Sommier, directeur adjoint de Paris Match, de retour de Damas, était l'invité du Grand Matin Sud Radio.

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Emmanuel Macron a indiqué jeudi avoir des preuves que des armes chimiques ont été utilisées par le régime syrien, évoquant la possibilité de frappes aériennes, avec les États-Unis, "le moment venu".

Pour Régis Le Sommier, directeur adjoint de Paris Match, tout juste de retour de Damas, de nouvelles frappes aériennes occidentales en Syrie n'apporteraient rien, bien au contraire, au moment où "la guerre est terminée".

"Hier, la dernière poche que tenaient les rebelles s'est vidée, les derniers convois sont partis, a-t-il expliqué. Il n'y a plus de combat, plus de présence rebelle dans cette zone. Il reste deux petits quartiers qui sont tenus par l'État Islamique au sud de Damas, qui devraient être reconquis dans les prochaines semaines. En Syrie, la guerre est terminée."

Selon lui, "les gens sont soulagés de ne plus vivre sous la menace des bombardements, pour ceux qui habitent dans la Ghouta, et, pour ceux qui habitent au centre-ville de Damas, de ne plus avoir des obus qui viennent des zones rebelles et qui tapent un peu à l'aveugle au centre-ville depuis sept ans."

"En novembre, j'étais à Alep, une ville qui a énormément souffert, a ajouté Régis Le Sommier. Les gens rassemblent les pierres de leurs maisons pour les remonter, le souk reprend vie tant bien que mal. Ces gens n'ont absolument pas envie d'avoir des missiles qui viennent frapper (...) Je pense qu'on va rajouter une goutte de souffrance dans un océan de misère et qu'on va prolonger, à nouveau, la guerre (...) On va intervenir symboliquement, pour soulager notre conscience..."

 

 

Et ce n'est pas la promesse de frappes ciblées sur les zones de production d'armes chimiques qui le rassure : "On peut se douter qu'il n'y a pas une usine où il est marqué 'Ici, on fabrique du chimique'. Quand les rebelles ont quitté la Ghouta, on a pu voir qu'il y avait des tunnels où des véhicules pouvaient passer et faire plusieurs kilomètres souterrains. Chaque ennemi, en Syrie, est complètement enterré. La Syrie est devenue un gruyère. Il sera difficile d'arriver à déterminer un endroit où il y a une présence de chimique et où on fabrique des armes chimiques. Je pense plutôt que ces armes sont disposées dans des missiles, dans des armements, et sont complètement dissimulées."

Écoutez l'interview de Régis Le Sommier, invité du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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