Son hommage aux morts de Verdun en 1984, main dans la main avec François Mitterrand, est resté dans la postérité comme l’une des plus célèbres photographies politiques du 20ème siècle. Chancelier allemand de 1982 à 1998, Helmut Kohl a été l’un des architectes de la paix en Europe, mais surtout de la réunification allemande, divisée pendant plusieurs décennies entre une RFA pro-occidentale et une RDA pro-soviétique. Son impact unanimement salué sur les relations internationales et l’Europe a conduit plusieurs personnalités politiques mondiales à rendre hommage à l’ancien leader de la CDU.
Angela Merkel : "Il a changé ma vie de manière décisive"
En Allemagne tout d’abord, la chancelière Angela Merkel a salué la mémoire de son ancien mentor politique, affaibli depuis plusieurs années par la maladie. En déplacement à Rome, la chancelière a indiqué qu’Helmut Kohl avait "changé [sa] vie de manière décisive". Celle qui a grandi dans la RDA communiste a ajouté que l’ancien leader avait été "une chance pour nous, Allemands". Son porte-parole Steffen Seibert a lui aussi rendu hommage à l'ex-chancelier. "Profonde douleur pour un grand Allemand et un grand Européen", a-t-il indiqué sur son compte Twitter.
In tiefer Trauer um einen großen Deutschen und einen großen Europäer. pic.twitter.com/ESdNwKVxN1
— Steffen Seibert (@RegSprecher) 16 juin 2017
Emmanuel Macron : "Nous perdons un très grand Européen"
En France, Emmanuel Macron a lui aussi salué la mémoire d’Helmut Kohl. "Artisan de l'Allemagne unie et de l'amitié franco-allemande : avec Helmut Kohl, nous perdons un très grand Européen", a-t-il déclaré sur Twitter.
Artisan de l'Allemagne unie et de l'amitié franco-allemande : avec Helmut Kohl, nous perdons un très grand Européen. pic.twitter.com/62C4V0Reit
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 16 juin 2017
Dans un communiqué, le président de la République a également souligné que "Helmut Kohl fut l'un des grands hommes de l'Europe et du monde libre". "Il avait, avec François Mitterrand, forgé l'unité de l'Europe et approfondi la relation franco-allemande. Les grandes réalisations de notre Europe doivent beaucoup à Helmut Kohl : Schengen, la monnaie unique, les débuts de la défense européenne", a-t-il ajouté avant d’adresser à "Angela Merkel et à l'Allemagne [son] témoignage de sympathie et d'amitié".
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a également fait part de son émotion sur son compte Twitter. "La mort d'Helmut me peine profondément. Mon mentor, mon ami, l'essence même de l'Europe. Il va grandement, grandement nous manquer", a-t-il déclaré.
Helmut's death hurts me deeply. My mentor, my friend, the very essence of Europe, he will be greatly, greatly missed https://t.co/ikJFdzK9m0
— Jean-Claude Juncker (@JunckerEU) 16 juin 2017
George Bush : "Un vrai ami de la liberté"
De l’autre côté de l’Atlantique, la mémoire d’Helmut Kohl a également été saluée par George H.W. Bush, 41ème président des États-Unis et en exercice de 1989 à 1993, au moment de la réunification allemande. Saluant dans un communiqué "un vrai ami de la liberté" et "l'un des plus grands leaders de l'Europe d'après-guerre", l’ancien président a précisé que selon lui, Helmut Kohl était "un roc, à la fois stable et fort".
Ancien Premier ministre du Portugal (1995-2001) et aujourd'hui secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres s'est, lui, dit "très affecté" par l'annonce du décès de Helmut Kohl, "un ami personnel". Selon le porte-parole de l'Onu, Stéphane Dujarric, "tout le monde connaît le rôle historique qu'il a joué dans l'unification de l'Allemagne ainsi que la direction historique qu'il a donnée à l'Europe en menant si bien cette unification".
Gorbatchev : "Une personnalité exceptionnelle"
Le dernier dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, a salué de son côté "une personnalité exceptionnelle". "C'était sans aucun doute une personnalité exceptionnelle qui laissera son empreinte dans l'Histoire allemande, européenne et internationale", a déclaré l'ex-président soviétique, ajoutant qu'Helmut Kohl avait fait "preuve d'un profond intérêt pour la Russie" et avait "mis en garde l'Occident contre toute attitude méprisante envers les intérêts de la Russie".