Cet été, France 5 propose 7 soirées documentaires inédites de la série "Les routes de l'impossible". C'est tous les vendredis à 21 heures, avec un premier film le 18 juillet 2025 sur l'Irak.
Tony Comiti : "Les chaînes de télé ont de moins en moins d'argent"
Comme l'explique Tony Comiti, produire des documentaires est compliqué d'une part parce que ça coûte cher, et d'autre part parce que les autorités et les populations dans différents pays s'opposent aux tournages. "Ça coûte de plus en plus cher de produire des documentaires. Le nerf de la guerre, c'est quand même l'économie. Et puis, comme il y a une crise qui dure, les chaînes de télé ont de moins en moins d'argent. Il faut juste trouver le bon équilibre pour pouvoir continuer de produire."
"Ça coûtait moins cher. On a perdu aussi pas mal d'aides, même si on est soutenus par le CNC. Et puis, surtout, la difficulté d'aller aujourd'hui travailler en Irak ou au Zimbabwe. 'Les routes de l'impossible', cette saison, c'est Irak, Zimbabwe, Équateur, Burundi, Malaisie, Nigeria et Congo. Pour tourner en Irak, c'est super compliqué. On fait appel à des fixeurs, mais on est contrôlés à chaque barrage routier, il faut montrer patte blanche", a déploré Tony Comiti.
"L'investigation coûte très cher mais ne fait pas beaucoup d'audience"
En même temps, un documentaire, c'est de longs mois de travail. "Les documentaires d'investigation que nous produisons pour France Télévisions et pour 'Zone interdite', par exemple l'enquête sur l'islam radical, c'est deux ans de travail pour pouvoir arriver à mettre en images… C'est beaucoup plus simple en presse écrite, voire même en radio. Mais en télévision, il faut des images, il faut la preuve par l'image. Lorsqu'on fait une enquête sur les dossiers noirs de l'école ou sur les scandales du handicap en France, c'est deux ans d'enquête. Ce qui est compliqué aussi, c'est que l'investigation coûte très cher mais ne fait pas beaucoup d'audience."
Le récent documentaire sur salafistes en France a tout de même fait une grosse audience… "Quand on fait sur l'islam radical, les gens viennent voir parce que ça fait peur. Il faut aussi souligner le courage des diffuseurs pour dire 'oui' aujourd'hui à une enquête de fond sur l'islam radical. À l'époque de Nicolas Tavernost, ils n'étaient pas très chauds. Mais bon, après, ils nous font confiance."
"On revient dans notre catalogue, on remonte des séquences"
À part le tournage de nouveaux documentaires, Tony Comiti Productions puise dans ses archives riches de 3.200 films pour rediffuser ses remarquables documentaires, dont beaucoup restent d'actualité. "Sur YouTube, on a par exemple la chaîne des 'Routes de l'impossible' : c'est plus d'un million d'abonnés quand même. Nous avons plus de 3.200 films. J'ai monté une équipe de jeunes qui sont en alternance ou qui sortent d'école. Ils reviennent dans notre catalogue, on remonte des séquences. Par exemple, lorsqu'il y a eu les événements du 7 octobre, impossible d'aller tourner en Israël, impossible de tourner à Gaza. Mais nous avons ressorti un film : mon fils, Paul Comiti, avait fait une immersion avec Tsahal et avec les Golani, les commandos israéliens."
Interrogé sur la santé financière de sa société de production, Tony Comiti a d'abord déclaré : "Il n'y a plus d'argent dans les caisses, il va falloir se débrouiller". Puis, plus tard, s'est rattrapé : "Ça fait 33 ans qu'on existe. Si on perdait beaucoup d'argent, on aurait arrêté. On est à l'équilibre, quoi. On perd sur certains films, on gagne sur d'autres".
Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.
Cliquez ici pour retrouver l'intégralité de l’interview média en podcast.