60 millions de consommateurs publie un hors-série : "Perdre de 3 à 30 kilos : les nouvelles solutions". Sophie Coisne est venue nous en parler.
Sophie Coisne : "1% des prescriptions de l'Ozempic était détourné pour la perte de poids"
Et si on arrivait enfin à perdre du poids ? Cette question, nous sommes nombreux à nous la poser. La perte de poids a indéniablement un effet sur le moral mais il a surtout un impact important sur la santé et, les bénéfices apparaissent rapidement, dès les premiers kilos perdus. Pourtant, malgré une idée reçue persistante, perdre du poids n’est pas une question de volonté. Facteurs émotionnels, médicaments, génétique… influencent le poids et sont souvent ignorés.
On a beaucoup parlé de l'Ozempic, qui n'est pourtant pas vraiment destiné à la perte de poids, explique Sophie Coisne. "L'Ozempic est produit par un laboratoire danois qui, en voyant l'engouement pour cette molécule et l'effet secondaire majeur, qui est la perte de poids, a conçu à partir de la même molécule un médicament spécial perte de poids, qui est le Wegovy. Donc, le Wegovy n'est pas destiné aux diabétiques, ça permet aussi de libérer de l'Ozempic pour les diabétiques. Donc, c'est pas mal puisqu'on estime qu'1% des prescriptions de l'Ozempic était détourné pour la perte de poids. Maintenant on a ces deux molécules : Wegovy de Novo Nordisk et Mounjaro d'Eli Lilly. On a cinq autres labos qui sont en train de préparer leurs molécules également, parce qu'aux États-Unis c'est carton plein : 300.000 ordonnances par semaine rien que pour Wegovy et Mounjaro et 500.000 ordonnances par semaine pour Ozempic."
"Les effets secondaires ne sont pas graves mais sont fréquents : nausées, vomissement, diarrhée, constipation"
Ces traitements ne conviennent pas à tout le monde, prévient Sophie Coisne. "Chez certains, ça ne fonctionne pas. Et puis, ce n'est pas sans risque : il y a environ 10% des patients qui abandonnent le traitement à cause des effets secondaires courants, qu'on estime pas graves mais fréquents : nausées, vomissement, diarrhée, constipation. On a une petite témoin qui a 23 ans qui l'a fait pendant un an. Elle est hyper heureuse parce qu'elle a eu des compulsions alimentaires depuis qu'elle a 15 ans, elle était en obésité depuis des années. Or, elle est chorégraphe, donc imaginez un petit peu le genre de critiques qu'elle a pu recevoir. Maintenant elle a perdu du poids. Elle nous a expliqué qu'elle avait tellement de nausée et de vomissements qu'elle se piquait le vendredi pour passer son week-end au lit et être d'attaque le lundi."
Un autre aspect qui peut en arrêter certains est que ces traitements sont chers. "C'est entre 300 et 350 euros par mois, suivant le dosage, puisque vous augmentez en dosage à force que le traitement avance. Donc, ça coûte très cher, les négociations avec l'État sont en cours pour diminuer le prix. Et puis, bientôt, il sera remboursé, une fois que les négociations sur le prix seront fixées. Aujourd'hui, l'Ozempic est à 70 euros par mois, donc on espère que ce sera à peu près ce type de prix. Et à ce moment-là il y aura un remboursement de 65%. Mais l'État français a fixé des des bornes : pour être remboursé, il faut avoir un IMC de 35, ce qui est quand même assez important, c'est un 1m60 pour 100 kg. Tout ça pour dire que si un médecin décide que même si vous avez 70 kilos, vous pouvez prendre du Wegovy, il ne sera pas arrêté, ce n'est pas illégal, et le pharmacien vous le délivrera", a fait savoir Sophie Coisne.
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