Le 6 juin 2025, la chaîne de télévision France Info arrive sur le canal 16.
Romain Messy : "On vit dans un monde où on confond les faits et les opinions"
Romain Messy insiste sur l'importance de séparer l'information et l'opinion. Et ce sera encore plus le cas à France Info dès le 6 juin 2025. "Il va y avoir des changements. On va 'renewsifier' la grille : on va remettre davantage d'information, davantage de faits, puisque c'est la promesse éditoriale de ce nouveau France Info et de cette nouvelle grille. On va remettre des JT à l'heure et à la demi-heure. On va partir du principe qu'il n'y a pas de débat public constructif sans un préalable clair, qui est donner les faits. Donner les faits à nos téléspectateurs de manière très régulière, de 6 heures à minuit. Entre ces tranches d'information factuelles, on peut avoir du débat, on peut avoir de l'analyse, on peut avoir du décryptage. Mais il faut partir sur une base qui nous semble être saine. Notre promesse éditoriale est de dire : 'L'information n'est pas une opinion'. On vit aujourd'hui dans un monde médiatique et de réseaux sociaux où on confond allègrement, et parfois volontairement, les faits et les opinions. Notre intention est de remettre de la clarté, de remettre une frontière assez nette entre ce qui relève des faits et ce qui peut relever des analyses personnelles et des opinions."
Le directeur de la rédaction de France Info promet de ne pas abuser des éditions spéciales. "Nous serons parmi les quatre chaînes d'information, la seule chaîne qui sera généraliste. Nous allons traiter l'information de manière plurielle, pluraliste et généraliste. On a face à nous trois concurrents qui, dans des registres différents, peuvent devenir pendant 48 heures des chaînes monothématiques. Il y a une chaîne qui est capable de faire 48 heures en boucle sur la question de l'immigration, une autre chaîne qui est capable de partir en spéciale pendant 48 heures sur la disparition du petit Émile et une troisième qui est capable d'avoir une spéciale pendant 48 heures sur guerre en Ukraine. France Info fait le parti pris éditorial que toute la journée, les informations, qu'elles soient politiques, économiques, internationales, sociétales, environnementales, seront traités. Très régulièrement, vous aurez trois chaînes monothématiques et une chaîne d'information." Avant de nuancer : "Quand une info nécessite par son importance de casser l'antenne et de partir en spéciale, on le fera. Mais en revanche, ça ne peut pas être l'ADN 365 jours par an."
"On invitera sur notre plateau des personnes qu'on voit moins ailleurs"
Comme l'explique Romain Messy, la différence sera également dans les invités. "Sur une chaîne info, vous invitez entre 40 et 60 personnes par jour. Le choix des invités est absolument prépondérant, puisque c'est lui qui va donner la qualité, la tonalité, la couleur des analyses et des décryptages que vous allez faire à l'antenne. Donc, notre souhait par rapport aux autres chaînes, qui invitent très régulièrement les mêmes visages, qui, souvent peuvent avoir un prisme…. Notre ambition éditoriale est d'avoir une offre d'invités qui soit pluraliste et aussi de faire venir sur notre plateau des personnes qu'on voit moins ailleurs."
Comment expliquer que France Info soit bonne dernière en termes d'audience ? Cette chaîne n'a-t-elle pas trouvé son public ? "Ça reste une chaîne qui est jeune, même si elle a huit ans. Elle est probablement mal née au départ, elle est restée dans les limbes de la numérotation de la TNT pendant très longtemps, ce qui n'a pas aidé. Donc, on prend l'occasion du 6 juin 2025 comme une sorte de deuxième naissance, on repart presque de zéro. On aura une offre éditoriale qui sera claire, pluraliste, généraliste, différenciante. Et chaque personne qui viendra et qui s'arrêtera sur France Info aura l'occasion de s'en rendre compte. Et on fait le pari qu'avec le temps, on ira conquérir un public qui jusque-là n'était jamais venu sur le canal 27 et qui, dorénavant, viendra peut-être sur le canal 16."
Le succès de Cnews en termes d'audiences ne veut-il pas dire que le téléspectateur cherche de l'opinion plus que de l'info ? "C'est vrai sur les réseaux sociaux, et on le voit partout, et je suis d'accord avec vous. Mais ce n'est pas notre mission de service public. Notre mission à nous est de nous adresser à ceux qui veulent des faits et du décryptage, pas seulement de la simple opinion", a répondu Romain Messy.
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