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Laurent Fontaine : "Quand on arrête sur TF1, la montagne est un peu rude"

Par Jean Baptiste Giraud

Les animateurs Laurent Fontaine et Pascal Bataille étaient les invités de Valérie Expert et Gilles Ganzmann sur Sud Radio le 11 octobre 2023 dans "Sud Radio Média".

Laurent Fontaine et Pascal Bataille
Laurent Fontaine et Pascal Bataille, invités de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Sud Radio Média" sur Sud Radio.

C’est l’une des émissions les plus attendues de cette rentrée : "Y’a que la vérité qui compte" est de retour en prime sur C8. Fort du succès d’audience des "Plus belles histoires" du programme la saison passée, "Y’a que la vérité qui compte" est de retour avec des émissions inédites, de nouveaux participants et de nouvelles histoires de vie encore plus incroyables. Pascal Bataille et Laurent Fontaine sont évidemment toujours aux commandes de l’émission culte et seront accompagnés de Rebecca Hampton et d’un nouveau Sam. Des histoires surprenantes, parmi lesquelles : des retrouvailles, des hommages, des demandes, des excuses, des larmes, des fous-rires … "Y’a que la vérité qui compte", promet des moments poignants et touchants qui feront vibrer le public.

 

Pascal Bataille : "Il y a des nouvelles natures d'histoires, de nouveaux enjeux dans la société"

"On a enregistré une dizaine d’émissions il y a quelques semaines pour une quarantaine de nouvelles histoires. On a reçu énormément de candidatures, plus de 300 ou 350 en quelques semaines, dès qu'on a lancé nos appels à témoins. Et surtout, on a un florilège d'histoires très différentes, d'archétypes. On a eu des coups de foudre : des gens qui ont eu des coups de foudre pour leur banquière dans le bus… On a des gens qui voulaient retrouver des proches, remercier des proches. Donc on a eu vraiment, comme à la grande époque, toutes les tous les types d'histoires", a fait savoir Pascal Bataille. Y a-t-il de nouveaux profils ? "Il y a des nouvelles natures d'histoires, de nouveaux enjeux dans la société, on a du harcèlement scolaire, une jeune femme qui s'est fait opérer et qui était un garçon avant…"

Les réseaux sociaux ont-il changé la donne aujourd’hui ? "Absolument. Les personnes devaient être suffisamment prévenues et armées pour résister aux éventuelles déflagrations sur les réseaux sociaux. Quand on regarde les commentaires qui existent aujourd’hui sur YouTube, Facebook et Twitter sur les vieilles histories de l’époque de TF1, c’est une bienveillance inouïe", a répondu Pascal Bataille.

"On n’a plus les budgets qu'on avait à l'époque sur TF1"

Les deux animateurs ne sont plus aussi jeunes qu’il y a vingt ans… "Pour être totalement honnêtes, parce qu'on aime l'être, on avait une inquiétude sur ‘Est-ce qu'on va être aussi au taquet’, comme on dit dans notre métier, aussi en forme, aussi dans notre complicité, dans notre réactivité immédiate… Nous, on a changé, la télé a changé. Mais dès les premières secondes du plateau, on a retrouvé nos petites pantoufles avec un plaisir non dissimulé. Et cette complicité et cette complémentarité, je crois que c'est aussi ce qui fonctionne dans l'émission par rapport aux gens. Je pense que si j’étais seul ou si Laurent était seul, ou un autre animateur tout seul, ça, ne marcherait pas aussi bien", a répondu Pascal Bataille.

Pourquoi Laurent Fontaine et Pascal Bataille n’ont-ils pas refait d’autres émissions sur TF1 depuis l’arrêt de "Y’a que la vérité qui compte" sur cette chaîne en 2006 ? "Quand on arrête sur TF1, la montagne est un peu rude. Pour prendre une métaphore de football, quand tu as joué au PSG, c'est un peu compliqué d'aller jouer dans un petit club en province. Et puis, on n'a pas été accrochés au rideau, Pascal et moi, en mode ‘il faut absolument qu'on refasse de la télé’. On a fait chacun quelques trucs à la télé, dont quelques chroniques chez Cyril Hanouna, mais c'était plus eux qui nous demandaient que nous qui allions. Et donc voilà, je crois que c'est aussi la personnalité qu'on peut avoir, Pascal et moi, de ne pas forcément vouloir ce métier à tout prix", a fait savoir Laurent Fontaine.

 


Sur C8, font-ils aujourd’hui cette émission avec un budget moins important que sur TF1 à l’époque ? "Je pense que si on faisait l'émission sur TF1 aujourd'hui, on n'aurait pas les budgets qu'on avait à l'époque sur TF1, loin s'en faut. Deuxièmement, on a réussi avec C8 à produire cette émission de façon qualitative, avec tous les codes qu'on voulait remettre, toutes les règles de référence, et puis tout le sérieux d'enquête et de préparation et d'accompagnement par les témoins", a répondu Laurent Fontaine.

Laurent Fontaine : "Les participants peuvent toujours revenir sur leur consentement pour la diffusion"

Les deux animateurs se mettent-ils des limites? "Déjà, on ne fabrique pas. Deuxièmement, tout est totalement sincère. Et troisièmement, la limite, c’est la limite des hommes que nous sommes, Pascal et moi. C’est des choses qu'on n'a pas envie de faire. La personne doit assumer ce qu’elle va venir dire. Deuxièmement, elle doit porter son histoire et pas être manipulable ou manipulée. Troisièmement, évidemment, elle ne dénonce personne, elle vient parler sur un ton constructif. Et puis, tous les contrôles, c'est pas en direct, ils sont faits avant : signature avant, signature après", a fait savoir Laurent Fontaine.

Y a-t-il un accompagnement pour les participants, avant qu’ils ne viennent sur le plateau ? "Oui, heureusement. Il y a un vrai accompagnement en amont, beaucoup. Avant d'accepter qu'une histoire passe dans l'émission et qu'une personne vienne sur le plateau, il y a un gros travail de préparation et d'investigation pour savoir si cette personne est suffisamment solide pour supporter le passage sur le plateau. Sur le plateau, il y a quand même un public de 150 personnes. Il faut assumer le regard de ces gens-là. Ensuite, après l'enregistrement, les gens qui sont des deux côtés du rideau, notamment quand ça ne s'est pas ouvert, sont accompagnés par nos équipes. On prend de leurs nouvelles tout le long de la journée et aussi dans les jours suivants. Et puis, les gens peuvent, même s'ils ont signé la fameuse autorisation qui légalement nous garantit le droit de diffuser, les gens peuvent toujours nous dire ‘finalement, je ne veux pas’."

 

"Les gens ont une sorte d'affection vis-à-vis de cette émission"

Selon Laurent Fontaine, c’est une émission dont les gens gardent un souvenir chaleureux, quasiment deux décennies après son arrêt. "On a découvert, Pascal et moi, qu'il y avait une sorte de complicité presque inconsciente avec notre émission de la part de tous ceux qui sont passés dans cette nouvelle version. Plein de gens nous disent : ‘qu'est-ce que ça me fait plaisir d'être là ce soir ! Je regardais votre émission avec ma mère quand j'étais jeune. Je vous ai toujours adorés. C'est ici que je me sens bien. C'est ici que j'avais envie ce soir de faire ma demande, ma déclaration'. Donc ça, on l'a vachement ressenti. Ils nous ont étonnés, ces gens qui avaient une sorte d'affection vis-à-vis de cette émission, presque dans l'inconscient collectif. C'est une des émissions qui ont marqué le paysage audiovisuel, c'est clair."

Le format s'est-il exporté ? "À l'époque, oui, un peu, notamment dans les pays du Maghreb, au Liban, en Tunisie… Au Canada il y a des gens qui seraient intéressés pour le refaire" a répondu l’animateur vedette.


Retrouvez “L'invité média” de Gilles Ganzmann chaque jour à partir de 10h00 dans “Sud Radio Média” avec Valérie Expert.

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