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France télévisions : Françoise Laborde dénonce une "privatisation rampante"

TÉMOIGNAGE SUD RADIO - Françoise Laborde, ancienne membre du CSA, était l'invitée médias du "10h - Midi" de Sud Radio le 25 septembre 2025 pour discuter de la déroute financière de France Télévisions.

Françoise Laborde
Françoise Laborde, invitée de Valérie Expert et Gilles Ganzmann dans "Le 10h - midi".

Delphine Ernotte a-t-elle laissé le service public vivre au-dessus de ses moyens ? Comment justifier ces dépenses ?

"Sur le service public, il y a toujours eu une tendance à considérer que c'est l'argent de l'État"

Françoise Laborde confirme que France Télévisions a toujours été particulièrement dépensière. "Sur le service public, il y a toujours eu une tendance à considérer que c'est l'argent de l'État. Que donc on peut y aller franchement, et que l'actionnaire majoritaire ne fera jamais défaut. Je pense que ce qui est intéressant dans cette affaire, c'est de voir que ça continue à se dégrader et que l'actionnaire principal ne fait rien. N'importe quelle autre entreprise privée ne pourrait pas vivre avec une réduction de capitaux propres de ce niveau."

Françoise Laborde concède que fixer des bornes claires à l'audiovisuel public n'aurait pas été démocratique. "On ne donne pas assez de contraintes fermes au service public sur qu'est-ce que ça doit être comme outil de culture populaire, quel est le type d'émission qu'ils doivent faire. Mais si l'État le faisait, on hurlerait au contrôle, au manque de liberté éditoriale, en disant 'mais qu'est-ce que c'est ? au nom de quoi on vous obligerait à faire 20%, 40% de fictions dans vos programmes ?'."

"On n'est plus dans le service public, on est dans une apparence de service public"

Françoise Laborde est vent debout contre l'extrernalisation de la production des programmes. "Ce qui est préoccupant, et c'est pour ça que j'insiste beaucoup sur le danger d'externaliser un certain nombre de productions et de faire appel à des grosses maisons privées… Je ne crois pas me tromper en disant que Mediawan dépend à 40% du service public pour son chiffre d'affaires. C'est énorme. Il y a une forme de privatisation rampante. "

"À partir du moment où on confie la plupart des émissions à des grosses maisons privées qui ont des capitaux, parfois étrangers en plus… On n'est plus dans le service public, on est dans une apparence de service public. Il est en train de s'effondrer de l'intérieur. La mission du service public, c'est de reprendre des grands feuilletons, les grandes traditions très françaises des feuilletons qu'on ne voit plus, au lieu de faire des émissions polémiques tous les quatre matins, qui sont produites à l'extérieur."

"Quand je dis que le service public a externalisé une grande partie de ses programmes, c'est problématique. Tous ceux qui appellent aujourd'hui à la privatisation du service public auront beau jeu demain de dire 'Mais regardez, elle est déjà là, la privatisation. Qu'est-ce que vous produisez en interne ? Qu'est-ce que vous faites directement ? Vous passez commande à des maisons de production extérieure qui se sont enrichies sur le dos de la commande publique'. Regardez le nouveau siège de Mediawan avenue de Breteuil à Paris, qui n'est pas le quartier le plus économique de la capitale. Ce sont des fortunes qui ont été créées grâce aux aux commandes du service public", a poursuivi Françoise Laborde.

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