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"Rima Hassan doit être traduite en justice, et pourquoi pas une destitution" affirme Christian Estrosi

Par Aurélie Giraud

Christian Estrosi, maire de Nice et vice-président d'Horizons, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Christian Estrosi Rima Hassan
Christian Estrosi, interviewé par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 6 mai 2025, dans “L’invité politique”.

Propos de Rima Hassan, antisémitisme, lutte contre l'insécurité, naturalisation, référendum sur les dépenses publiques : Christian Estrosi a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

"Rima Hassan tient du matin au soir des propos antisionistes, antisémites"

Interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur les prises de position de Rima Hassan, députée européenne LFI (La France insoumise), Christian Estrosi a dénoncé "des propos antisionistes, antisémites" qu'elle tiendrait "du matin au soir". Il regrette que, sous prétexte de statut politique, certains soient "exonérés de leurs responsabilités". Pour lui, cela ne doit pas empêcher les poursuites judiciaires. "On doit répondre de ses actes, de ses paroles, de ses provocations". Rima Hassan doit-elle être destituée ? "Oui, destitution. En tout cas, traduction devant des tribunaux pour rendre compte de cette incitation à l'antisémitisme".

Concernant Israël et Gaza, Christian Estrosi soutient sans équivoque l’action d'Israël. "Le Hamas n’a toujours pas restitué les otages". Il estime que "les terroristes qui frappent Israël sont les mêmes que ceux qui frappent la France et l’Europe". À ses yeux, la neutralisation du Hamas est une priorité de sécurité globale. "Quand Israël se bat contre le Hamas, il se bat aussi pour nous protéger". Il distingue toutefois les civils palestiniens des terroristes : "Une femme, un enfant, une famille palestinienne qui est victime du Hamas elle-même. Ce sont les terroristes qui font souffrir leur population".

"Faire porter un uniforme à un policier sans être armé, c’est lui mettre une cible dans le dos !"

Christian Estrosi revendique une politique de sécurité musclée à Nice. Il met en avant un dispositif renforcé avec "530 policiers municipaux en plus des 1000 policiers nationaux", tous équipés, selon lui, "jusqu’aux dents", ainsi que "près de 1.200 caméras de vidéosurveillance". Pour le maire de Nice, l’armement des policiers municipaux est une évidence. "Faire porter un uniforme à un policier sans être armé, c’est lui mettre une cible dans le dos !" Il appelle donc à une généralisation nationale de l’armement des policiers municipaux.

En parallèle, Christian Estrosi critique vivement les freins imposés à l’usage des technologies de surveillance. Il s’en prend directement à la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), qu’il qualifie de "poussiéreuse". "Aujourd’hui, en France, on s’interdit de surveiller des fichés S, des délinquants sexuels ou des narcotrafiquants", déplore-t-il. Le maire de Nice pointe du doigt un double standard : "Sur votre téléphone, vous êtes reconnu en reconnaissance faciale tous les jours", alors que les autorités, elles, en sont privées. Il appelle à une réforme profonde de l’institution. "Il faut corriger tous ses défauts, voire supprimer la CNIL".

"L’interdiction de l’utilisation des drones par la police municipale, c’est une farce du Conseil constitutionnel !"

Autre cheval de bataille du maire de Nice : les drones. Il affirme avoir investi dans des appareils "hyper performants", formé ses agents à leur usage et s’être inspiré des pratiques de la police municipale de Madrid. Pourtant, il dénonce "une farce épouvantable". Selon lui, le Conseil constitutionnel a bloqué l’usage des drones pour les polices municipales alors même qu’il était prévu par la loi.

Résultat, il doit "prêter ses drones à la police nationale", ce qu’il juge absurde. Mais un espoir se profile : "Bruno Retailleau est en train de revoir tout cela" affirme Christian Estrosi, convaincu que la loi évoluera rapidement. "Nous sommes prêts", assure-t-il, ajoutant que "le drone est un outil extrêmement efficace" dans la lutte contre la délinquance quotidienne et les trafics.

"À Nice, nous en sommes à 200 expulsions de familles de récidivistes de leur logement social"

Christian Estrosi revendique une politique ferme à Nice. "Nous en sommes à 200 expulsions de familles de récidivistes", indique-t-il, précisant que chaque procédure est validée par le parquet. "À la première infraction, la famille peut ne pas être au courant. À la deuxième, elle l’est forcément", justifie-t-il.

Il annonce également une convention en cours de finalisation entre la ville, le procureur et la Caisse d’allocations familiales (CAF). "Nous pourrons supprimer les allocations à ceux qui manquent à tous leurs devoirs en matière de trafic, de violence, d’insécurité", explique-t-il. Pour l’élu, ces mesures visent ceux qui "sèment le Bronx un peu partout" et doivent s’étendre à l’ensemble des bailleurs sociaux de la ville.

"Il ne faut pas pouvoir bénéficier des allocations tant que les conditions ne sont pas remplies"

À propos du durcissement des conditions de naturalisation proposé par Bruno Retailleau (LR), Christian Estrosi ne cache pas son adhésion. "Je suis totalement d’accord", dit-il. Il soutient l'idée d’un test d’histoire de France, d’un contrat de travail obligatoire et s’oppose à toute régularisation pour les étrangers en situation irrégulière.

Il insiste : "On ne peut pas bénéficier des allocations que payent les Français tant que les conditions ne sont pas remplies". Pour lui, cette rigueur est indispensable dans une période de restrictions budgétaires. Ces mesures doivent selon lui renforcer la cohésion nationale et lutter contre les effets d’aubaine.

Je soutiens les Républicains LR. Je me réjouis de les voir se redresser"

Bien qu’il soit aujourd’hui vice-président du parti Horizons, Christian Estrosi affirme avec force : "Je soutiens les Républicains". Il explique avoir laissé ses adjoints niçois adhérer librement, et constate "avec plaisir" le retour d’un débat interne au sein du parti, qu’il considère comme "un signe de vitalité". "On pensait qu’ils étaient à plat", confie-t-il, mais les adhésions repartent, et pour lui, c’est "bon pour le grand arc républicain".

Attaché à cette famille politique, il appelle à la recomposition d’un bloc central capable de gouverner. "Je suis engagé aux côtés d’Édouard Philippe très clairement", affirme-t-il. Il participera au congrès du mouvement Horizons le 17 mai à Marseille, sur le thème régalien. Mais pour la présidentielle de 2027, il se veut rassembleur. "On devra se ranger derrière le mieux placé pour tout faire pour l’emporter". Selon lui, Édouard Philippe incarne cette capacité de rassemblement : "Il ne jouera jamais la politique du pire".

"Je suis toujours favorable à une contribution modeste des propriétaires et des locataires"

Christian Estrosi relance une idée qu’il défend de longue date : rétablir une forme de contribution locale, même symbolique, pour tous les habitants d’une commune. "Je suis toujours favorable à une contribution modeste des propriétaires et des locataires" affirme le maire de Nice. Il s'agit pour lui de pallier la suppression de la taxe d’habitation, qu’il soutenait à l’époque, mais dont les effets déséquilibrent désormais le financement des collectivités. "Est-ce qu’il est normal qu’il n’y ait qu’une partie de la population qui paye un impôt local ? À savoir, seulement les propriétaires via la taxe foncière ?"

Il propose qu’un foyer, même très modeste, participe, ne serait-ce que symboliquement. "Même si la contribution ne devait être que de 1 euro, c’est une question de responsabilité". Il rappelle que les services publics locaux, comme la restauration scolaire, sont massivement subventionnés. "Je sers 28.000 repas par jour à Nice. Ils coûtent 7,80 euros à la collectivité, mais sont facturés 0,80 euro aux foyers les plus modestes". Selon lui, ce modèle n’est soutenable que si chacun participe un minimum au financement commun. "Il vaut mieux investir dans ce qui crée de la valeur et de l’attractivité pour les territoires que dans des charges de fonctionnement toujours plus lourdes", résume-t-il.

"Si on me propose de supprimer les allocations pour les étrangers en situation irrégulière, j’y suis favorable"

Christian Estrosi se montre ouvert à l'idée d'un référendum sur les dépenses publiques, comme le suggère François Bayrou, mais à condition d’en connaître précisément le contenu. "Je veux connaître la nature du référendum", dit-il. En revanche, il est clair sur ses préférences. "Si on me propose de supprimer les allocations pour les étrangers en situation irrégulière, j’y suis favorable".

Il ajoute : "Si c’est un référendum pour supprimer 103 agences, 434 opérateurs et 317 organismes consultatifs de l’État, je suis favorable". Pour lui, ces entités "coûtent 100 milliards d’euros" et représentent "un frein à la production, à l’innovation et à l’investissement". "Je ne peux pas être contre le référendum".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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