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Marion Maréchal : "Je ne serai pas candidate aux élections municipales"

Par Aurélie Giraud

Marion Maréchal, députée européenne et présidente d'Identité Libertés, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Marion Maréchal
Marion Maréchal, interviewée par Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 19 mai 2025, dans “L’invité politique”.

Prochaines élections municipales, élection de Bruno Retailleau à la présidence LR, alliance des droites, sanctions contre la Russie, immigration, loi sur la fin de vie : Marion Maréchal a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin.

Marion Maréchal : "Je ne serai pas candidate aux élections municipales"

Interrogée sur une éventuelle candidature aux municipales de 2026, notamment à Nîmes où son nom circulait avec insistance, Marion Maréchal a coupé court : "Non, je ne serai pas candidate aux élections municipales". Ni à Nîmes, ni ailleurs, précise-t-elle : "Ni à Paris, ni à Lyon, ni à Nîmes. Je mets fin aux rumeurs". Une réponse claire pour clore les spéculations locales qui circulaient depuis plusieurs semaines.

Si elle se retire de la course municipale, Marion Maréchal compte toutefois jouer un rôle actif dans la campagne à venir. "J’irai soutenir partout où nécessaire nos candidats", déclare-t-elle. La présidente d'Identité Libertés précise son engagement auprès "des candidats qui seront sur des listes de rassemblement avec le Rassemblement national".

"Une coalition, c'est mettre autour de la table des gens d'accord sur l'essentiel"

Marion Maréchal revendique son autonomie politique. "Je suis à la tête d’un mouvement qui s’appelle Identité Libertés, qui est allié au Rassemblement national", rappelle-t-elle. Mais cette alliance ne signifie pas une adhésion complète : "Si je ne suis pas aujourd’hui au Rassemblement national, c’est parce qu’il y a des choses qui me distinguent du RN, notamment sur les questions économiques".

Elle assume sa ligne économique plus libérale et conservatrice que celle du RN, tout en défendant le principe d’une coalition construite sur l’essentiel. "Une coalition, c’est mettre autour de la table des gens qui ne sont pas d’accord sur tout, mais qui sont d’accord sur l’essentiel". Cet essentiel, selon elle, repose sur l’immigration, la culture et la sécurité.

"J’ai beaucoup de points communs avec Bruno Retailleau"

Marion Maréchal voit d’un bon œil l’évolution du discours de Bruno Retailleau, élu président des Républicains. "J’ai beaucoup de points communs avec Bruno Retailleau", confie-t-elle. Elle salue notamment sa référence à Giorgia Meloni, Première ministre italienne, à la tête d’une large coalition allant du centre droit à la droite nationale : "Qu’il aille jusqu’au bout de ce modèle d’alliance".

Cependant, elle reste lucide sur les rapports de force : "Aujourd’hui, Bruno Retailleau est à 7% dans les sondages présidentiels. Le Rassemblement national, quel que soit le candidat, est à plus de 30%". Elle estime qu’une union sans le RN serait une "impasse politique majeure". Marion Maréchal regrette que Bruno Retailleau "ne veuille pas voir l’éléphant au milieu de la pièce".

"Bruno Retailleau doit choisir entre le bloc macroniste et le camp national"

Pour Marion Maréchal, il est temps que la droite fasse un choix clair. "Bruno Retailleau doit choisir entre le bloc macroniste et le camp national", tranche-t-elle. Elle met en garde contre une éventuelle alliance avec Édouard Philippe, qualifiée d’incohérente avec les positions actuelles des Républicains.

Elle critique également les alliances passées de la droite avec le centre-gauche : "La droite a toujours préféré les alliances avec le centre-gauche. Il est temps de sortir de cette ère-là". Pour elle, il faut assumer une alliance solide avec le camp national. "Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt".

"Les sanctions contre la Russie ne marchent qu’à la marge"

Concernant la guerre en Ukraine, Marion Maréchal remet en question l’efficacité des mesures prises contre Moscou. "Le problème factuel des sanctions, c’est que ça ne marche pas. Ou véritablement à la marge". Selon elle, malgré "des paquets de sanctions de plus en plus dures", "l’économie russe manifestement n’a pas été mise par terre, comme nous l’avait annoncé Bruno Le Maire". Elle estime que "ça ne l’a pas fait céder".

La présidente d'Identité Libertés appelle à une évolution stratégique. "Les Européens doivent peut-être renoncer à la perspective de la victoire pour lui préférer la perspective de la paix". Elle évoque "un pas même timide vers des premiers pourparlers" et souligne que "le but évidemment est de ne pas trop traîner pour négocier". Car "plus nous risquons un effondrement militaire de l’Ukraine, plus la capacité de l’Ukraine à négocier sera compliquée".

"Il y a des choses qui nous rassemblent avec Donald Trump. Mais les États-Unis sont un adversaire féroce sur les questions économiques"

Sans ériger Donald Trump en modèle, Marion Maréchal admet des affinités : "Il y a des choses qui nous rassemblent avec Donald Trump". Notamment sur la souveraineté, la sécurité et l’immigration. Elle se distingue toutefois des élites européennes qu’elle juge naïves : "Je ne découvre pas que les États-Unis sont un concurrent, voire un adversaire féroce sur les questions économiques".

Elle cite plusieurs exemples d’agressivité américaine : l’amende infligée à BNP Paribas, l’affaire Alstom ou encore l’espionnage révélé par Edward Snowden. "Je fais partie d’une famille politique qui défend la souveraineté nationale et la fin de la naïveté commerciale".

Roumanie : "Un résultat inespéré, dans une campagne difficile et un contexte scandaleux"

Marion Maréchal revient sur l’élection présidentielle en Roumanie, où le candidat nationaliste George Simion a été battu. Elle déclare : "Ça reste un résultat inespéré, dans une campagne difficile et un contexte scandaleux". La députée européenne rappelle que "le premier tour de l’élection présidentielle a été annulé", et que "le candidat favori a été empêché". Elle dénonce une situation où "le parti libéral a payé près de 300.000 euros pour des manipulations algorithmiques".

Elle critique le traitement réservé à George Simion par plusieurs acteurs internationaux : "Très nombreux gouvernants européens, y compris de la Commission, ont pris parti contre lui". Marion Maréchal ajoute que "la seule manipulation qui a été avérée à ce jour, c’est celle des macronistes roumains". Elle souligne cependant "un mouvement qui se lève aujourd’hui en Europe, engagé contre la politique migratoire actuelle et sur les sujets régaliens". Elle cite les bons scores obtenus par les droites nationales en Pologne et au Portugal comme autant de signes encourageants.

Gaza : "Nous n’avons qu’un seul narratif, celui de l’extrême gauche"

À propos du conflit israélo-palestinien, Marion Maréchal déclare : "Ce qui me dérange sur le sujet, c’est que nous n’avons qu’un seul narratif, celui de l’extrême gauche". Elle reconnaît qu’"il y a eu de fait un blocus, personne ne le conteste". Mais pour elle, "la question est de savoir pourquoi Israël a fait ce blocus". "Jusqu’en décembre, Israël laissait passer les aides alimentaires", mais aurait réagi car "cette aide alimentaire et humanitaire était manifestement détournée par l’organisation islamiste du Hamas".

Marion Maréchal souligne que "le gouvernement israélien est revenu sur cette affaire de blocage". "Fort heureusement, depuis hier, l’aide alimentaire a été rouverte". La députée européenne affirme être "inquiète des incidences du conflit israélo-palestinien dans notre pays". Elle fustige les propos de Rima Hassan et les manifestations aux slogans haineux, accusant LFI de "défiler aux côtés d’islamistes".

Fin de vie : "C’est une incitation à l’euthanasie, ce texte est scandaleux !"

Marion Maréchal s’oppose fermement à la loi sur la fin de vie. Pour elle, "c’est une incitation à l’euthanasie". Elle dénonce l’absence d’alternative réelle pour les malades : "Un Français sur deux n’a pas accès aux soins palliatifs". Le délai de 48 heures pour se rétracter lui paraît déraisonnable. "C’est moins que pour rendre un objet acheté".

Elle redoute une pente glissante : "On a vu inexorablement l’euthanasie s’ouvrir aux mineurs, aux handicapés, aux malades psychiatriques". Marion Maréchal y voit un "basculement anthropologique extrêmement triste".

"Il est évident qu’il faut interdire un mariage entre un Français et une personne sous OQTF"

Marion Maréchal soutient sans ambiguïté la proposition de loi visant à interdire les mariages avec des personnes faisant l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). "Il est évident qu’il faut interdire un mariage entre un Français et une personne sous OQTF", déclare-t-elle.

Elle dénonce une situation "scandaleuse" et s’insurge : "On est en train de dire : vous avez violé la loi française, mais ça n’a pas d’importance". Pour elle, ce sont ces personnes qui devraient être sanctionnées, et non "ceux qui les dénoncent".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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