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"Bruno Retailleau a toute sa place aux côtés d’Édouard Philippe" affirme Naïma Moutchou

Par Aurélie Giraud

Naïma Moutchou, vice-présidente de l’Assemblée nationale, députée du Val-d’Oise et porte-parole d'Horizons, était “L’invitée politique” sur Sud Radio.

Naïma Moutchou Édouard Philippe
Naïma Moutchou, interviewée par Maxime Lledo sur Sud Radio, le 12 mai 2025, dans “L’invité politique”.

Union de la droite, projet d’Édouard Philippe, fin de vie, désert médical, écologie punitive, référendums : Naïma Moutchou a répondu aux questions de Maxime Lledo.

"Bruno Retailleau a toute sa place aux côtés d’Édouard Philippe"

Naïma Moutchou plaide pour un large rassemblement des forces de droite et du centre en vue de 2027. "Oui, Bruno Retailleau a toute sa place aux côtés d’Édouard Philippe", affirme la députée du Val-d’Oise.

Elle estime qu’aucune formation politique ne peut, seule, prétendre gouverner. "Il n’y a pas de majorité qui se dégage d’un seul parti politique, c’est un non-sens absolu de penser le contraire". Si elle reconnaît des désaccords, elle souligne leur compatibilité. "Je ne suis pas d’accord avec tout ce que dit Bruno Retailleau et je le lui ai dit. En revanche, c’est quelqu’un qui a vocation à prendre une place".

"Édouard Philippe va très bien, il travaille"

"Édouard Philippe va très bien, il travaille", assure Naïma Moutchou, balayant les critiques sur la discrétion de l’ancien Premier ministre. "La politique, ça ne se limite pas à la recherche du buzz, à la communication, à être présent sur tous les plateaux". Elle insiste : "Il sillonne la France, l’Outre-mer, il va à la rencontre des gens".

Quant au projet pour 2027, elle précise : "Nous voulons proposer un projet cohérent". Sans promettre de "grand soir", mais avec "des transformations obligatoires" face aux défis migratoires, sécuritaires, technologiques et éducatifs. "Oui, ce sera en partie un projet de rupture", concède-t-elle. Mais "pas la rupture pour la rupture", plutôt un changement fondé sur "l’écoute" et la "cohérence".

Fin de vie : "S’il n’y a pas les verrous indispensables, je voterai contre"

Naïma Moutchou soutient la partie soins palliatifs de la loi sur la fin de vie. "Il faut investir massivement" estime-t-elle. La députée souligne l’urgence de garantir un accompagnement digne partout sur le territoire. "Ce qui se passe aujourd’hui, c’est une injustice criante", insiste-t-elle.

Mais elle met en garde contre les dérives possibles du volet sur l’aide active à mourir. "S’il n’y a pas les verrous indispensables, je voterai contre". Ayant elle-même accompagné un proche, elle affirme que "ces débats ne peuvent pas être purement théoriques". Sur la possibilité d'un référendum sur ce sujet, "Oui, la société française est prête" déclare-t-elle.

"On ne peut pas réguler un désert médical"

Naïma Moutchou a voté contre la proposition de loi sur l’installation des médecins. "Ce texte donne de faux espoirs aux Français", déclare-t-elle. Pour elle, la régulation n’a aucun sens dans un contexte de pénurie généralisée. "Plus de 90% du territoire est devenu un désert médical" dénonce la députée.

Naïma Moutchou pointe la responsabilité politique. "On a réduit l’offre en pensant réduire la demande. Ça n’a pas fonctionné". Pour la députée, la suppression du numerus clausus était nécessaire, mais "il faut dix ans pour former un médecin". Et elle le rappelle : "On ne veut pas de demi-médecins. Être médecin, c’est sérieux".

ZFE : "L’écologie ne doit pas exclure"

Concernant les zones à faibles émissions (ZFE), Naïma Moutchou dénonce une méthode injuste. "Cela part d’une bonne intention, mais il faut laisser de la latitude aux élus locaux", affirme-t-elle. Elle se dit "défavorable à une écologie contre les classes populaires".

La députée ajoute : "Je ne voterai pas de dispositif qui vient s’imposer à des populations qui n’ont pas les moyens". Si le sujet mérite débat, elle reste sceptique sur un référendum. "Je ne sais pas. C’est un sujet très technique". Naïma Moutchou défend une écologie de droite, ancrée dans la réalité sociale.

"Le référendum ne doit pas servir à combler un vide politique"

Naïma Moutchou soutient l’idée d’un usage accru du référendum, mais avec des conditions de clarté et de sérieux. "Il faut que le vote engage l’avenir de la société". Elle alerte : "Si la question est mal rédigée, le sentiment de déception sera colossal".

Elle propose plusieurs pistes de consultation citoyenne : "le temps de travail", "le rapprochement du salaire brut et net", ou "l’assurance chômage". Mais elle insiste : "Le référendum ne doit pas servir à combler un vide politique, à réexister par soi-même".

Ukraine : "Marine Le Pen revient dans l’escarcelle de Poutine"

Naïma Moutchou dénonce les propos de Marine Le Pen sur Emmanuel Macron, accusé de "se mettre dans la peau d’un guerrier". Elle réagit fermement : "Marine Le Pen revient dans l’escarcelle de Poutine".

Pour la vice-présidente de l’Assemblée nationale, "le Rassemblement national joue contre les intérêts nationaux". Elle défend le soutien français à l’Ukraine. "Ce qui se passe en Ukraine a des répercussions chez nous". Pour la députée, "soutenir un pays attaqué, c’est aussi protéger notre sécurité".

Usage illicite des frais de mandat de députés : "Il faudrait des sanctions plus lourdes"

Naïma Moutchou revient sur les récents cas de sanctions visant deux députés, l’un soupçonné d’avoir utilisé ses frais de mandat pour acheter de la drogue, l’autre pour des dépenses personnelles. "C’est la seule sanction qui existe aujourd’hui, l’exclusion temporaire", rappelle-t-elle. Elle appelle à un renforcement des règles : "Il faudrait des sanctions plus lourdes".

En tant que vice-présidente de l’Assemblée nationale, elle regrette l’absence de consensus entre les groupes pour faire évoluer le règlement. "Dans quelle entreprise accepterait-on qu’un salarié utilise l’argent de la structure pour s’acheter de la drogue ?", interroge-t-elle. La députée précise toutefois que "le mandat appartient au peuple. Le révoquer reviendrait à accepter l’idée d’un mandat révocable, et je n’y suis pas favorable".

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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