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Bétharram : "Si François Bayrou a menti, je ne vois pas comment il pourrait continuer à diriger le gouvernement" affirme Laurent Jacobelli

Par Aurélie Giraud

Laurent Jacobelli, député de Moselle, vice-président du groupe RN à l'Assemblée nationale et porte-parole du RN, était “L’invité politique” sur Sud Radio.

Laurent Jacobelli François Bayrou
Laurent Jacobelli, interviewé par Maxime Lledo sur Sud Radio, le 13 mai 2025, dans “L’invité politique”.

Affaire Bétharram, censure du gouvernement de François Bayrou, immigration, sécurité, référendum, candidature de Marine Le Pen aux prochaines présidentielles : Laurent Jacobelli a répondu aux questions de Maxime Lledo.

"Si François Bayrou a menti, je ne vois pas comment il pourrait continuer à diriger le gouvernement"

Interrogé sur l’audition de François Bayrou par la commission d'enquête parlementaire dans l’affaire du collège de Bétharram, Laurent Jacobelli a été clair. "Si François Bayrou a menti, s’il a couvert des actes ignobles, je ne vois pas comment il pourrait continuer à diriger le gouvernement". Le député RN déplore l’inconstance du Premier ministre. "Ses versions changent d’une semaine à l’autre. On sent bien qu’il est mal à l’aise".

Concernant une éventuelle motion de censure, Laurent Jacobelli temporise. "Attendons de savoir. Mais si le doute plane toujours sur cette affaire, s’il n’y a toujours aucune mesure sur le pouvoir d’achat, évidemment, on réfléchira à la censure". Le député rappelle également l’ampleur des agressions sexuelles en France. "14% des femmes françaises ont subi une agression sexuelle, 6% des hommes". Il souligne que "c’est la protection de l’enfance qui est en jeu".

Pompiers agressés : "C’est de la barbarie, de l’ensauvagement ! C’est le résultat de 40 ans de laxisme !"

Revenant sur les agressions contre les pompiers en Haute-Savoie, Laurent Jacobelli dénonce une société en perte de repères. "Oui, c’est de la barbarie, c’est de l’ensauvagement". Il relie ces violences à une politique pénale trop permissive : "Voilà ce que ça donne, 40 ans de laxisme, 40 ans d’excuses". Selon lui, cette impunité engendre une spirale infernale : "Ils veulent massacrer, agresser, tabasser parce qu’ils ont une violence en eux que la justice ne réprime plus".

Il rappelle que 78% des pompiers sont volontaires et juge la situation "intenable". Face à cette insécurité, Laurent Jacobelli appelle à une réponse judiciaire plus ferme. "Même un petit délit doit être condamné" estime-t-il. Le député RN plaide pour des peines courtes mais systématiques dans des centres spécialisés.

"Bruno Retailleau doit aller plus loin ! Il faut donner la présomption de légitime défense à nos policiers"

Sur la question des rodéos urbains, Laurent Jacobelli estime qu'il faut aller plus loin. "Bruno Retailleau doit aller plus loin parce qu'en parole il est toujours très bien Bruno Retailleau. Mais il ne lit jamais notre programme jusqu'au bout. Il ne reprend que les titres" raille-t-il. Le député RN réclame une réforme législative forte : "Il faut donner à nos policiers et à nos gendarmes la présomption de légitime défense".

Selon Laurent Jacobelli, cette mesure permettrait de rétablir la confiance entre la population et les forces de l’ordre. "Protéger les voyous et condamner d’office nos policiers ? Non, c’est l’inverse !" Il rejette l’idée d’un "far west sécuritaire" et défend au contraire une justice plus équilibrée. "Quand les policiers ont peur d’agir, c’est que la République est déjà affaiblie".

"Emmanuel Macron prendra la caméra pour un miroir"

Laurent Jacobelli n’attend rien de l’intervention d’Emmanuel Macron sur TF1 mardi 13 mai. "On va avoir un numéro d’égo, il va prendre la caméra pour un miroir". Il critique un président "déconnecté", "dans sa tour d’ivoire", incapable de répondre aux priorités des Français. "Moins il est écouté, plus il parle", ironise-t-il.

Pour reconnecter la politique aux citoyens, le vice-président du groupe RN défend un outil : "Je suis pour un référendum ! Allons-y !". Il propose un référendum sur l’immigration, notamment sur le regroupement familial ou les aides sociales accordées aux étrangers : "Que les Français choisissent !".

"L’immigration est un péril pour l’identité nationale, pour l’emploi, les comptes sociaux et la sécurité"

Laurent Jacobelli dénonce une immigration massive et non maîtrisée : "L’immigration est un péril pour l’identité nationale, pour l’emploi, les comptes sociaux et la sécurité". Il s’appuie sur un chiffre : "Sur le demi-million de migrants légaux qui viennent chaque année en France, seuls 17% viennent pour travailler. Que font les 83% restants ?". Le député conteste les conclusions du think tank Terra Nova, qui recommande l’accueil annuel de 250.000 à 310.000 travailleurs immigrés pour compenser le vieillissement démographique.

Selon lui, "le taux de chômage chez les étrangers en France est le double de celui des Français". Il oppose à cette logique migratoire un projet nataliste : "Il faut accompagner les couples qui veulent avoir des enfants, pas importer la natalité". Il propose "un prêt d’État de 100.000 euros pour le premier enfant, renouvelé au deuxième, et non remboursable au troisième".

"C’est facile pour la gauche quinoa-trottinette de dire : C’est formidable, l’immigration !"

Laurent Jacobelli accuse une élite déconnectée de méconnaître les réalités vécues par les Français. "C’est facile pour la gauche quinoa-trottinette, qui vit dans le 6ᵉ arrondissement de Paris, de dire : C’est formidable, l’immigration !". Il oppose à cette vision "bobo" la détresse des Français des classes moyennes et populaires, confrontés à l’insécurité, à la crise du logement et au chômage.

Pour lui, "il y a 5 millions de chômeurs aujourd’hui en France", et le recours à une immigration de masse ne répond pas aux enjeux du marché du travail. "C’est leur droit d’aimer l’idée de l’immigration", concède-t-il, "mais ça ne doit pas devenir un dogme imposé à tous".

"Ne pas tester Marine Le Pen dans un sondage pour 2027, c’est inquiétant"

Sur la prochaine présidentielle, Laurent Jacobelli défend la légitimité de Marine Le Pen. "Marine Le Pen est notre candidate naturelle à l’élection présidentielle" assure-t-il. Il s’étonne que certains sondages récents ne la testent pas : "Ne pas tester Marine Le Pen dans un sondage, c’est comme ne pas tester le PSG ou l’OM dans la Coupe de France".

Il évoque une "opération anti-Marine Le Pen, fondée sur l’analyse des sondages et l’action des juges", et dénonce une "épée de Damoclès" au-dessus de sa tête. Mais il reste confiant : "Ceux qui croient qu’elle est abattue ne la connaissent pas ! Elle est combative et confiante dans notre victoire".

Fin de vie : "Il n'y aura pas de consigne de vote au sein du groupe RN"

À propos du projet de loi sur la fin de vie, Laurent Jacobelli rappelle la liberté laissée aux députés RN : "Il n'y aura pas de consigne de vote au sein du groupe RN". Il défend le droit à une réflexion personnelle et intime sur ces sujets.

À titre personnel, il se dit opposé au texte. "En l'état, je ne voterai pas le texte sur l'aide à mourir. Il n'y a pas assez de garde-fous". Il alerte notamment sur la possibilité pour des personnes sous tutelle de demander l’euthanasie et critique le "délit d’entrave" prévu dans la loi : "C’est très grave". Pour lui, cette loi ouvre la porte à des dérives comme en Belgique ou aux Pays-Bas.

Retrouvez "L’invité politique" chaque jour à 8h30 dans le Grand Matin Sud Radio avec Jean-Jacques Bourdin

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