"C’est vraiment rien du tout, 10 millions d’euros"
L’ex-conjoint de la fille de Lucien Douib l’a tuée en mars 2019. Personnellement concerné, il estime le projet de loi trop faible. "C’est vraiment rien du tout, 10 millions d’euros aujourd’hui, vu ce qu’il y a à faire." "Quand je vois ce que j’ai vécu, moi, dans les commissariats, le manque de moyens le manque de place pour accueillir ces femmes battues, ces femmes qui veulent sortir de cet engrenage de leur mari violent. C’est une petite bouchée."
La loi ne prévoit pas le port obligatoire du bracelet électronique pour les hommes violents, ce que Lucien Douib critique vivement : "demander à l’homme violent s’il veut porter le bracelet électronique, c’est inadmissible". Pour lui, cette mesure est totalement inefficace : "sur 100 hommes il y en a peut-être un qui va dire oui parce qu’il veut se soigner, mais c’est pas la solution." "Le bracelet électronique, il faut qu’il soit mis dès qu’il y a une violence."
Yael Mellul, présidente d’un groupe de travail dans le cadre du Grenelle des violences conjugales, estime que la justice manque de moyens. "Chaque affaire de féminicide est un fiasco total de tout le système. On a laissé à l’abandon ces femmes-là de la même manière qu’on a laissé à l’abandon toutes les femmes qui se suicident en subissant ce qu’elles ont subi."
"Reconnaître les femmes qui se suicident en suite des violences qu’elles ont subies"
L’une des mesures phare de la loi présentée à l’Assemblée nationale est la notion de "suicide forcé", autre facette du fléau que sont les violences conjugales. Yael Mellul explique ce que signifie ce terme important pour les associations de victimes.
"Il s’agit de Reconnaître les femmes qui se suicident en suite des violences qu’elles ont subies et de considérer l’auteur des violences comme responsable de ce suicide." Une notion déjà présente dans le Code du travail dans le cadre des relations employeur-employé.