C’est le combat d'un propriétaire pour récupérer son bien, squatté depuis trois ans. Edouard Pellerin, PDG de Valloptim, est propriétaire d’un terrain à Aubervilliers, toujours squatté malgré plusieurs décisions de justice.
Pas d’intervention de la force publique
Qui sont les squatteurs ? "C’est un terrain sur lequel se trouvent des bâtiments vétustes partiellement murés, voués à la démolition pour un programme de logement à revenus modérés, explique son propriétaire. L’intégralité des personnes, 14 familles, 40 à 50 personnes, sont d’origine moldave. Ils obtiennent le passeport roumain grâce à un accord entre ces deux pays. Ensuite, ils sont européens, et ils arrivent assez facilement chez nous. On devient squatteur en un quart d’heure en appelant un service d’énergie : il suffit de disposer d’un numéro de compteur pour avoir une facture. Avec cela, ils obtiennent toutes les facilités de notre pays."
La récente affaire de Théoule-sur-Mer a entraîné le dépôt d‘un amendement à la loi visant à accélérer les expulsions. Il a été voté en commission à l’Assemblée nationale cette semaine. "La violation du droit de propriété est la même, résume Edouard Pellerin. Du fait de l’inertie du système français, on est squattés depuis trois ans, avec une action en première instance, et une en deuxième instance la confirmant. Les squatteurs ont demandé des délais qui leur ont été refusés. Mais c’est comme si je n’avais absolument rien, puisque nous attendons comme le Messie l’intervention de la force publique ?"
Un amendement qui ne changera rien
Ce propriétaire s’est bien sûr déjà adressé à sa municipalité. "Nous avons écrit au maire, à l’actuel ministère de l’Intérieur, aux préfets de police. J’ai précisé que nous avions fait ces procédures en référé, du fait de la présence d’une quinzaine de bonbonnes de gaz sur place, car ces squatteurs n’ont jamais eu accès au gaz. Notre propriété jouxte une station service. Je suis propriétaire, assuré, mais pas responsable du squat et de ce qui peut s’y passer."
Pourquoi les décisions de justice ne sont-elles pas appliquées ? "Je ne sais pas, mais c’est répréhensible pénalement de mettre ces gens dehors, si je voulais le faire. J’attends quelque chose pour lequel je n’ai absolument pas de calendrier. Quand on interroge la préfecture, ils disent qu’ils dépendent du ministère de l’Intérieur. Le vote de l’amendement à la loi actuelle ne me serait pas utile en l’état. Si la force publique ne vient pas, on sera dans la même situation ; c’est l’application qui est compliquée. Je n’ai actuellement aucun élément me permettant de dire si la force publique viendra tôt ou tard."
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