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Manifestation de "gilets jaunes": relaxe d'un journaliste accusé de "rébellion"

Un journaliste interpellé en octobre lors d'une manifestation de "gilets jaunes" à Toulouse et jugé vendredi pour "rébellion" lors de son arrestation, a été relaxé, le procès verbal d'une caméra de surveillance faisant seulement état d'un "jeu d'épaules".

(Photo by MEHDI FEDOUACH / AFP)

Le 12 octobre, Guillaume Bernard, journaliste indépendant de 26 ans couvre pour le média en ligne "Rapports de force" l'acte 48 des "gilets jaunes", comme il a l'habitude de le faire, pour d'autres publications, depuis le début du mouvement il y a un an.

"J'ai assisté à une interpellation violente. A un moment j'ai pris peur, j'ai couru", raconte M. Bernard devant le tribunal correctionnel.

Un policier de la brigade anticriminalité le saisit alors par les épaules et l'arrête. Dans la plainte qu'il dépose, il accuse M. Bernard d'avoir lancé un projectile sur un gendarme et de s'être rebellé lors de son interpellation.

Le journaliste, qui n'avait pas décliné son identité lors de l'arrestation, est placé en garde à vue pendant plus de 24 heures, mais seule la charge de "rébellion" est finalement retenue contre lui.

La description donnée par le policier sur la personne qu'il avait l'ordre d'interpeller --homme avec une veste grise et un sac à dos gris-- ne semble pas correspondre à ce que portait le journaliste ce jour-là: une veste noire et un sac à dos marron et vert.

Le procès verbal émanant de deux caméras de vidéo protection de la ville de Toulouse fait état d'un individu qui court, est interpellé, attrapé par les épaules et qui "joue des épaules".

Lors de son réquisitoire, le ministère public a estimé qu'en choisissant de "ne pas se laisser faire", les faits de "rébellion" était caractérisés, et a demandé à ce que Guillaume Bernard soit condamné à un stage de citoyenneté.

"Jouer des épaules est maintenant un acte de résistance, un acte de rébellion? Non, c'est un réflexe alors qu'on peut tomber par terre", a lancé son avocate Me Claire Dujardin dans sa plaidoirie.

La juge n'a pas suivi le réquisitoire et le journaliste a été relaxé.

La secrétaire générale du Syndicat national des journalistes (SNJ) Dominique Pradalié, qui avait fait le déplacement à Toulouse, s'est félicitée de cette décision, déplorant toutefois la tenue même du procès.

"Guillaume est le journaliste de trop embêté par la police et la justice. Tout ça pour un mouvement d'épaules, qui mobilise une dizaine de personnes, 27 heures de garde à vue... Mais dans quel pays se trouve-t-on?", s'insurge-t-elle.

mer/cpy/tes

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