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Accident routier : les victimes "sont oubliées, ignorées, parfois méprisées voire même trahies"

Par Jean Baptiste Giraud

Les victimes d'accidents routiers "sont oubliées, ignorées, parfois méprisées voire même trahies" juge Antoine Regley, avocat, était l'invité de Patrick Roger le vendredi 12 avril 2024 dans “Sud Radio vous explique”.

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Les victimes des accidents de la route et leurs proches subissent une justice trop clémente et un abandon. Photo: -/NWM-TV/dpa (Photo by NWM-TV / dpa Picture-Alliance via AFP)

Accident de la route : dénoncer "l’injustice, pour les victimes, d’une justice trop lente, d’une justice trop clémente"

Lors d’un drame de la route, les procédures judiciaires sont longues et souvent décevantes. Les victimes, et les familles, sont souvent peu considérées par la justice. "Ça fait plusieurs années désormais que j’accompagne des victimes de la route", explique Antoine Regley, avocat spécialisé dans ces affaires. "J’ai constaté qu’elles sont oubliées, ignorées, parfois méprisées voire même trahies." Il a donc écris le livre Drames de la route : combats contre l’injustice (éditions Hugo) "pour saluer les efforts qu’elles font pour se relever". Le livre raconte en effet les drames "parce qu’il faut sensibiliser", souligne l’avocat. "Et puis, surtout, après, le courage, la résilience, l’espoir, la victoire."

Le livre permet aussi de "dénoncer des injustices", affirme Antoine Regley. "L’injustice, pour les victimes, d’une justice trop lente, d’une justice trop clémente, d’assurances, qui en grande majorité vont les culpabiliser pour les indemniser moins." Les injustices sont également au niveau de lois "décevantes" comme la loi sur l’homicide routier. Le pouvoir politique, souligne l’avocat, "promet beaucoup lors de faits divers médiatiques" mais qui "agit assez peu".

 

Délit d'homicide routier : "en réalité, là on fait des réformettes"

L’homicide routier, nouveau délit remplaçant l’homicide involontaire, a été annoncé après l’affaire Palmade dans laquelle, sous stupéfiants, l’humoriste a provoqué un accident qui a fait perdre son enfant à une jeune femme enceinte. Pour Antoine Regley, cette loi est "un symbole fort" mais, surtout, une "coquille" qui est "belle pour les victimes" et importante. "C’est important qu’on leur dise" que certains comportements ne peuvent pas être involontaires. "Donc, on va parler d’homicide routier."

Mais malgré cette nouvelle dénomination, ça ne va pas éviter "les drames de demain", explique l’avocat. In fine, "on a eu Élisabeth Borne et Gérald Darmanin qui ont annoncé des suspensions automatiques, on va perdre 8 points au lieu de 6… des broutilles." Avec l’affaire Palmade, Antoine Regley estime qu’on "peut aller jusqu’à une révolution juridique humaine et indemnitaire". "Et, en réalité, là on fait des réformettes." Il demande donc aux citoyens de se saisir de son livre qui est un "manifeste" pour "faire pression" sur les pouvoirs publics.

 

"Personne, si vous n’avez pas suffisamment d’argent, ne vous paye des séances de psy"

L’accompagnement des victimes, pourtant important, "est inexistant", dénonce l’avocat. "Lorsque vous apprenez que vous allez perdre vos jambes, que vous avez perdu votre gamin, que vous êtes à l’hôpital, que le médecin ne choisit pas forcément les bons mots ou que le policier qui est venu ne les a pas nécessairement mieux choisis, vous n’avez personne." Et lorsqu’il faut annoncer aux proches, notamment des enfants, le décès, "vous êtes seuls devant la mort", souligne Antoine Regley. "Personne, si vous n’avez pas suffisamment d’argent, ne vous paye des séances de psy." Antoine Regley demande donc que soit mis en place un suivi au moins pendant un an. "Ça ne coûte pas grand-chose !"

 

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