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The Voice : pourquoi il ne fallait pas exclure Mennel Ibtissem

Après plusieurs jours d’une intense polémique, la jeune Mennel Ibtissem a quitté le programme The Voice, diffusé par TF1. Une décision qui ne va pas dans la bonne direction.

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Ce retrait qui met fin à la polémique immédiate doit nous inciter à réfléchir aux conséquences de ce qui dépasse largement le simple soubresaut de télé-crochet. Cette jeune femme, il y a deux ans, a publié des messages complotistes sur les réseaux sociaux. Mais elle est surtout totalement acquises aux thèses de Tariq Ramadan et de divers prêcheurs proches des Frères musulmans. Elle ne cesse de se référer à eux, de diffuser les prêches totalement réactionnaires de Hassan Iquioussen, un autre gourou de la mouvance des Frères musulmans aux positions sexistes et homophobes. En cela, elle est hélas représentative d’une partie non négligeable de la jeunesse musulmane qui relaye les thèses victimaires, qui se persuade que les musulmans sont opprimés et que la laïcité à la française est un instrument dirigé contre eux.

Malgré tout, il ne fallait pas l’exclure. Elle participait à un télé-crochet, pas à une élection. Qui sait ce que pensent les autres candidats à ce genre d’émission ? Qui le leur demande, même ? Elle est là pour chanter et elle le fait bien. Et, bien que le symbole que constitue le voile, un message de pudibonderie et de culpabilisation des femmes, me déplaise, elle a parfaitement le droit de le porter, dans une émission de télévision comme dans la rue. Plus encore, cette façon de porter le voile, comme une sorte de revendication identitaire, assorti de maquillage, glamourisé, est caractéristique des ambivalences de ces jeunes gens nourris de minoritarisme anglo-saxon. Mais l’exclure, c’est justement alimenter ce discours victimaire, c’est permettre à tous les idéologues d’instrumentaliser un peu plus cette jeunesse en quête de reconnaissance. Et c’est finalement permettre à des gens comme Tariq Ramadan ou ses émules d’asseoir un peu plus leur manipulation de toute une part de la jeunesse.

On ne combat pas le complotisme en renforçant le sentiment d’exclusion. C’est par l’éducation, par la lutte contre cette idée selon laquelle "les musulmans" formeraient un tout homogène, par le combat pied à pied contre les prêcheurs de l’islamisme soft qu’on peut espérer contrer ce qui relève d’une offensive idéologique. Mais cette jeune femme, comme tous les jeunes gens qui adhèrent à ces thèses, ne sont que des vecteurs. Ils ne sont pas eux-mêmes des idéologues. Eux, il ne faut pas les combattre, il faut les inclure dans la communauté nationale.

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