N'importe quel viticulteur ou agriculteur ne le sait que trop bien : une bonne année dépend avant toute chose de conditions météorologiques favorables. Et ça n’a pas été le cas dernièrement pour le vignoble bordelais, durement frappé en avril dernier par un épisode de gel et qui en porte encore aujourd’hui les stigmates. Propriétaire du Château des Annereaux, Dominique Hessel a vu 90% de ses parcelles totalement gâchées par ce gel, générant une récolte inexistante. "C'est une vraie catastrophe, car ça nous fait une année quasiment sans chiffre d’affaires. Il faudra certainement faire appel aux banques pour avoir des facilités de trésorerie", déplore-t-il au micro de Sud Radio.
Le Conseil Interprofessionnel des Vins de Bordeaux (CIVB) a fait de son côté le bilan des récoltes après ce gel. Verdict : une baisse de 40% de la production en volume, soit 1,6 milliard d'euros de pertes pour les viticulteurs… "C'est un sacré coup, sachant que la récolte de 2016 avait été de 5,8 millions d’hectolitres. Les gens qui ont deux ou trois années de stock en cave vont pouvoir lisser cette perte et continuer à faire du chiffre d’affaires et générer des recettes. Ceux qui n’étaient pas assurés, qui n’avaient pas de stock et qui sont touchés à 70, 80 ou 90% vont, eux, avoir de grosses difficultés financières dans ce premier semestre", prévient Christophe Chateau, directeur de la communication du CIVB.
Un reportage de Christophe Bernard