Une vidéo, dans laquelle l'assaillant qui a agressé mardi un policier sur le parvis de Notre-Dame de Paris prête allégeance au groupe Etat islamique, a été retrouvée lors d'une perquisition dans l'appartement qu'il louait à Cergy.
L'agresseur, âgé de 40 ans, blessé au thorax par un tir de riposte de la police, et qui portait des papiers au nom de Farid I. a été placé mercredi matin en garde à vue dans un hôpital. Il avait crié "c'est pour la Syrie" au moment où il frappait le policier et a revendiqué être "un soldat du califat", un terme utilisé pour désigner le califat autoproclamé en juin 2014 de l'organisation jihadiste État islamique.
Titulaire d'une licence de journalisme obtenue à Stockholm en 2008, il a été journaliste à la radio suédoise, mais également pour El Watan, un journal algérien. Inscrit depuis 2013 à l'université de Lorraine à Metz, l'assaillant était un étudiant "aux antipodes" d'un profil jihadiste, qui défendait les "valeurs de la démocratie", d'après Arnaud Mercier, professeur de sciences de l'information à l'université de Lorraine à Metz et qui était son directeur de thèse.
"Il était plutôt occidentalisé, défendait des valeurs de la démocratie, de liberté de la presse", a ajouté Arnaud Mercier, qui explique ne l'avoir "jamais entendu prononcer le moindre mot de haine vis-à-vis de quiconque, il était doux comme un agneau".
Il travaillait sur "la manière dont les médias algériens couvraient les élections des autres pays en glissant des remarques pour décrypter la société algérienne et passer outre la censure", a ajouté Arnaud Mercier, qui a toutefois remarqué un changement ces derniers mois : "Mon dernier contact a eu lieu en juin 2016. Je lui avais envoyé un mail en novembre pour le relancer, il n'a pas répondu, ce qui n'était pas dans ses habitudes."