Reportage Sud Radio de Christine Bouillot
L’audience a été brève ce mardi, car les trois avocats ont refusé d'entrée le huis clos demandé par le parquet, explique Maitre Alexandre Martin …
"La défense n'a pas manqué d'être surprise ! Quand, la semaine dernière, monsieur le Procureur de la République faisait une conférence de presse où il crucifiait monsieur Jubillar en le présentant comme LE coupable, devant la France entière. Et aujourd'hui, au moment où on va pouvoir se défendre, à ce moment là il faudrait fermer les portes... C'est inadmissible, et d'ailleurs la chambre de l'instruction ne s'est pas laissé prendre dans ces manœuvres et a rappelé dans le cadre de sa décision que, pour rétablir la présomption d'innocence de Monsieur Cédric Jubillar, il convenait que cette audience soit publique."
Les avocats ont désormais six jours pour étudier éplucher les 10.000 pages d’enquête. Dossier instruit selon eux, uniquement à charge, ce qui est contraire au droit pénal rappelle Maire Emmanuelle Franck: "Nous sommes dans la situation de devoir prouver son innocence, alors même que les règles, c'est la démonstration faite par l'accusation de la culpabilité."
"Nous créons les conditions d'une erreur judiciaire" selon ses avocats
Chemise blanche, rasé de près, Cedric Jubillar était l’attention de tous les regards ce mardi. Un homme déjà coupable aux yeux de l'opinion publique, ce qui indigne son avocat Jean Baptiste Allary. "Que voulez-vous qu'il fasse? Qu'il se tape la tête contre les murs, qu'il se taille les veines? À un moment donné, il faut arrêter d'analyser tout ce qui se passe et la moindre de ses attitudes ! Il se comporte comme un homme qui crie son innocence et qui est aujourd'hui incarcéré." L’audience a été renvoyée à mardi prochain. L’arrêt de la cour est attendu au plus tard le 8 juillet.
"Une semaine pour étudier ce dossier tentaculaire, il est aujourd'hui totalement instruit à charge. C'est à dire que toutes les pièces sont lues, examinées et analysées dans le sens de la culpabilité de Cédric Jubillar. Et à chaque fois qu'on examine des pièces de cette manière là, sans aucune objectivité, nous créons les conditions d'une erreur judiciaire. Il faut faire preuve d'objectivité lorsqu'on lit un dossier. Et examiner les pièces telles qu'elles sont, et non telles qu'on voudraient qu'elles soient..." - Me Jean Baptiste Allary