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Le pneumologue Michel Aubier condamné pour avoir menti devant le Sénat

Par Benjamin Rieth avec AFP

Le pneumologue Michel Aubier a été condamné à six mois de prison avec suris et 50 000 euros d’amende pour avoir menti devant le Sénat lors d’une audition sur la pollution de l’air en 2015.

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Entendu en 2015 par une commission d’enquête du Sénat qui enquêtait alors sur la pollution de l’air, le pneumologue Michel Aubier avait menti sous serment sur ses liens avec le groupe Total. Il a été condamné mercredi à six mois de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende, une peine plus lourde que celle requise par le parquet. "Une peine que le tribunal estime proportionnée à la gravité des faits: un mensonge devant la représentation nationale", a souligné la présidente en rendant sa décision. Le tribunal correctionnel de Paris a en outre condamné Michel Aubier à verser un euro de dommages et intérêts à l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), ancien employeur du médecin à la retraite.

100 000 euros par an de 2012 à 2015

C'est la première fois en France que la justice condamne une personne pour "faux témoignage" devant la représentation nationale. D'ordinaire, ce délit, passible de cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende, porte sur les déclarations dans une enceinte judiciaire. Lors du procès, le pneumologue avait protesté de sa "bonne foi", et reconnu qu'il avait fait une "erreur". À l'audience, il s'était également défendu d'être un "négationniste" en matière de pollution, assurant notamment qu'il avait été "l'un des premiers" à étudier le lien entre le diesel et l'asthme.

Ancien chef de service à l'hôpital Bichat à Paris et régulièrement invité à l'époque sur les plateaux télé, il avait été entendu le 16 avril 2015 par une commission sénatoriale sur le "coût économique et financier de la pollution de l'air". Il avait prêté serment en promettant de dire "toute la vérité" et déclaré n'avoir "aucun lien d'intérêt avec les acteurs économiques". Sauf que depuis 1997, il était employé comme médecin-conseil d'abord par Elf Aquitaine puis par le groupe Total. L'enquête a ainsi révélé que de 2012 à 2015, il a touché près de 100 000 euros par an de la part du géant pétrolier, près de la moitié de ses revenus annuels. Il avait également reçu des actions. Le pneumologue n'avait à l'époque mentionné ses activités chez Total ni aux parlementaires, ni à son principal employeur l'AP-HP, ni à la Haute autorité de santé dont il était membre.
 

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