De simple témoin...
"Delphine, au bout d'un moment, a reçu des menaces de son mari. (...) Ce que je constate, c'est qu'aujourd'hui elle a disparu", a d'abord Donat-Jean Maquet, l'amant avec lequel l'infirmière disparue en 2020 envisageait de refaire sa vie. Avant de lâcher cette phrase en direction du box : « J’ai l’intime conviction que c’est Cédric Jubillar qui a attenté à la vie de sa femme. »
Polaire noire sur le dos, agité de mouvements nerveux, Cédric Jubillar a assisté à la déposition de cet homme, expert automobile, avec lequel Delphine voulait s'engager après le divorce. "On ne savait pas où ça allait mener et finalement c'est devenu passionnel", a-t-il expliqué à propos de cette relation qui, d'une aventure extraconjugale, était devenu "une nouvelle ligne droite qui s'ouvrait dans un virage" de leurs vies.
Delphine Jubillar, née Aussaguel, ne lui avait "jamais parlé" de violences psychiques ou physiques de la part de Cédric, a-t-il par ailleurs souligné.
Son ex-compagne, un temps soupçonnée avant d'être écartée par les enquêteurs, avec laquelle il a partagé onze ans de vie commune et eu un enfant, avait témoigné jeudi à la barre, dressant un portrait peu élogieux de celui avec qui Delphine Jubillar envisageait de refaire sa vie.
... à accusé potentiel ?
Mais alors que le témoignage de l'amant de Delphine Jubillar venait de s'achever et que l'audience était suspendue, les avocats de la défense ont lâché une "bombe" à l'extérieur face à une forêt de micros et caméras en dévoilant que le téléphone portable de Donat-Jean Maquet avait borné dans les environs de Cagnac-les-Mines, le soir de la disparition de Delphine, contrairement à ce qu'avaient indiqué les enquêteurs.
"Pire", que parmi les 215 autres téléphones qui ont borné ce soir-là, seul le Procès Verbal concernant le sien a été volontairement retiré du dossier d'expertise. De quoi semer un peu plus la confusion dans cette affaire décidément parsemée de failles, d'erreurs et de rebondissements en tous genres.
🔴 Nouvelle journée dans le procès #Jubillar et un nouveau rebondissement : le téléphone de l’amant de Delphine Jubillar a borné à Cagnac, le soir de la disparition.
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Les explications des avocats de Cédric Jubillar au micro de Sud Radio pic.twitter.com/H7CvlJqBin
Un autre homme encore dans la vie de Delphine
Un peu plus tôt dans la matinée, la salle d'audience, comble comme depuis le début des débats, le 22 septembre, a d'abord entendu lundi un autre homme, que l'infirmière disparue avait rencontré antérieurement sur l'application de rencontres extraconjugales Gleeden.
Delphine et lui, a expliqué ce responsable d'un bureau d'études domicilié dans le Gard, s'étaient vite "rendus compte que beaucoup de kilomètres nous séparaient et qu'une rencontre physique serait compliquée".
Pourtant, a-t-il raconté, "le courant passait bien, donc on a continué d'échanger", notamment à propos des enfants de Delphine, Louis et Elyah, qui avaient 6 ans et 18 mois lors de sa disparition, ce qui a conduit ce témoin à spontanément exclure, lui aussi, l'hypothèse d'un départ volontaire de la jeune femme au vu de l'amour qu'elle portait à ses enfants.
La conversation régulière et enthousiaste, qui de Gleeden était passée sur l'application de messagerie cryptée WhatsApp, s'était finalement arrêtée après quelques mois. "J'ai supposé qu'elle avait fait une rencontre avec une personne géographiquement plus près", a-t-il expliqué. "Je suis passé à autre chose, jusqu'en décembre", lorsqu'il découvre le portrait de Delphine dans la presse après sa disparition.
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"Dès les premiers instants de l'enquête, la première téléphonie qui est explorée est celle de l'amant ! Tout ça est définitivement peu sérieux" : Maître Laurent Boguet, avocat des enfants de Delphine, dénonce la tactique de la défense de Cédric #Jubillar… pic.twitter.com/Pt9ChS4YP4
Cédric Jubillar, les traits tirés
L'accusé, les traits tirés, a suivi les deux hommes sans les lâcher du regard, dès leur entrée dans la salle d'audience du palais de justice d'Albi, un sourire en coin à l'apparition de l'amant de celle qui était sa femme avant sa disparition dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
La cour d'assises du Tarn, présidée par Hélène Ratinaud, entend lundi après-midi des voisines du domicile des Jubillar à Cagnac-Les-Mines (Tarn) qui assurent avoir entendu les cris étouffés d'une femme au cours de la nuit de la disparition, ou encore la gendarme qui avait recueilli la déposition de Louis, le jeune fils du couple qui a raconté les avoir vus se disputer dans la soirée.
(avec Valentin GRAFF, Daniel MARTINEZ / Albi (AFP) / © 2025 AFP)