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Dans le parc national des Calanques, un réseau de braconniers sous-marins démantelé

Par Benjamin Jeanjean

Pêcher dans un parc national peut parfois vous coûter gros. Ce mercredi, quatre personnes accusées d’avoir braconné dans le secteur des Calanques (Bouches-du-Rhône) passent devant la justice.

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Un millier de plaisanciers par jour à surveiller de Marseille à Cassis.

Le Parc national des Calanques est bien souvent considéré comme l’une des plus grandes attractions touristiques du sud de la France. Il est aussi prisé par certains pour sa grande richesse sous-marine. Problème, pêcher dans des zones de non-prélèvement (ZNP) est interdit et peut coûter cher. Ce mercredi, quatre personnes comparaissent devant le Tribunal de grande instance de Marseille, accusés d’avoir braconné dans cette zone. Huit revendeurs présumés seront, eux, jugés jeudi.

L’objet de cette comparution ? Près de 24 000 oursins, des milliers de coquillages, des centaines de kilos de poulpes et de poissons soustraits de ces eaux protégées. "Nous sommes face à un système très bien monté, avec des dizaines de participants. Honnêtement, les moyens d’enquête sont équivalents à ceux utilisés pour traquer des réseaux de drogue. On parle de dizaines de milliers d’oursins, des poulpes, des kilos de mérous, divers poissons et coquillages… Ils étaient là pour ramasser et ratisser un maximum", assure Didier Réault, président du conseil d’administration du parc national des Calanques.

Dénonciations anonymes et enquête de deux ans

Deux ans d’enquête auront été nécessaires aux gendarmes pour mettre au jour ce réseau discret, évoluant de nuit ou aux aurores, avec de multiples ramifications. Deux dénonciations anonymes de plaisanciers et de pêcheurs ont mis les enquêteurs sur une piste qui s’est avérée payante. "C’est un réseau professionnel de braconnage. Tout y est : ceux qui pêchent, ceux qui recèlent, ceux qui profitent de cette pêche illégale pour faire des profits sur la biodiversité – et à des niveaux extraordinaires – avec un système très bien monté. Sans acheteurs, il n’y a pas de braconnage. Et les acheteurs au bout du compte, c’étaient certains restaurateurs indélicats, qui ont fait tourner la machine… J’entends dire par ci-par là que ça va en calmer quelques-uns, tant mieux ! Et ceux qui ont été pris, tant pis pour eux, il faut qu’ils payent !", martèle Didier Réault.

Alors que de nombreux produits issus de ce braconnage ont fini dans les assiettes des consommateurs, un enjeu sanitaire est également soulevé aujourd’hui, certaines prises ayant été faites… dans une zone de rejet d'eaux usées.

Un reportage de Stéphane Burgatt.

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