Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h. Patrick Roger. Il est 7h40. Sud Radio vous explique comment ça va se passer pour Nicolas Sarkozy aujourd'hui, notamment en arrivant à la prison, et puis ensuite cette demande de remise en liberté. Nous sommes avec Maître Hector Lajoigny, avocat pénaliste.
- Bonjour, Maître Lajoigny. Bonjour. Merci d'être avec nous. Donc la demande va être déposée par ses avocats en vue d'une libération conditionnelle.
- Est-ce que ça veut dire que ça peut être examiné assez vite et qu'il pourrait même ressortir, pourquoi pas, immédiatement après être rentré, Hector Lajoigny ? Alors c'est pas une demande de libération conditionnelle. La libération conditionnelle, vous pouvez uniquement la demander quand vous êtes condamné définitivement. Là, en l'occurrence, c'est une demande de mise en liberté, parce que depuis que Nicolas Sarkozy a relevé appel, il est de nouveau présumé innocent. Donc il demande sa mise en liberté. Le délai maximum pour examiner la demande de mise en liberté, c'est deux mois.
- Donc à supposer que ses avocats la déposent aujourd'hui, les juges auront deux mois pour l'examiner. C'est un délai maximum. En moyenne, c'est examiné au bout d'un mois, un mois et demi, en moyenne, en général.
- Quant au fait de savoir s'il pourrait sortir demain, juridiquement, c'est possible. Dans les faits, je n'y crois pas une seconde, puisque sinon, la gauche crierait au traitement de faveur, etc.
- Oui, oui, c'est ça. Donc juridiquement, il pourrait sortir demain. Factuellement, de mon expérience, jamais quelqu'un est sorti en 24 heures sur une demande de mise en liberté après un jugement de première instance.
- Oui, c'est ça. Et encore plus, évidemment, pas ce soir.
- Exactement. Et en sortant immédiatement, parce qu'il faut... Ce sont trois juges de la Cour d'appel qui se réunissent pour traiter cette demande.
- Exactement. Il faut que c'est une véritable audience. C'est-à-dire qu'il faut que Nicolas Sarkozy soit convoqué pour l'examen de sa demande de mise en liberté. Il faut que ses avocats soient convoqués aussi.
- Donc en fait, en réfléchissant à voix haute, il pourrait pas sortir en une journée, puisqu'il faut convoquer une audience. Et donc ça prendra plusieurs jours.
- Oui.
- Nicolas Sarkozy sera extrait à la Cour d'appel pour pouvoir s'expliquer sur sa demande de mise en liberté, sauf à ce qu'il accepte une visioconférence. Mais on parle d'une véritable audience devant trois magistrats de la Cour d'appel.
- Oui, c'est ça. Et alors qu'ils devront statuer sur le fait que sa détention est utile ou pas utile, quoi. Pourquoi ? Alors pour quels critères, quels motifs ? Je crois que c'est l'unique moyen d'empêcher la disparition de preuves, etc. C'est ça, la fuite du prévenu.
- C'est l'article 144 du code de procédure pénale. C'est-à-dire que les magistrats devront regarder si, au vu de ces éléments, Nicolas Sarkozy peut sortir de détention pour faire très simple ses risques de fuite, risques de réitération, risques de trouble à l'ordre public. Là, en l'occurrence... Alors trouble à l'ordre public, c'est écarté, puisque c'est pas une procédure criminelle.
- Oui.
- Et donc ça serait, pour faire simple, risque de fuite.
- Risques de fuite et risques de réitération. De qui se moque-t-on ? Mais évidemment que la Cour d'appel va faire droit à sa demande de mise en liberté, dans la mesure où Nicolas Sarkozy respecte parfaitement son contrôle judiciaire depuis le début. Risques de fuite, la preuve qui se présente de lui-même à la santé ce matin, c'est bien la preuve qu'il n'y a pas de risque de fuite.
- Et quand on compare aux autres dossiers, aux jurisprudences en la matière, à chaque fois que le justiciable a respecté son contrôle judiciaire en première instance...
- Eh bien il est libéré en cas de demande de mise en liberté.
- Oui. Majoritairement, il y a une libération, quoi. C'est ça. Quand tous ces critères sont respectés. C'est ce que vous dites, Maître Lajoigny.
- Exactement. Là, tous les avocats sont unanimes. Ça serait complètement hallucinant qu'il ne soit pas mis en liberté. Là-dessus, les avocats, on n'a pas le droit de s'avancer. Mais pour une fois, on le fait. Là, le droit nous donne raison. La jurisprudence nous donne raison.
- Les décisions de justice passées nous donnent raison. À partir...
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