Retranscription des premières minutes :
- « Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger. » Il est 7h40, un butin d'une valeur patrimoniale et historique inestimable.
- C'est ce qu'ont emporté des cambrioleurs après s'être introduits dans le musée du Louvre à Paris ce week-end.
- Un process extrêmement rapide, un disque, une nacelle de travaux et hop, c'est reparti.
- Et pourtant l'alerte avait été lancée il y a déjà quelques mois.
- Nous sommes avec Élise Muller, agent de surveillance au musée du Louvre, secrétaire nationale du syndicat Sud Culture.
- Bonjour à vous.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous ce matin.
- Je le disais, vous aviez alerté à plusieurs reprises déjà sur la sécurité du Louvre.
- Il y a de ça quelques mois.
- Oui, tout à fait.
- En fait, les agents dans leur ensemble du musée du Louvre avaient tiré la sonnette d'alarme à de multiples reprises.
- Avec le moment le plus visible pour l'extérieur, c'était le débrayage du 16 juin dernier.
- Les agents alertaient sur une multitude de dysfonctionnements et de problématiques.
- Pas uniquement la sûreté et la sécurité, mais bien sûr que ça fait partie de ce qu'on a crié sur tous les toits.
- Autant qu'on voulait bien nous entendre et on constate aujourd'hui qu'on a été très peu entendus.
- Oui, et pourtant moi je croyais que vous aviez été entendus.
- Je me souviens du président de la République qui était venu pour l'inauguration de la restauration du musée du Louvre et qui avait dit que tout serait fait pour la sûreté et la sécurité du Louvre.
- Ce qui s'est passé en fait surtout, c'est que l'état de déliquescence d'un certain nombre d'équipements a été utilisé par le président de la République et la direction actuelle pour justifier un projet en 2031.
- Mais là aujourd'hui, tout le monde...
- Tout le monde le voit, on n'a pas à attendre, enfin on ne peut pas attendre 2031, c'est en 2025 qu'il y a le feu.
- Oui, c'est ça. Mais bon, alors on ne va pas rentrer dans les détails parce qu'il y a une enquête qui est en cours.
- Mais Élise Muller, les manques, le problème vient de quoi selon vous ? Alors bon, hier on est quand même dans une scène de film assez inimaginable.
- Donc il y a aussi des malfaiteurs qui sont extrêmement...
- Imaginatifs et on ne peut pas tout anticiper.
- Après, très clairement, il y a quand même beaucoup de questions qui se posent.
- Moi je ne peux pas les dire publiquement, il y a le temps de l'enquête.
- Et je rappelle que des oeuvres ont été volées hier, mais le Louvre en abrite encore des dizaines et des dizaines de milliers et qu'il nous incombe de protéger celles qui sont encore là.
- Oui, oui. Vous, vous demandiez du personnel, mais il y a aussi...
- Les alarmes aujourd'hui, les musées comme les maisons des particuliers, ça fonctionne beaucoup sur des systèmes d'alarmes.
- Il vous semblait défaillant quand vous aviez alerté il y a quelques mois aussi ? Il y a tout un aspect qu'on appelle schéma technique qui n'a pas été pris en compte dans les temps, en tous les cas, au niveau du musée du Louvre.
- Donc je ne peux pas vous dire...
- Les alarmes, c'est une chose, mais il n'y a pas que...
- Un sujet à l'arme, il y a dans l'absolu une problématique autour des équipements techniques, quels qu'ils soient, et qui sont indispensables, mais beaucoup moins glamour que une soirée festive sous la pyramide.
- Oui, voilà, c'est ça. Donc il aurait fallu aussi, si je vous suis, mettre des moyens peut-être aussi en personnel, quoi, supplémentaires.
- Il faut mettre... Il fallait, il faut toujours mettre les moyens là où on est sur nos cœurs de métier, nos missions principales.
- C'est de préserver le patrimoine, le palais, ses collections et le public qui déambule.
- Voilà. Et donc pour ça, effectivement, ça nécessite des investissements, des personnels experts en la matière, puisqu'en fait, c'est 15% de la filière au musée du Louvre qui a été supprimée sur la dernière décennie.
- Donc pratiquement 200 emplois, 200 emplois sur la sécurité.
- Évidemment, ça n'est pas sans conséquences, mais il faut aussi que l'expertise...
- de ces professionnels de la sûreté muséale soit entendue...
Transcription générée par IA