Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h. Patrick Roger.
- Sud Radio vous explique à 7h40 comme chaque matin. Et ce matin, avec Benjamin Morel, qui est constitutionnaliste français, politologue, maître de conférences.
- Bonjour, Benjamin Morel. Bonjour, Benjamin Morel. Ah, petit souci technique. Bonjour.
- Non, non, voilà. Il est bien là, Benjamin Morel. Je l'entends. Bon. Réveillé pour nous commenter ce gouvernement 2, avec des personnalités de la société civile.
- Jean-Pierre Farandou, l'ancien patron de la SNCF. Édouard Geffray, à l'éducation, l'ancien patron de Super U. Serge Papin, Monique Barbu, qui vient à la transition écolo.
- Et puis quand même quelques personnalités poids lourds.
- Déjà là, précédemment, Rachida Dati, Catherine Vautrin, Darmanin, des LR, quoi. Et Jean-Noël Barraud, toujours maintenu.
- Votre premier regard, vous, sur ce gouvernement entre des personnalités nouvelles et quelques-unes qui viennent de la société civile.
- Le premier élément, c'est qu'on a la première volonté de Sébastien Lecornu d'incarner malgré tout une forme de rupture.
- Alors certes, il y a des continuités, mais il voulait donner le change à ceux qui avaient reproché à Darmanin 1 d'être uniquement un gouvernement de continuité.
- Dans ce cadre-là, les nouveaux visages servent essentiellement à ça.
- Après, d'un point de vue politique, ça n'élargit pas l'assise politique sur laquelle repose son gouvernement et qui est réduit à pas grand-chose.
- Il n'y a pas vraiment de signaux envoyés à la gauche qui pourraient conduire, éventuellement, à être un argument supplémentaire pour ne pas censurer.
- Quant à la présence de beaucoup de ministres LR, depuis quelques heures, anciens LR, parce qu'il s'agit même de la lecture du parti, c'est un chiffon rouge envoyé à ce stade sous le museau de LR, si vous voulez.
- Donc ce n'est pas nécessairement quelque chose qui va en accroître l'assise politique et la stabilité.
- Oui, c'est ça. Bon, la stabilité, c'est difficile aujourd'hui en politique.
- D'autant que là, c'est un calendrier qui est très serré, d'un point de vue budgétaire, à l'Assemblée.
- Que peut-il se passer dans les jours qui viennent ? Cet après-midi, il va y avoir, ou ce midi, les passations de pouvoirs, très simples.
- Et la suite, Benjamin Morel ? Alors, si on comprend bien, on devrait avoir un conseil des ministres mardi.
- Ce conseil des ministres mardi devrait donner lieu au dépôt du projet de loi budgétaire au Parlement.
- Et donc, cette étape qu'on n'arrivait pas à franchir, et qui est quand même un petit peu importante, le fait de déposer un budget, je ne parle pas de le faire voter, mais uniquement de le faire déposer, devrait être derrière nous.
- Ensuite, on aura une déclaration de politique générale qui devrait donner lieu à des motions de censure.
- Ces motions de censure.
- Alors, il y en aura sans doute une déposée dès aujourd'hui, pour les insoumis.
- Elles devraient être discutées relativement tôt dans la semaine.
- Mais les motions de censure, beaucoup plus dangereuses pour le gouvernement, elles seront déposées après cette déclaration de politique générale.
- Et là, si jamais il y en a une du Parti socialiste, on peut déjà acter le fait que le gouvernement tombera en fin de semaine.
- S'il y a une motion écolo-communiste-Union de la gauche, ce sera un peu moins évident.
- Mais il suffit que...
- 23 socialistes votent la censure, pour que le week-end prochain, on attende soit potentiellement le nom d'un nouveau Premier ministre, fût-ce Sébastien Lecornu, soit qu'on se dirige vers une dissolution.
- Oui, là, ce serait la seule issue, si ça ne tenait plus, bien sûr, pour le gouvernement Lecornu de Benjamin Morel.
- Potentiellement, oui, même si Emmanuel Macron pourrait être tenté de nommer un nouveau Premier ministre.
- Mais il faut bien comprendre que la dissolution, pour lui, se termine mal.
- Le seul qui peut avoir une majorité absolue aujourd'hui, c'est le Rassemblement national.
- Donc la première issue d'une dissolution, ce serait pour lui une cohabitation.
- La deuxième issue, beaucoup plus probable à ce stade-là, quand on prend les enquêtes, c'est qu'il n'y ait pas de majorité du tout, mais qu'il y ait quand même beaucoup plus de RN.
- Et qu'à partir de là, on se retrouve dans une situation où, bon ou malin, on ait un blocage encore plus aigu que celui d'aujourd'hui, qui...
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