Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Maxime Lledo.
- Il est 7h43 ce matin et Sud Radio vous explique le nouveau service national voulu par le Président de la République et annoncé hier dans l'ISER avec cette question forcément à quoi ça va ressembler ? Y aura-t-il suffisamment de volontaires ? Et pour essayer d'expliquer les enjeux, on est avec un invité de marque.
- Bonjour Alain Richard.
- Bonjour, pardon.
- Je vous en prie, bonsoir pour certains, c'est totalement valable.
- Merci beaucoup d'être avec nous ce matin.
- Vous êtes ancien ministre de la Défense de 1997 à 2002 et c'est vous qui avez fait voter, qui avez mené à bien la fin de la conscription.
- Avant qu'on rentre dans le détail de ce nouveau service national voulu par le Président de la République, 25 ans après sa suppression et dans un tel contexte national et international, est-ce que vous regrettez votre décision d'avoir mis fin justement à ce service militaire à l'époque ? Pas du tout et il faut bien entendu historiquement préciser que c'est la décision d'abord du Président Chirac qui l'a engagée avant l'entrée en fonction du gouvernement auquel il appartenait.
- Et quand j'ai pris mes fonctions, en fait le plan de transition de l'armée de conscrit à l'armée de professionnels a été préparé.
- Je l'ai approuvé et je l'ai appliqué sur 4 ans.
- Mais simplement, on était en 96-97, c'est-à-dire que la situation stratégique de l'Europe avait profondément changé et que nous n'étions plus face à une menace pesante, enfin massive, venant de l'Union soviétique comme ça avait été le cas pendant les 40 ans précédents.
- Donc c'était logique, cohérent de passer à une forme d'armée mieux adaptée aux situations de conflits qu'on pouvait rencontrer et qu'on a effectivement rencontré, qui étaient des conflits locaux de relativement faible intensité.
- Et je crois que cet effectif de personnel militaire entre les trois armées d'environ 250 000 militaires professionnels convenait bien.
- Elle a été, à mon avis, un peu affaiblie pendant la période du président Sarkozy qui a refait une baisse d'effectifs qui ne se justifiait pas sur le plan stratégique.
- Mais enfin, le système marchait.
- D'ailleurs, depuis 2015-2016, à la suite notamment des attentats et de l'attaque contre la Crimée, on avait déjà fait remonter un peu l'effectif.
- Mais là, ce dont on a besoin, c'est d'un effectif supplémentaire de forces pour le cas où on s'engagerait dans un conflit en Europe, en relative proximité de la France et où on devrait durer un certain temps.
- C'est plutôt le sujet de renouvellement des forces engagées.
- Et justement, de quel œil vous regardez les annonces du président de la République hier ? Est-ce que dans les circonstances, dans un tel contexte, il propose quelque chose, une vision à la hauteur ? Il me semble simplement, je me souviens bien que quand on avait fait la transition dans l'autre sens, on avait réduit très substantiellement les espaces sur lesquels travaillaient les forces armées.
- On a vendu, on a liquidé un très grand nombre de points de fixation d'infrastructures.
- Et donc, si on veut augmenter les effectifs présents en activité de 50 000 personnes, il faut reconstituer, il faut réélargir un certain nombre d'espaces, de bâtiments, de locaux de travail.
- Et donc, c'est pour ça que la montée entre maintenant et 50 000 est prévue sur presque 10 ans.
- Mais par rapport à l'urgence, c'est peut-être un peu lent, mais il y a un temps de réalisation, si vous voulez.
- Alors c'est peut-être un peu lent, mais rien que sur les premiers chiffres, on en attend en réalité à peu près 3 000 d'ici la rentrée prochaine.
- Est-ce que ça vous semble crédible, possible, ou est-ce que c'est un peu trop ambitieux ? Il n'y a aucun problème.
- Vous vous dites qu'il n'y a aucun problème sur les chiffres ? Non, non.
- En volontaires engagés, les forces armées n'ont pas de problème de recrutement.
- C'est une particularité de la France parce que dans d'autres pays européens, c'est moins évident.
- Mais le recrutement...
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