Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.
- Il est 7h41. Les patrons, les chefs d'entreprise, comme beaucoup de salariés, interpellent Emmanuel Macron pour lui dire « Mais attendez, où va-t-on ? Que va-t-il se passer ? ». Nous sommes avec Laurent Wronski, patron de PME, directeur d'Hervor, une entreprise qui compte une cinquantaine de salariés, secrétaire général de Croissance Plus, une association d'entrepreneurs.
- Laurent Wronski, bonjour. Bonjour.
- Bon. Comme beaucoup de chefs d'entreprise, vous êtes assez inquiets et vous avez du mal à voir ce qui peut se passer demain.
- Et on le sait, les entreprises et les marchés n'aiment pas l'incertitude. Quel est votre, justement, sentiment, ce matin ? Alors je voudrais simplement préciser que tout ce qui se passe actuellement en France intervient au plus mauvais moment au niveau international, au niveau de l'économie mondiale et au niveau de la géopolitique. On a déjà, si vous voulez, le risque massif d'avoir un décrochage économique mondial sous l'effet d'une politique commerciale américaine extrêmement agressive et le risque d'une déferlante de produits chinois.
- Hum. Et comme si ça ne suffisait pas...
- On a également des risques politiques majeurs, le retour de la guerre en Europe, la guerre au Moyen-Orient. Donc on a déjà un niveau d'incertitude en dehors des petits problèmes purement hexagonaux et du cirque actuel, qui est déjà, si vous voulez, maximum.
- Donc la dernière chose dont on avait besoin en plus par rapport à ces éléments qui sont très difficiles à gérer pour la plupart des entreprises, c'est d'avoir des problèmes qui ne touchent finalement que notre pays.
- Oui. Oui.
- Bon. Il y a cette situation internationale que vous avez décrite. Et puis en France, on manque de cadres. Ou alors on en a trop.
- D'ailleurs, ce que disait tout à l'heure quelqu'un, on a trop de normes, etc. Déjà, ça paralyse des secteurs. C'était le cas de l'immobilier.
- Vous, dans le cas des entreprises et avec l'ensemble de l'association des entrepreneurs, vous avez du mal peut-être à avoir de nouvelles commandes, à savoir ce qu'il faut faire.
- C'est ça, en quelque sorte, non ? Alors déjà, si vous voulez, sur le cadre, oui, je pense que la France est quand même, si vous voulez, championne en Europe de la surtransposition.
- Il y a plus de cadres que de tableaux. Mais ça, c'est pas un phénomène qui est un phénomène récent. C'est un phénomène qui ne fait que s'accroître au fil des ans.
- Ce qu'il faut bien voir, c'est qu'aujourd'hui, c'est pas juste le fait de ne pas avoir de visibilité.
- Parce que depuis le Covid, le champ de vision s'est considérablement réduit. C'est que vous avez aujourd'hui des risques de décrochage économique qui sont absolument majeurs.
- Ce qui veut dire que c'est sans doute pour certains le plus mauvais moment pour charger la barre, c'est-à-dire investir, embaucher du personnel.
- Mais c'est également, si vous voulez, à la croisée des chemins où les challenges n'ont jamais été aussi importants, avec la transition climatique, l'émergence dans les entreprises de l'intelligence artificielle. Donc on est dans ce moment politico-économique, qui est un moment très solennel, où nous devons investir pour l'avenir, parce que clairement, il y a des tendances qui émergent, je viens d'en parler.
- Mais vous avez des risques de décrochage économique majeurs. Parce que le problème, c'est que les agents économiques, quand ils sont dans cet état où on voit que finalement, tout change toutes les semaines, se disent, finalement, je préférais pas.
- Et j'en veux pour preuve. Le prix de l'or, qui est quelque part un petit peu l'indice de la peur, pulvérise les records. Vous avez en France une épargne qui est extrêmement pléthorique.
- Ça veut dire que les gens n'ont pas confiance en l'avenir.
- Oui, c'est vrai. C'est ça. Si vous aviez Emmanuel Macron en face de vous et que vous aviez 30 secondes pour lui passer un message, qu'est-ce que vous lui diriez, Laurent Bronski ? Alors je vais vous dire. Je pense vraiment que M. Macron n'est pas, si vous voulez, Mandrake.
- Le magicien. C'est-à-dire qu'il faut pas croire que c'est lui qui décide de tout. Je veux dire qu'il a...
- Enfin il a décidé de beaucoup de choses,...
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