Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Maxime Liedot, bonjour.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Les taxis sont en grève, on les a entendus beaucoup, pas qu'à Paris, à Paris beaucoup, mais pas qu'à Paris, on les a entendus aussi dans de nombreuses villes de province.
- Les taxis sont toujours en grève.
- En sortant de chez vous, vous avez assisté à une scène étonnante.
- Ah oui, une scène qui aurait honoré les Gilets jaunes, Jean-Jacques, si vous voulez, des scènes de déploiement militaire.
- Arrangez-moi les caméras et les reportages sur l'Ukraine.
- Tout se joue désormais rue du Bac à Paris, près de l'aéroport Saint-Exupéry à Lyon ou sur la place de la Castellane à Marseille.
- C'est l'ambiance G7, clairement.
- Des barrières partout, des policiers casqués, boucliers en main, postés à l'américaine.
- Alors quand vous êtes un petit Parisien, rapidement vous réfléchissez.
- Vous vous dites soit François Bayrou, on a eu marre du poste de Premier ministre et il joue avec un kit du Petit Chimiste, donc par sécurité on verrouille le quartier.
- Soit Tom Cruise est en tournage à Marseille pour le prochain Mission Impossible.
- Mais comme il sort aujourd'hui au cinéma, généralement c'est peu crédible.
- Donc face à ce spectacle, vous vous apercevez que tout ça, toute cette sécurité, toute cette protection, alors qu'il n'y a pas de projectiles, quelques slogans un peu surjoués de la part des taxis, c'est en effet pour sécuriser les quelques voitures qui sont en réalité en fil d'attente dans certaines rues.
- Vous avez déjà même des food trucks au cœur de ces taxis.
- Et bien sûr qu'on peut regretter et on regrette ce qui s'est passé à Marseille avec ce VTC qui a foncé dans la foule.
- Mais une image est quand même frappante, un paysage qui permet de constater un peu le grotesque à la française, Jean-Jacques, un déploiement de CRS Robocop, des camions absolument monstrueux pour quelques taxis totalement pacifiques.
- C'est un peu à l'image de la France, toujours théâtrale, y compris le motif de la manifestation de nos amis taxis.
- Quel est le problème ? L'an dernier, les transports de santé ont coûté à l'assurance maladie 6,7 milliards d'euros, près de 7 milliards.
- Et tenez-vous bien, les taxis ont capté à eux seuls 46% de cette somme, un peu plus de 3 milliards.
- Alors forcément, quand le gouvernement annonce vouloir faire 300 millions d'euros, d'économies, c'est là que ça coince.
- Oui, alors vous ne comprenez pas ces râleurs ? Oui, je sais que ça vous étonne, Jean-Jacques, je vois dans votre regard que vous êtes étonné.
- Mais oui, moi j'aime pas trop les râleurs, mais avec les taxis, je comprends aussi leur inquiétude.
- Une fois de plus, nous allons créer le débat.
- Que l'État aide un secteur en difficulté, bien sûr.
- Qu'il trouve des solutions, évidemment.
- Mais qu'il instable durablement une rente.
- C'est pas possible.
- Surtout quand vous découvrez que le prix du trajet moyen est passé de 49 à 63 euros.
- La cour des comptes, la cour des comptes en France, dit même que ce système de transport de santé, y compris avec les taxis, est une usine à gaz.
- Et généralement, quand la cour des comptes décrit une usine à gaz, c'est que c'est vraiment un système à la limite de l'explosion.
- La réalité, c'est que je ne comprends pas, à titre personnel, comment nous ne pouvons pas faire, comme tous nos voisins européens.
- En Allemagne, les patients paient une petite participation, autour de 5 à 10 euros par trajet.
- Ça, c'est une bonne idée.
- En Espagne, les régions gèrent les transports de manière beaucoup plus souple.
- En Belgique, seuls les patients atteints de pathologies extrêmement lourdes sont remboursés aux Pays-Bas.
- Ça va plus loin.
- Les entreprises ne peuvent pas faire de bénéfices.
- Tout est réinvesti directement dans le système de santé.
- Et au Royaume-Uni, seuls les patients réellement isolés ou totalement dépendants peuvent bénéficier de ces transports urgents.
- Alors que les taxis défendent leur activité, c'est totalement légitime.
- Qu'ils s'opposent à toute réforme de bon sens au nom d'un stade cucaux qui n'existe nulle part ailleurs, c'est un peu fort de café.
- Mais enfin, que voulez-vous ? Malheureusement, c'est la France.
- Tout ce qui...
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