Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Il est 8h13, Guy Carlier est avec nous. Bonjour Guy.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour Charles.
- Bonjour à tous.
- Vous nous rejoignez comme tous les vendredis, Guy c'est un vrai plaisir.
- Et vous revenez sur encore une polémique, la dernière maintenant, qui agite l'Assemblée Nationale.
- Le salaud. Ah le salaud. Pardonnez la violence de ce mot, mais c'est celui qui m'est venu à l'esprit quand j'ai entendu Emmanuel Duplessis, député écologiste, s'en prendre à Éric Ciotti à l'Assemblée Nationale.
- Pourtant, d'habitude j'ai plutôt tendance à avoir des indulgences pour ceux qui mettent en cause Éric Ciotti, car statistiquement ils ont raison.
- Éric Ciotti c'est pas de la grande délinquance, c'est de la petite magouille artisanale.
- Le gars toujours prêt à gratter un peu d'argent public pour sa femme, ses proches, pour vous donner une idée plus précise.
- Sur l'échelle de Balkany, Éric Ciotti est à 7 ou 8.
- On est indulgents avec lui en raison de son accent qui lui donne une truculence pasqualienne.
- Aznavour disait que la misère est moins pénible au soleil.
- Avec Éric Ciotti, la magouille est moins pénible avec l'accent.
- Alors me direz-vous qu'a donc fait le député Duplessis pour que j'en vienne à le traiter de salaud ? Eh bien, il a reproché à Éric Ciotti l'hospitalisation de sa maman, tétraplégique suite à un AVC, et on ne touche pas aux mamans.
- Écoutez.
- Vous vous permettez de faire hospitaliser votre mère pendant 18 ans dans un service de soins réservés à des séjours de courte durée.
- Coût estimé pour la sécurité sociale, 500 000 euros.
- On ne touche pas aux mamans, Duplessis.
- En entendant parler de cette femme sur ce ton, ce n'était pas l'orage sur Paris à ce moment-là qui mouillait mes yeux, mais le souvenir d'une chanson que me chantait ma maman et dont les premiers mots disaient « Les yeux d'une mère, ça vous regarde naître, c'est le premier bien-être, c'est le premier rire ».
- Alors, quand Éric Ciotti a répondu en évoquant l'AVC de sa mère, son respirateur artificiel, et toutes ces années passées dans son lit de souffrance, je titubais sous l'émotion et quand il a conclu « Alors dites-moi, monsieur Duplessis, qu'est-ce que je dois faire de ma maman ? L'éliminer ? C'est ce que vous me demandez, qu'elle soit éliminée ? » Alors m'est revenu le deuxième couplet de la chanson.
- « Les yeux d'une mère cachent leur douleur dans des rides de douceur où coulent des rivières. » Mais une fois à la source des sanglots taris, j'ai réalisé que ce que Duplessis dénonçait, ce n'était pas la douleur d'une mère.
- C'était un abus de pouvoir.
- Une forme d'appropriation du bien commun.
- Car depuis 2004, la maman d'Éric Ciotti occupe une place dans une clinique d'avalerie de la Vésubie réservée à des soins de courte durée dont la prise en charge est donc entièrement assurée par la Sécurité sociale.
- C'est-à-dire que ça a coûté effectivement 500 000 euros à la collectivité.
- Mais surtout, Ciotti s'est accordé le droit de monopoliser une place pour sa mère au détriment d'autres personnes qui auraient réellement besoin de cette place depuis 18 ans.
- Et pourtant.
- Tant vous qui m'écoutez, comme moi, si on était Ciotti, on aurait fait pareil pour notre mère.
- Je sais.
- Mais l'honneur d'un homme politique, ce n'est pas de faire pour sa mère ce que tout le monde rêve de faire.
- C'est de faire pour toutes les mères ce que chacun devrait pouvoir espérer.
- Éric Ciotti, vous êtes le représentant d'une nation dans laquelle des mamans vivent leurs dernières années dans des EHPAD hors PA.
- On leur colle des couches pour dormir, pour ne pas qu'elles dérangent un personnel en sous-effectif.
- Alors au nom de votre mère, vous devriez vous battre.
- Lors d'établissements ne soient plus des mouroirs.
- Et à la fin de cette chronique, je ne sais plus qui est le salaud.
- Ce que je sais, c'est que les yeux d'une mère, quand arrive le temps du départ pour l'hiver, on les ferme en pleurant.
- Il est 8h17.
- Très émouvant.
- Mais Arlette Chabot, qu'est-ce que ça vous inspire ? Je ne comprends pas cette intervention, cet exemple donné...
Transcription générée par IA