Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- 8h15, bien, nous sommes avec Maxime Liedot, bonjour Maxime.
- Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
- Alors, on a remarqué, ça a été très remarqué, j'ai vu tous les articles, les réactions, deux rivaux, deux grands rivaux, les deux grands rivaux français de l'industrie automobile qui roulent dans la même direction et qui s'unissent.
- Exactement. Dans un seul but, dénoncer ce qui mine actuellement le secteur de l'automobile.
- Alors je sais, ce sont des râleurs Jean-Jacques, mais avec un énorme porte-monnaie.
- Et comme le dit Jean Gabard dans le Pacha, quand on parle pognon, à partir d'un certain montant, tout le monde écoute. En effet, Lucas De Meo, Renault, chiffre d'affaires, plus de 56 milliards.
- Jeanne Elkane, pour Stellantis, 35,8 milliards en chiffre d'affaires, rien que sur le premier trimestre 2025.
- Deux patrons, deux concurrents et un seul cri d'alarme, l'Europe est en train de tuer la bagnole avec une seule arme, l'arme du crime, les excès de règlements.
- Et le constat, c'est vrai, est brutal quand on les lit.
- Et quand on les écoute, le marché européen s'effondre depuis 5 ans.
- En 2019, on vendait 18 millions de voitures sur le vieux continent.
- En 2024, écoutez bien, à peine 15 millions.
- Et à ce rythme-là, il pourrait être divisé par deux d'ici 2035.
- Alors pas du tout à cause d'un désintérêt pour l'automobile, parce que les voitures deviennent tout simplement inaccessibles.
- Une Clio coûtera 40% de plus en 2030 qu'en 2015.
- Et 92,5% de cette hausse est due uniquement aux réglementations européennes.
- Aux réglementations européennes et aux équipements.
- Exactement.
- Aux suréquipements des voitures aujourd'hui.
- Mais figurez-vous que c'est exactement ça que dénoncent les patrons en cause.
- Trop de règles, évidemment, trop vite, mais surtout trop de flou.
- Un exemple très concret de ce que vous dénoncez, Jean-Jacques, il y a une norme, GSR2.
- Qu'est-ce que ça veut dire ? Entrée en vigueur l'an dernier, expliquent les patrons, elle impose à toutes les voitures neuves en série des assistances électroniques, comme l'aide au maintien dans la voie.
- Mais par exemple, pour des citadines qui passent 95% de leur vie en agglomération, oui.
- C'est l'utilité.
- Aujourd'hui, par exemple, on surcharge des petits modèles de technologie pensés pour des berlines haut de gamme avec des exigences, vous le disiez Jean-Jacques, totalement absurdes.
- Résultat, la petite voiture est traitée comme une berline de 5 mètres.
- Donc on tue la rentabilité des fameux modèles dits abordables, dits populaires.
- Donc les gens ne peuvent plus du tout en acheter.
- Et l'objectif de décarbonation devient donc un vœu pieux, puisque les vieilles voitures polluantes ne sont pas remplacées parce que trop chères.
- Autre voyage en absurdi.
- Aujourd'hui, par exemple, ce sont 5 directions générales différentes qui traitent de l'automobile à la Commission européenne.
- Et en plus, elles se contredisent.
- Donc les deux patrons sont très clairs.
- L'Europe ne protège pas son industrie automobile.
- Elle l'étrangle à coups de dogmes et d'injonctions contradictoires.
- Tous les pays protègent leur industrie automobile, sauf nous.
- Une raison supplémentaire peut-être de s'intéresser à ce sujet essentiel, c'est un chiffre, 400 milliards d'euros.
- C'est le montant des rentrées fiscales du secteur automobile par an en Europe.
- Alors, Jean-François Aquili, ça vous laisse quoi ? Implacable.
- Implacable ? Je ne peux être que d'accord.
- C'est toujours la même rengaine.
- Mais vous avez raison de le souligner, Maxime Liedot.
- Pour le coup, je suis d'accord avec Maxime.
- C'est cette Europe à mi-chemin.
- Souvenez-vous le discours de Philippe Séguin, jadis, qui avait prédit ce qui allait se produire aujourd'hui.
- C'est-à-dire que cette Europe qui n'a toujours pas réussi son harmonisation fiscale et sociale, et j'ajouterais industrielle, pour le coup.
- Prenez Lucas Dimeo, qui était jadis à la tête, notamment, de Fiat, du grand groupe.
- Qui, autour de Fiat, qui, lui, avait réussi à relancer la marque italienne avec des modèles cultes, comme la Cinquecento, qui est magnifique.
- Là, il a récidivé avec la Super 5.
- Mais quand vous regardez, la Super 5 est une, entre guillemets, petite voiture et qui est, effectivement, bourrée de survitaminés, d'options et tout le reste.
- Elle est quasiment inabordable.
- Elle est inabordable.
- Vous avez entièrement raison.
- Mais le client, lui, le client,...
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