Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio Regards de Femmes, Michel Vianès.
- Bonjour ma chère Michel.
- Bonjour Maxime.
- Comme d'habitude avec vous chaque samedi, on va évoquer un fait d'actualité qui vous a interpellé.
- Et c'est notamment un député du Rassemblement National qui propose de rouvrir les maisons closes en France.
- Pour lui, ce serait une façon d'encadrer, de sécuriser la prostitution.
- Est-ce que cette idée peut réellement protéger les femmes ? Non. Clairement non.
- La prostitution n'est pas un service qu'on encadre, c'est une violence machiste archaïque.
- Et rouvrir les maisons closes, ce n'est pas protéger les femmes, c'est légaliser leur exploitation sexuelle.
- On transforme les proxénètes en entrepreneurs, un chef d'entreprise comme un autre, mais sa matière première sont les femmes.
- Et dans ce système, le client garde un pouvoir total, il paye, donc il exige.
- Sans argent, d'ailleurs, ces rapports n'existaient pas, n'auraient pas lieu, puisque ce sont donc par définition des rapports non désirés.
- Pourtant, certains défendent l'idée que les maisons closes permettraient d'une certaine manière un cadre plus sécurisé, voire autogéré par les femmes. C'est un mythe ? Oui, en effet. Parce qu'il faut être clair, l'idée de maisons closes autogérées, ça ne tient pas du tout.
- Vous savez qu'historiquement, les fameuses mères macraines, comme on les appelait, n'étaient pas du tout protectrices, elles étaient souvent justement les premières à exercer la pression et la violence pour faire tourner l'établissement.
- Rien, absolument rien dans ces modèles ne protège les femmes.
- Les violences ne sont pas une dérive du système prostitutionnel, elles en sont le cœur.
- Les actes imposés, les traumatismes répétés, la pression économique, les risques médicaux, les menaces, tout cela ne disparaît pas dans les maisons closes.
- On ne sécurise pas une violence structurelle en lui mettant un toit et un logo officiel.
- Ce système ne protège pas, il institutionnalise la violence et surtout il banalise l'idée qu'une femme peut être rachetée.
- C'est totalement incompatible avec l'égalité femmes-hommes et avec la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
- Mais alors que répondent les faits dans les pays où les maisons closes ont été légalisées ? Par exemple, est-ce que cela fonctionne ? Eh bien, il y a aussi des faits.
- Les faits sont très clairs.
- Dans les pays qui ont légalisé, même les États reconnaissent que la légalisation ne protège pas.
- À Amsterdam en particulier, plusieurs maisons closes ont dû fermer car les autorités n'arrivent plus à contrôler le crime organisé.
- Quant à l'Allemagne, le nombre de femmes victimes de traite a explosé.
- Les clients y ont un pouvoir total.
- Et même dans certaines maisons closes, on propose des tarifs réduits à des clients qui arrivent à vélo.
- Donc encore une exploitation devient un argument.
- Le problème de marketing, c'est bien que le système est totalement hors de contrôle.
- Et comme je le disais tout à l'heure, la violence n'est pas une dérive du système prostitutionnel.
- Elle est vraiment inhérente au système lui-même.
- Et revenir aux maisons closes, ce serait une régression majeure pour la France qui a fait le choix de l'abolitionnisme et de la pénalisation des proxénètes et des clients, les responsables.
- Et la vraie solution, c'est de renforcer la lutte contre les proxénètes, la traite et la précarité économique.
- qui pousse tant de femmes et de jeunes filles vers la prostitution.
- Parce que la prostitution n'est pas un travail, c'est une violence.
- Et aucune façade légale ne peut la rendre acceptable.
- Merci beaucoup, Michèle Vianès, présidente de Regards de Femmes et membre du Haut Conseil à l'égalité femmes-hommes.
- Merci à vous, Maxime.
- Il est 7h41 et dans un instant, dans Sud Radio, on vous explique le monde du bricolage.
- Et oui, il n'y a pas de raison que la crise ne touche pas ce secteur.
- Les vis, les visseuses, que ce soit les râteaux, les pelles, les clous, peu importe.
- Vous allez le voir, là aussi, c'est un secteur en crise.
- Et le mot qu'on puisse employer, c'est que ça trinque.
- Là aussi, on vous explique ça dans une poignée de secondes.
- A tout de suite.
- .
Transcription générée par IA