Retranscription des premières minutes :
- Et jamais vous découvrez la chanson, car à l'époque, le piano, vous le connaissiez uniquement comme cuisinier.
- Oui.
- Car le piano, on sait que c'est l'instrument de travail des cuisiniers.
- C'est l'instrument de travail des cuisiniers, c'est là où on est autour du piano.
- Car vous avez été au départ cuisinier.
- Oui, j'ai été cuisinier. En fait, j'ai fait un CET de cuisine, j'ai fait deux ans, puis je me suis fait virer.
- Et après, j'ai fait un début d'apprentissage, et puis j'ai fait une fugue, donc j'étais assez instable.
- Oui. En même temps, je crois que c'était au lycée Castel de Dijon, il y avait un château, il y a un petit château qui a 300 ans, et vous appreniez la cuisine...
- À côté de ce château. Et ce qui est drôle, c'est qu'aujourd'hui, je suis une classe de bac pro cuisine, qui est au Castel, et je les suis pendant trois ans, c'est des jeunes que j'ai commencé les dernières, là je les suis encore deux ans, jusqu'à leur bac.
- Et pourquoi la cuisine n'y va jamais ? Parce que quand on vient d'un milieu, alors là c'est une histoire de déterminisme, mais quand on vient d'un milieu un petit peu...
- populaire, enfin carrément populaire même, on n'a pas beaucoup de choix, on a mécanique générale, plomberie, cuisine, et je me suis... cuisine, il ferait chaud, je pourrais manger à ma faim, j'ai un peu choisi comme ça, par défaut en fait.
- Et finalement la cuisine, vous l'avez faite uniquement pour vos musiciens en tournée ? Je la fais, alors mes musiciens en tournée, en général, à la fin de la tournée, je leur fais en général un bon pâté croûte ou une tarte à l'oignon, parce que c'est un peu comme ça qu'on clôt les tournées.
- Et je ne sais pas si vous savez, mais Jean Gabin avait dans ses contrats, une exigence, la cuisinière qui venait sur les tournages, c'était toujours la même, parce qu'elle préparait des plats sublimes, et Ventura venait, beaucoup d'autres venaient, et ça bloquait un peu le tournage pendant la journée.
- On a eu quelques témoignages de ça, Ventura avec ses pâtes, tout ça.
- Exactement. Un jour il a préparé d'ailleurs un repas de pâtes pour Brassens, ils ont fait un match tous les deux, pour savoir qui mangerait le plus de pâtes, et Brassens a gagné au 15ème plat.
- On ne peut plus imaginer.
- On ne peut plus imaginer ça aujourd'hui.
- Donc votre jeunesse, ce sont des petits boulots que vous enchaînez, Yves Jamais, le BTP, manœuvres, animalier en laboratoire pharmaceutique, vous faites tout ce qui est possible et imaginable.
- Tout ce qui se présente à moi, tout ce où on veut, un gars qui n'a pas de diplôme, la manutention, que ce soit n'importe quoi, partout où on a besoin de petits bras, j'y vais.
- En même temps le soir, c'est la fête, c'est la musique avec les copains dans les bars.
- Oui, après il faut essayer de faire passer la pilule, quand on fait un boulot pour lequel on n'a aucun intérêt, il faut trouver quelque chose le soir qui détend un peu.
- Et la musique, vraiment, c'est votre passion, je crois que ça a commencé vers l'âge de 15 ans.
- Oui, bien avant, parce que tout petit j'aimais beaucoup la variété, moi j'étais un gros fan de Johnny, de Sardou, de tout ce qui se faisait, de Daniel Guichard, tout ce qui se faisait, je pourrais même chanter, l'autre fois je chantais un morceau de Patrick Topalov qui était la phase B des gendarmeries, où il chantait « Ne m'appelez plus Topalov à la coque, je suis mal à l'aise, Topalov m'a... » Donc j'ai été imbibé de chansons variétés, et j'ai aimé ça, j'ai vraiment aimé ça.
- Et après, à partir de 15 ans, c'est là où je découvre la chanson dite à texte, mais je n'ai jamais renié la chanson de variété, que j'aime aussi beaucoup.
- Et la chanson à texte, vous avez commencé à en écrire à 15 ans ? Oui, mais je n'avais pas les moyens, j'ai fait avec ce que j'avais comme moyens, mais j'ai commencé à écrire à peu près...
Transcription générée par IA