Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
- Comédien, metteur en scène, réalisateur et écrivain, vous menez de front plusieurs carrières en travaillant parfois jour et nuit.
- Et cela avec une discrétion médiatique qui fait de vous un gentilhomme à la ville en permanence et à la scène aujourd'hui.
- Bonjour Michael Cohen.
- Bonjour Jacques.
- C'est vrai que le bourgeois gentilhomme est à l'affiche au Théâtre Antoine.
- On va en parler tout à l'heure, mais de toute votre actualité, parce que vous avez fait plein de choses et vous en faites plein.
- Le principe des clés d'une vie que vous connaissez, c'est d'évoquer votre parcours à travers des dates clés.
- Tout à fait, et je dois vous dire que j'apprends un petit peu parce que je ne regarde pas beaucoup en arrière.
- Donc j'ai hésité ce matin à réviser sur ma vie et je ne l'ai pas fait.
- Donc je vais le faire un peu à l'instinct et voir ce qui me revient, ce qui ne me revient pas.
- De toute façon, j'ai tout préparé et j'ai parcouru votre vie de A à Z.
- Alors, la première date que j'ai trouvée, c'est le 19 septembre 1991.
- C'est votre première télé.
- Vous êtes sur France 3 et il y a une séquence avec Francis Huster, Didier Bravo, Bruno Guillaume, Alexandra Merkourov dans Poudzi.
- C'est magnifique.
- Et vous jouez une scène de Poudzi avec Huster qui la commente.
- Tout à fait, je ne m'attendais pas à ça directement parce qu'effectivement, c'est le début de ma carrière.
- Et je suis très heureux que vous parliez de Francis Huster parce que c'est lui le premier qui m'a donné ma chance au théâtre, dans un théâtre professionnel, à savoir le Théâtre Antoine, où je me retrouve quelques années après.
- Poudzi était une pièce merveilleuse, où Francis, comme il faisait souvent à l'époque, prenait des élèves qui sortaient du cours Florent.
- Donc, il y avait aussi Christiane Arialis.
- C'est à partir de cette pièce que leur histoire d'amour a commencé, d'ailleurs.
- J'en étais le premier témoin.
- Et Francis aimait prendre des élèves qui sortaient du cours et leur donner leur chance.
- Et c'est vrai qu'il m'a donné la mienne dans un théâtre magnifique tenu à l'époque par Daniel Darez.
- Ce que je salue d'où ils sont.
- Et avec un rôle magnifique et une pièce qui parlait de l'écrivain Gustave Mahler qui avait perdu sa petite fille qui s'appelait Poudzi et qui se posait beaucoup de questions existentielles.
- C'était une pièce importante, profonde, très forte qui a été vue à l'époque par beaucoup de monde.
- Tout Paris, enfin pas tout Paris comme on dit.
- En tout cas, pour moi, ça me semblait être le tout Paris.
- Peut-être que ce n'était qu'une partie du tout Paris, mais ça a été un moment très important de ma vie.
- Il se trouve en plus que Gustave Mahler, qui est un musicien très sérieux, ce qu'il a préféré dans sa vie, c'est La Veuve Joyeuse qu'il a vu un soir au théâtre.
- Alors, il a joué la partition en rentrant chez lui au piano, mais il y avait un moment qu'il n'arrivait pas à prendre, à retrouver.
- Il est allé discrètement le lendemain avec sa femme dans une boutique pour voir la partition pendant que sa femme parlait, parce qu'il n'osait pas dire qu'il aimait La Veuve Joyeuse.
- Oui, c'est extraordinaire.
- Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué ça, mais souvent les acteurs dits dramatiques, sont très drôles dans la vie, et puis les acteurs dits comiques sont plutôt sombres dans la vie.
- Il y a souvent des paradoxes comme ça dans nos métiers.
- Exactement. Louis de Funès était un paradoxe.
- Il rayait avec quelques copains comme Galabru, mais sinon ça ne marchait pas du tout.
- Alors, il se trouve que Huster était un passionné de théâtre.
- Moi, je me souviens de l'époque où il dormait dans les théâtres, il y avait un pyjama sous son costume.
- Je ne sais pas si vous le savez, Michael Cohen.
- Bien sûr, bien sûr.
- Et il changeait de costume et de pyjama en même temps.
- Non, mais Francis Huster, donc moi...
Transcription générée par IA