Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
- Sud Radio, les clés d'une vie, mon invité Claude Lelouch pour cette 1400ème des clés d'une vie, à la veille de la sortie d'un film finalement, dont on va parler tout à l'heure, qui est votre 51ème film, et pas n'importe lequel, on va en parler.
- Alors, on a évoqué votre passion du cinéma, et j'ai trouvé une date, le 22 juin 1965, c'est là que débute une compétition que vous avez filmée de bout en bout, et qu'on va évoquer à travers une chanson.
- « Il a le maillot, il a le maillot, le maillot goûtant d'or, le maillot jaune... » Marcel Hamon, le maillot jaune, maillot jaune qui porte cette couleur, parce que c'était la couleur du journal L'Auto d'Henri Desgranges en 1919.
- Oui, oui, et c'est l'année où je suis le Tour de France, sur une moto, avec ma caméra, et je fais un film qui s'appelle « Pour un maillot jaune ».
- Exactement.
- C'était Jimondi qui a gagné cette année-là.
- Poulidor deuxième.
- Poulidor deuxième, comme toujours, c'est normal.
- Et donc j'ai...
- J'ai fait le Tour de France, déjà, qui était magique, merveilleux, sur une moto, à l'intérieur et dans le peloton, donc ce sont des émotions que je n'oublierai jamais.
- Jamais, il n'y a rien de plus beau qu'un coureur qui sort d'un peloton.
- C'est une métaphore parfaite de la vie.
- À un moment donné, on sort du peloton, ou on n'arrive pas à le suivre.
- Voilà.
- Et il se trouve aussi que c'est la première année depuis 1935 où aucun Français n'a porté le maillot jaune.
- C'est vrai.
- Alors, ça partait d'Allemagne, ce Tour de France, en plus de Cologne, je crois.
- Oui, absolument.
- Il partait de Cologne, et puis il finissait à Paris, déjà.
- Mais enfin, il finissait au Parc des Princes.
- Non, non, j'ai passé...
- Et alors, ce film, je lui dois beaucoup, beaucoup, parce que c'est la première fois qu'un de mes films a intéressé le public.
- Et grâce à ce film, j'ai pu commencer à produire Un homme et une femme.
- Voilà.
- Ce film, en plus, vous avez trouvé le financement avec les marques.
- C'était le Tour de France par équipe.
- Voilà.
- À l'époque, il y avait effectivement quelques marques qui voulaient, qui figuraient dans ce court-métrage.
- Et grâce à ces marques, j'ai pu, en partie, commencer le financement d'Un homme et une femme.
- Et comment est venue l'idée de tourner un documentaire sur le Tour de France, comme Lelouch ? Écoutez, encore une fois, j'ai essayé de filmer dans ma vie les choses que j'aimais.
- Voilà.
- Et j'avais la passion du Tour de France.
- Tout de suite après la guerre, je me rappelle Robic.
- Jean Robic, oui.
- Jean Robic avait gagné le Tour de France.
- Et avec mon père, on avait été sur le parcours du Tour de France.
- Et je me suis dit...
- Oh là là là là là, qu'est-ce que ça me plaît.
- Voilà.
- Et donc, un jour, je me rappelle, j'ai un ami à moi qui s'appelait Jacques Ville-Dieu, qui connaissait le directeur Jacques Godet du Tour de France, avec qui on a parlé cinq minutes.
- Et je lui ai dit, vous savez, mon rêve, mon rêve serait de filmer le Tour de France.
- Il me dit, ça tombe très bien, j'ai besoin d'un film sur le Tour de France.
- Et donc, du jour au lendemain, j'ai été engagé.
- Et c'est comme ça que ça s'est produit.
- Encore une fois, le hasard, qui a eu toujours beaucoup de talent dans ma vie, qui a frappé très fort ce jour-là.
- Alors, Jacques Godet avait épousé une des sœurs Étienne.
- Les sœurs Étienne ont créé Cécibon avant Yves Montand.
- On l'a un peu oublié.
- Absolument.
- C'était les stars de l'Algérie.
- Et c'est pour ça que les sœurs Étienne ont fait partie des soirées du Tour de France, qui était un bal populaire à l'époque.
- Oui, il y avait aussi l'accordéoniste Yvette Horner, qui jouait de l'accordéon sur un camion qui marchait à 60 à l'heure.
- C'était extraordinaire.
- Là, non, mais c'est vrai que...
- Et puis, c'était la France.
- Moi, je pense que ce film m'a fait aimer la France,...
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