Retranscription des premières minutes :
- Avec vous Françoise Debois, la politique, la politique s'enflamme avec vous, la politique une forme de folie qui semble s'emparer de ce pays, la politique est la canicule, la politique a un coup de chaud, qu'est-ce passe-t-il ? Écoutez, vous vous souvenez de la phrase culte de Jacques Séguéla, mon cher Jean-Jacques, si à 50 ans t'as pas une Rolex c'est que t'as raté ta vie.
- Et bien aujourd'hui c'est assez simple, puisqu'on est dans les idées comme ça un peu folles, si t'aimes la clim t'es d'extrême droite.
- En réalité, je vous le dis, il aura suffi d'un tweet de Marine Le Pen au début de la canicule pour expliquer qu'elle s'engagerait, si elle est présidente, à climatiser toutes les écoles et les services publics pour que le débat s'embrase.
- L'autre Marine, Tondelier cette fois, la patronne des Verts, lui répond du tac au tac que c'est complètement indigent comme grand plan écologique.
- Et là, ça y est, c'est parti, comme une allumette craquée dans la savane, ça fait trois jours, trois jours entiers que tout le monde s'engueule sur la clim, pas la clim.
- D'un côté, Le Pen siotit face aux écologistes, et si ça en restait là, ça irait, mais non, la folie envahit tout.
- On fait des spéciales sur la question, la clim, pas la clim.
- On s'envoie des statistiques au visage, on pose des questions débiles aux auditeurs et aux téléspectateurs, pas chez nous, rassurez-vous.
- Est-ce que vous êtes d'extrême droite ? BFM fait la journée complète sur la clim.
- Oui, oui, mais pas simplement, toutes les chaînes infos, la clim est-elle d'extrême droite ? Pourquoi je dis BFM ? Vous vous rendez compte quand même où est-ce qu'on en est ? La clim est-elle d'extrême droite ? On en est là.
- Alors on se pense, en règle générale, vous savez, la canicule envahit tout.
- Mais la météo semble aujourd'hui être le seul sujet de discussion dans ce pays.
- Vous avez des heures entières où vous voyez les reporters, les pauvres, je pense à eux, qui piétinent devant les piscines, devant les fontaines à eau, qui posent des questions aussi puissantes que...
- Vous avez chaud ? Comment vous rafraîchissez-vous ? Alors moi, je ne suis pas climato-sceptique, Jean-Jacques, évidemment, et je sais à quel point tout cela relève vraiment du réchauffement climatique, mais si on utilisait justement ces moments de canicule pour faire de la pédagogie, ce serait formidable.
- Pour expliquer ? Mais non ! Les ministres se déploient. Pourquoi ils se déploient ? Agnès Pannier-Runacher, on dirait Shiva, avec huit ou dix bras, vous voyez, la déesse indienne, elle est partout.
- Elle a commencé ici lundi matin.
- Pourquoi ? Parce que les ministres, ils sont traumatisés par la canicule de 2003, par Jean-François Matéi, souvenez-vous, qui signe sa mort politique parce qu'il a le malheur de faire un duplex en polo alors qu'on est en train de se décaniller.
- Tout le monde meurt de la canicule.
- Et puis il y a l'équancier lunaire, je termine avec ça, émise par les autorités.
- En gros, buvez beaucoup.
- Ah, c'est chaud, buvez beaucoup.
- Restez chez vous, c'est super.
- Et la meilleure, si votre logement est trop chaud, n'hésitez pas à changer de logement.
- Évidemment, on a tous au moins trois logements à disposition.
- Évidemment.
- Tout ça dit quelque chose de notre pays, quand même, François.
- Oui, la France est une pays où l'on ne peut plus débattre de rien sans s'engueuler.
- Du plus petit sujet comme clim ou pas clim, à la situation au Proche-Orient, en passant par les retraites ou les polémiques entre Rachida Dati et un journaliste, tout est sujet à débat, à diatribe.
- Aïe ! Aïe ! Aïe ! C'est un insulte sur les réseaux sociaux.
- Vraiment, les médias, nous portons une immense responsabilité.
- Vous savez pourquoi ? Parce qu'en sociologie, on est en train de le mesurer depuis des années.
- Ça porte un nom, désormais.
- Ça s'appelle la fatigue démocratique.
- Et un jour, et un jour, les habitants de ce pays ne nous suivront plus.
- Ils ont bien raison.
- Vous savez, ça a un autre nom aussi.
- J'emprunte à l'anglais la news fatigue.
- Oui, oui, c'est ça, la fatigue démocratique.
- C'est...
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