Retranscription des premières minutes :
- L'idée est formidable, hein. Il faut relancer absolument la construction. Allez, 7h48, Jean-François Akili. Bonjour, Jean-François.
- Bonjour, Jean-Jacques. Jean-François, la condamnation de l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal à 5 ans de prison par la Cour d'appel d'Alger provoque de l'indignation. Espérons qu'à l'occasion de la fête nationale algérienne le 5 juillet, espérons qu'il sera gracié.
- Sentiment d'impuissance du gouvernement français ? Oui. J'ai noté les qualificatifs, Jean-Jacques, dans les déclarations.
- Inhumaine décision, inhumaine, injustifiée, incompréhensible, intolérable. Par-delà ces mots, force est de constater que la diplomatie française, on va le dire, elle aura échoué, accusée au mieux d'indifférence, au pire d'incompétence. Vous avez lu le dernier communiqué du Quai d'Orsay qui réclame un geste de clémence, qui appelle à trouver une issue rapide, humanitaire. Alors compte tenu de l'état de santé de l'écrivain, ce serait risible si la vie de Boilem Sansal, 80 ans...
- dans cancer, n'était pas en jeu, et si la liberté d'expression dans cette affaire n'était pas piétinée, piétinée sur toute la ligne.
- Oui. Moi, je me souviens de Bruno Retailleau, ciblé par la presse algérienne pour avoir osé envisager une réponse dite graduée.
- Oui, parce qu'on aurait eu droit à tout dans cette histoire. Vous avez lu aussi les émissaires qui sont venus à l'hôpital à Alger, les émissaires du pouvoir, pour suggérer à l'écrivain de prendre un avocat non juif. C'est ce qui s'est produit. Et puis vous avez, en parallèle, vous m'en parlez de Christophe Glaise, par le tribunal de Tizi Ouzou, ce journaliste à 7 ans de détention, avec des accusations totalement absurdes.
- Et nous découvrons qu'en fait, ça dure depuis un an, cette histoire, qu'elle a été passée sous silence. Comme l'a écrit l'eurodéputé Horizon Nathalie Loiseau, ce ne sont pas des prisonniers, dit-elle, mais des otages. Et le régime algérien, proche de longue date du régime iranien, se comporte comme lui.
- Voilà. C'est ce que dit Nathalie Loiseau. Et on peut que souscrire.
- Oui.
- Pas de réaction de l'Élysée. Emmanuel Macron se tait. Seul le Premier ministre François Bayrou s'est exprimé en marge d'un déplacement sur la canicule pour se montrer prudent.
- Oui. C'est ce que vous disiez. C'est lié sans doute à cette attente d'une éventuelle grâce algérienne. Alors il faut citer quand même Marine Le Pen qui exhorte le président de la République à sortir de son silence, à agir en conséquence. À ses yeux, cette condamnation de 5 ans, ça équivaut à une peine de mort. Alors ils sont nombreux, ceux qui ont réclamé en vain l'arrêt des délivrances des visas, la saisie des biens en France de dignitaires algériens. Est-ce qu'il y a des mesures efficaces vis-à-vis de l'Algérie ? Je ne sais pas.
- Oui. François Bayrou est prudent. Il veut cette mesure de grâce. Ce sera la fête nationale de l'indépendance de l'Algérie. Nous en sommes là.
- Jean-Jacques, permettez-moi l'expression, a dansé sur place pendant que ce président algérien nous tire dans les pieds depuis son fauteuil. Emmanuel Macron, lui, il attend aussi évidemment cette grâce.
- La reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental qui est revendiquée depuis toujours par Alger. Alors son silence interroge.
- Pour les soutiens de Wabalem Sansal que j'ai pu appeler hier, le président redoute peut-être trop la réaction des Algériens de France.
- Peut-être qu'il a trop misé sur une confiance avec M. Tebboune qui, d'ailleurs, au passage, le président algérien ne maîtrise pas tout chez lui. Il y a des guerres de factions là-bas.
- Oui, oui, oui. Alors le chef de l'État, c'est désormais la diplomate.
- C'est désormais la diplomatie des coups de fil. On le voit avec Vladimir Poutine. La fin du mandat d'Emmanuel Macron réduit à l'impuissance s'annonce assez compliquée, il faut le dire, y compris pour ce domaine réservé, le domaine présidentiel, l'international, qui devrait lui permettre, devait lui permettre de briller jusqu'au dernier jour de son deuxième mandat.
- Oui, 4 de nos ressortissants sont détenus, d'en Algérie et puis d'en Iran. Faut pas les oublier. Et vous faites bien de le rappeler, Jean-Jacques...
- Cécile Collère et Jacques Paris. Bien.
- Oui. Merci beaucoup. Il est quelle heure ? Il est 7h52. Vous êtes sur Sud Radio. À tout de suite.
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Transcription générée par IA