Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-François Aquili. Et Jean-François Aquili, votre invité politique ce matin, Aurore Berger, ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
- Bonjour, Aurore Berger. Bonjour. Bienvenue. C'est un vote important qui est attendu ce matin à l'Assemblée nationale, celui du texte qui va permettre d'intégrer la notion de non-consentement à la définition pénale du viol.
- Vous avez fortement soutenu cette proposition de loi. Que va-t-elle changer ? Écoutez, il fallait déjà qu'il y ait un changement, parce que ça fait des années qu'on parle de cette notion du consentement sans qu'elle soit définie.
- Elle est donc souvent très caricaturée, comme s'il fallait...
- Il faut définir un contrat, un bout de papier. C'est évidemment pas ça, la question. Pour moi, ça change deux choses. Un, ça change le débat dans la société, après Mazan, après le squarnec, après ce qui a ébranlé et, heureusement, bousculé notre société, parce qu'on s'est rendu compte qu'une femme pouvait avoir été victime de dizaines et de dizaines d'agressions sexuelles et de violences sexuelles et de viols, Gisèle Pédicot, et à l'inverse, que des centaines de victimes, souvent des enfants, pour le squarnec, pouvaient avoir été victimes.
- Donc il faut définir, caractériser ce que c'est et il faut que chacun prenne conscience de ce que ça veut dire. Et dans des relations normales, chacun le mesure.
- Et puis mieux sanctionner aussi, parce que les magistrats nous interpellaient sur le fait qu'il y avait des situations dans lesquelles il n'avait pas suffisamment de matière juridique pour sanctionner ce qui est un viol et ce qui est donc un crime.
- Parce que pour bien comprendre, le consentement ne peut être déduit du seul silence ou de la seule absence de réaction.
- La victime, vous pensez que ça va vraiment faciliter le travail des démagistrants ? Vous savez, on a encore ces phrases qui interviennent dans un tribunal, ces mises en accusation des victimes et non pas des coupables des accusés.
- C'est « elle ne s'est pas débattue », « elle n'a pas crié », « elle n'a pas dit non ».
- Sauf qu'il y a tant de situations dans lesquelles votre instinct de survie, quand vous êtes dans une situation où vous êtes agressé, fait que vous avez de la tétanie, que vous avez de la sidération, que vous n'êtes pas en capacité de dire non ou de vous opposer, parce que juste vous voulez sauver votre peau.
- Or, continuer à entendre ces phrases-là, c'est une espèce de renversement en permanence, où en fait, celui qui est coupable, souvent celle qui est coupable, c'est celle qui a été victime.
- Et c'est ça qui est absolument insupportable et qu'il fallait clarifier, clarifier dans le débat public, clarifier dans la transmission qu'on fait de valeurs qui sont importantes, et puis clarifier d'un point de vue juridique.
- Donc c'est pas un combat.
- On amène les uns contre les autres.
- C'est un combat pour toute la société.
- Il y aura consensus sur le vote.
- Je l'espère.
- Oui ? Je l'espère.
- Je crois qu'il y a quelques sujets encore qui doivent pouvoir permettre, dans notre société, et y compris donc à l'Assemblée nationale, de créer du consensus.
- Aurore Berger, pas sûr que ce soit la même chose avec le budget qui arrive, le consensus.
- Le Bloc central est vent debout, vous en faites partie, contre les 14 milliards de hausse d'impôts.
- Alors, ce sont les échos qu'il révèle ce matin.
- Un effort supplémentaire sera demandé.
- Deux mutuelles, les complémentaires santé taxés davantage, les retraités, le gel des pensions en 2026, la sous-indexation en 2027.
- Mais comment est-ce que vous faites, vous, Aurore Berger ? Vous êtes une proche soutien d'Emmanuel Macron.
- On va dire, la doxa, c'était pas touche, pas dose d'impôts.
- Et soudain, 7 ans après, ça y est, c'est parti.
- 14 milliards.
- Déjà, je veux rappeler deux choses.
- La première, c'est que le premier effort qu'on fait, c'est sur la dépense.
- Sur la dépense.
- Il y a deux tiers d'efforts sur la dépense publique.
- Sur la baisse de la dépense publique, un tiers d'efforts qui est sur la question des impôts.
- Et puis après, sur la question des...
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