Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio. L'invité politique, Jean-François Akili.
- Et votre invité politique ce matin, Jean-François Akili, c'est Benjamin Haddad, ministre délégué en charge de l'Europe.
- Bonjour à vous, Benjamin Haddad. Bonjour.
- Et soyez le bienvenu. Est-ce que ça n'est pas dur d'être macroniste ce matin quand on voit les victoires du Parti socialiste hier ? Ce qu'on a vu hier, au fond, si on reste dans les institutions de la Ve République, c'est un discours qui est fondateur, je crois, d'une autre façon de faire de la politique dans la situation dans laquelle nous sommes, c'est-à-dire une Assemblée nationale dans laquelle personne n'a de majorité absolue, et qui est fragmentée, fracturée, et au fond, qui reflète aujourd'hui les divisions de la population française.
- On doit faire comme tous nos voisins européens, c'est-à-dire faire des compromis, s'entendre, s'écouter.
- Et faire des compromis politiques, je vais vous dire, c'est courageux.
- C'est plus courageux que de s'arc-bouter sur des logiques de parti.
- C'est plus courageux que d'être en permanence, dans la violence, dans le jeu à somme nulle.
- C'est avancer l'un vers l'autre pour un seul objectif, l'intérêt général du pays et la stabilité.
- Notre pays a besoin d'un budget, il a besoin d'avancer.
- On doit mettre fin au chaos politique et au spectacle qu'on a vu ces dernières semaines, qui a consterné énormément de Français, et j'en fais partie.
- Et je vais vous dire, vous l'avez rappelé, je suis ministre délégué aux Affaires européennes, j'ai passé beaucoup de temps cette dernière année à aller chez nos voisins.
- Je n'ai pas vu aucun.
- Notre renais de majorité absolue.
- Et ils arrivent à faire des compromis, ils arrivent à s'entendre, ils arrivent à trouver des coalitions pour avancer.
- Eh bien, c'est le moment à nous de prendre nos responsabilités collectives.
- Vous dites compromis, suspension de la réforme des retraites jusqu'à l'élection présidentielle, jusqu'à 2028, contribution exceptionnelle des Français les plus riches dans le prochain budget, abandon du recours au 49-3, ce n'est plus un compromis, c'est une défaite en race campagne.
- Le Parti socialiste a fait carton plein.
- Eh bien, la réforme des retraites, c'est la réforme phare qu'Emmanuel Macron a défendue bec et ongle auprès des Français.
- Mais moi, je vais vous le dire.
- Mais ça ne vous choque pas, vous ? Non, mais si vous me demandez mon avis personnel.
- Ah ben, je vous le demande, oui.
- Moi, j'ai été porte-parole du groupe Renaissance pendant la réforme des retraites.
- Je l'ai défendue et je continue à penser que c'était nécessaire.
- Pourquoi ? Parce qu'on a un système de retraite par répartition qu'il faut préserver, comme l'a dit le Premier ministre Sébastien Lecornu hier à la tribune de l'Assemblée nationale.
- Et que face à une démographie...
- Changeante, une population vieillissante, on doit travailler plus longtemps parce qu'on a de moins en moins de gens qui cotisent pour les retraiter.
- Le message qui est envoyé est inverse.
- Mais la réalité politique, c'est que cet avis est minoritaire aujourd'hui, aussi bien dans l'opinion publique que à l'Assemblée nationale.
- Et c'est vrai que cette réforme avait laissé toujours une cicatrice dans une partie du pays.
- Peut-être par la façon dont elle avait été adoptée par le 49-3.
- Peut-être parce que nous n'avions pas su travailler avec les partenaires sociaux.
- Ce qu'a dit le Premier ministre...
- En écoutant, notamment le Parti Socialiste, la CFDT et certains acteurs avec lesquels on veut pouvoir avancer et faire des compromis, c'est de dire, on va proposer à l'Assemblée nationale qui en débattra et qui votera la suspension jusqu'à l'élection présidentielle.
- Et puis nous allons après rassembler les partenaires sociaux pour pouvoir travailler à une autre réforme.
- Encore une fois, moi je vais vous dire, je sais d'où je viens et je vous dis une fois de plus pourquoi j'avais soutenu.
- Et pourquoi je pense qu'on doit travailler plus longtemps pour pouvoir financer nos systèmes de protection.
- Et notre système de retraite.
- Mais une fois de plus, regardez ce qu'il se passe depuis quelques semaines.
- Le coût de l'instabilité pour le pays, le coût du chaos, il est supérieur au coût de la suspension qui coûte à peu près 3 milliards d'euros dans les deux prochaines années.
- Oui c'est ça, et...
Transcription générée par IA