Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio. L'invité politique, Jean-François Aquili.
- À 8h15, votre invité politique, Jean-François Aquili, est Arthur Delaporte, député du Calvados, porte-parole du PS, notamment du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. Bonjour, Arthur Delaporte. Bienvenue.
- Sébastien Lecornu prononce cet après-midi sa déclaration de politique générale. Il y a un mot que vous attendez.
- Suspension. Alors suspension de la réforme des retraites et suspension intégrale, pas une espèce de bout de mesure qui serait incompréhensible. Ce qu'on veut, c'est que ça soit à la fois la suspension de la mesure d'âge, donc qui reporte l'âge légal de cotisation, mais aussi la mesure qui reporte le nombre de trimestres nécessaires pour bénéficier des retraites. Oui, c'est un détail important, ça. C'est une quasi-abrogation que vous souhaitez en réalité ? Non, parce que l'abrogation, ça voudrait dire revenir à 62 ans. Aujourd'hui, si on parle juste de l'âge légal, eh bien c'est 162 ans et 9 mois. Donc il y a déjà 9 mois de perdus, 9 mois qu'on voudrait évidemment supprimer si d'ores et déjà on revenait au pouvoir. Mais pour l'instant, on en est là et on souhaite, oui, la suspension de la réforme des retraites.
- C'est déjà un compromis qu'on fait. Alors Olivier Faure, le Premier secrétaire, a été clair dans ses mots, explicite, suspension immédiate et complète de la réforme. Sinon, ce sera censure, dit Olivier Faure. C'est-à-dire qu'en fait, si d'aventure, la main de Sébastien Lecornu tremble sur les retraites, vous le censurez ? Ce qu'on demande, c'est une preuve de confiance. Aujourd'hui, en fait, le Premier ministre nous a annoncé la semaine dernière un débat fumeux auquel on ne comprenait rien. Nous, on veut pas débattre. On a déjà vécu ça avec François Bayrou, le conclave. On sait comment ça finit.
- Donc nous, on veut que le Premier ministre, il endosse la responsabilité de l'annonce de la suspension de la réforme des retraites.
- Sinon, j'ai du mal à voir comment on peut discuter avec des gens qui ne veulent rien changer.
- Arthur Delaporte, j'ai envie de vous poser une question profonde ce matin.
- Vous-même, vous avez envie de censurer ? La censure me démange, parce que je veux dire, je suis comme tous les Françaises et les Français qui voient ce gouvernement composé globalement des mêmes avec quelques entrants. Mais bon, voilà, c'est pas l'essentiel.
- Avec ces gens qui sont persuadés que le pouvoir leur appartient. Et je vous avoue que derrière, on voit aussi évidemment Emmanuel Macron qui donne l'impression de vouloir toujours continuer à tirer les ficelles. En venant ici, je lisais un article sur le départ d'Emmanuel Valls.
- C'est pas Sébastien Lecornu qui, pourtant, nous disait-on, avait carte blanche qu'il a décidée. C'est Emmanuel Macron qui l'a imposé depuis l'Élysée.
- Faut que ça cesse.
- Vous dites que ça s'est fait à l'Élysée dimanche soir. En réalité, il n'y a pas eu de carte blanche, il n'a pas de marge de manœuvre. À vos yeux ? Bah moi, j'ai l'impression en tout cas que sur la formation du gouvernement, le président de la République a tenu le crayon.
- Aujourd'hui, on a pourtant un Premier ministre qui est censé être un Premier ministre de rupture. Donc vous voyez, voilà.
- Moi, c'est cette espèce de dissonance que j'ai du mal à supporter.
- La censure vous démange, Arthur Delaporte. Ce n'est pas rien de dire cela, parce que c'est la survie de ce gouvernement qui en dépend.
- Selon Politico, un tiers des élus socialistes seraient très tentés d'aller voter la censure dès demain. Vous confirmez ou pas ? Alors je suis pas en mesure de vous dire cela. Mais est-ce que je peux vous dire... Non, non, il n'y a pas de compte, il n'y a pas de calcul.
- On est, comme dans tous les groupes, un groupe qui a des débats. Mais franchement, c'est pas le sujet.
- Mais ce qui est sûr, c'est que la position collective du PS, elle dépendra de ce que j'ai dit, c'est-à-dire est-ce que le Premier ministre a lâché des choses majeures, significatives, et en particulier sur la réforme des retraites. Mais ça n'est pas tout. Ça dépendra aussi de ce qu'il dit sur la justice fiscale.
- Je vous rappelle qu'on demandait,...
Transcription générée par IA