Retranscription des premières minutes :
- Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
- Notre invité ce matin, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre. Jean-Pierre Raffarin, bonjour.
- Bonjour, bonjour à tous. Merci d'être avec nous. Et président d'honneur des leaders pour la paix.
- Et ça, c'est très important, la paix. Je vais beaucoup vous parler d'international. Et on va commencer avec l'actualité.
- Fusillade devant le musée juif de Washington. Un homme a tiré sur deux membres de l'ambassade israélienne qui ont été tués.
- Premier commentaire, Jean-Pierre Raffarin. C'est quoi ? C'est cette guerre qui n'en finit pas entre Israël et le monde palestinien qui s'exporte, qui enflamme le monde. C'est quoi ? Bon. Au fond, l'antisémitisme, à ce degré-là, c'est une forme de terrorisme.
- Et c'est une forme de guerre. Ce que nous ont appris quand même les événements du passé, c'est que la guerre n'élimine pas la guerre.
- Et c'est pas parce qu'on veut aller à l'extermination qu'on réussit à y aller. On l'a vu dans beaucoup de pays.
- C'est toute la problématique aujourd'hui qui est posée à Israël. Israël a un objectif d'extermination, ce qui, d'un point de vue humain, est assez inacceptable.
- Bien sûr qu'après le 7 octobre... Israël a un objectif d'extermination, selon vous ? En tout cas, Netanyahou. Pas forcément Israël, mais Netanyahou. Oui, Netanyahou.
- Netanyahou. Je rappelle que l'armée israélienne va prendre le contrôle intégral de toute la bande de Gaza.
- Voilà. Donc si vous voulez, nous, pour être très clair, il est évident qu'après les horreurs du 7 octobre, Israël a le droit de se défendre.
- Oui. Et la légitime défense fait partie du droit international. Et donc elles ont le droit de se défendre. Mais le droit de se défendre, ça n'oblige pas à affamer les gens, à tuer les positions civiles et s'en prendre aux enfants. Il est clair aujourd'hui qu'il y a là un sentiment d'horreur qui se développe un peu partout dans le monde et que tout ça génère un nouveau terrorisme. C'est les souffrances qui génèrent aussi le terrorisme. Et d'entraîner des souffrances, ça fait qu'on n'extermine pas le terrorisme par la violence. On extermine le terrorisme par les tentatives d'intégration ou en tout cas d'apaisement qu'il faut essayer de trouver.
- D'apaisement.
- Oui.
- Est-ce qu'Israël risque de devenir un État ? Je pense que tout le monde a une grande proximité affective avec Israël compte tenu de ses malheurs de l'histoire. Et donc il y a quand même une proximité réelle partout dans le monde avec Israël. Mais c'est vrai que Netanyahou, de mon point de vue aujourd'hui, ne sert pas la cause des Israëls, cette cause mondiale.
- Parce qu'en allant dans ces horreurs, en rompant les règles du droit de la guerre... Naturellement, on sait bien que dans la guerre, le droit est toujours quelque chose de très fluctuant. Mais globalement, on voit bien qu'il y a aujourd'hui des horreurs qui choquent le monde entier. Et tout ça ne sert pas ce grand peuple, le peuple d'Israël.
- Vous employez... Pour terminer avec cette situation, vous employez le mot « génocide » ou vous préférez le mot « épuration ethnique » à Gaza ? Je ne sais pas tout ça. Et tout ça, ce sont des débats théoriques. Disons que je crois qu'il y a une volonté d'extermination. Il y a une volonté vraiment de raser Gaza.
- Et donc il y a là, je crois... Oui, ce sont des théoriques.
- C'est quelque chose qui est assez choquant, parce qu'on n'extermine pas comme ça. De toute façon, c'est des choses qui sont inacceptables et qui créent de la violence.
- Et au fond, on veut... Israël et Netanyahou, son gouvernement, veulent tuer la violence, mais ils la créent. Et c'est ça qu'il faut voir clairement.
- C'est que toute cette violence-là crée de la violence. La violence ne conduit nulle part. La violence, elle est en train aujourd'hui de se développer dans nos sociétés, à l'intérieur et entre nos sociétés.
- C'est la guerre. La guerre et la violence sont des soeurs humaines.
- C'est la destruction de l'autre. Et tout ça, ça ne conduit à rien. La violence ne conduit nulle part. Et la violence ne peut que créer que de la violence.
- Et donc cette lutte-là, elle ne...
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