Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour. » Faut-il abroger l'accord franco-algérien de 68 ? C'est en tout cas ce que souhaitent les députés du Rassemblement National, entre autres, qui déposeront le 30 octobre prochain une résolution dénonçant cet accord.
- Pourquoi ? Eh bien parce que, outre les mauvaises relations entre ces deux pays, symbolisées entre autres par l'incarcération sans fin de Bollem-Sensal, cet accord nous coûte un pognon de dingue.
- On en parle aujourd'hui avec le député des Yvines, Charles Rodouel, co-auteur d'un rapport parlementaire brûlant.
- Bonjour, monsieur le député.
- Bonjour, merci pour votre invitation.
- Merci à vous d'être là, Charles Rodouel, député ensemble pour la République. Renaissance, autrefois.
- Je vous ai connu, assistant parlementaire de Fancrester à Coulomiers. Vous me l'avez rappelé en rentrant dans ce studio.
- Ce qui est dix ans, Péricolégas.
- Vous êtes co-auteur d'un rapport, j'allais dire, est-ce que c'est une grenade dégoupillée ? Est-ce que c'est une patate chaude ? A tel point que vous avez eu du mal à le présenter, à le faire adopter.
- Vous l'avez rédigé avec votre collègue Mathieu Lefebvre, député du Val-de-Marne.
- C'est ça.
- Et ce rapport met tout simplement le point sur les i des conséquences du traité de 1968.
- Je rappelle le traité de 1968 signé le 27 décembre 1968 par Abdelaziz Bouteflika, qui à l'époque était ministre des Affaires étrangères du président Boumediene.
- Et de l'ambassadeur de France à Alger qui s'appelle Jean Badevent.
- On signe cet accord dans le contexte de 68.
- Le général de Gaulle est encore au pouvoir.
- Je pense qu'on veut apaiser les relations avec l'Algérie qui a eu son indépendance juste six ans avant.
- On comprend le contexte.
- Vous présentez ce rapport, vous faites le bilan.
- Aujourd'hui, la situation est très différente du contexte de l'époque.
- À une époque budgétaire où nous avons besoin de faire des économies substantielles et quelque part de réguler un petit peu les flux migratoires, vous suggérez simplement dans ce rapport avec certains responsables politiques qui vous soutiennent et vous accompagnent qu'il faut juste repenser cet accord, l'adapter tout simplement, l'actualiser.
- Et quand vous présentez ce rapport, il est ajourné trois fois, je crois, repoussé.
- En fait, on ne veut pas en parler.
- Circuler, il n'y a rien à voir.
- C'est un rapport qui dérange.
- Alors, nous savons bien qu'il y a eu une situation de tension avec l'Algérie, avec l'affaire Boilem-Sensal, mais c'était antérieur, que le président Macron, lui, a eu des attitudes très différentes entre le crime contre l'humanité pour ce qui est de la colonisation et ensuite des tentatives de réconciliation.
- Bruno Retailleau a été très ferme en disant qu'il faut repenser et l'Algérie doit reprendre ses délinquants en France.
- On en reparlera tout à l'heure avec la déclaration de Darmanin.
- Voilà où l'on est.
- Situation très tendue et vous, vous expliquez que cet accord de 1968, il faut le revoir, il faut le repenser parce que les conditions qu'il impose à la France sont inacceptables.
- Où est-ce qu'on en est aujourd'hui, Charles Rodouel, de ce rapport ? Merci de m'inviter aujourd'hui sur ce sujet qui, je crois, est un sujet extrêmement important, en tout cas pour nos deux pays.
- Est-ce que vous me permettez de commencer cet entretien en ayant une pensée émue pour Christophe Gleize, pour Boilem-Sensal ? Bien sûr.
- Qui sont les deux personnes qui sont, parmi d'autres, enfermées par le régime algérien en Algérie et à leur famille.
- L'anniversaire approche et on fera une émission spéciale là-dessus.
- Je n'en ai aucun doute et vous faites partie de ceux dans ce média qui est Sud Radio, qui n'ont jamais lâché ces deux personnes.
- Et c'est aussi la raison pour laquelle je suis, à ma modeste échelle, très heureux de pouvoir être avec vous aujourd'hui pour parler de ces accords et des conclusions du rapport que nous avons rendu.
- Je commence par une première chose.
- Un, ma conviction, c'est que le Président de la République et que le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères ont eu raison de pousser les négociations jusqu'au bout pour tenter de les libérer.
- Qu'aurait dit leur pourfendeur si, d'un espèce...
Transcription générée par IA