Retranscription des premières minutes :
- « Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le fait du jour. » Plus de 3400 milliards d'euros, c'est le montant record atteint par la dette française fin juin.
- Alors je sais que les chiffres sont indigestes, donc je vais faire simple.
- La France se place aujourd'hui à la troisième place des plus mauvais élèves de l'Union Européenne, après la Grèce et l'Italie, mais elle détient aussi le record du pire taux de déficit public d'Europe à 5,4%.
- Et c'est dans ce contexte que l'Assemblée Nationale a débuté l'examen du budget 2026 lundi.
- « Comment sortir de cette crise ? Peut-on éviter la faillite ? » On en parle aujourd'hui avec l'économiste et conseiller Itoro, Marc Thouati. Bonjour.
- Bonjour Maud, bonjour Perricot, bonjour à toutes et à tous.
- Voilà, c'est important que vous soyez là aujourd'hui pour décrypter, parce qu'on entend beaucoup d'économistes et d'hommes politiques concernés par le sujet, j'allais dire, déblatérer ou faire des considérations.
- Nous, on a besoin d'avoir des informations claires, avoir des repères économiques.
- D'abord, je vais vous poser une question basique.
- Il me semble avoir lu, dans certains ouvrages, que cette dette colossale est physiquement irremboursable, qu'elle ne sera en réalité, et les marchés le savent déjà, jamais remboursée.
- Par contre, il y a les intérêts de la dette.
- Il faut la réduire au maximum, parce que les intérêts commencent à devenir aussi lourds, presque, que le remboursement du capital.
- On se base sur la date à partir de laquelle la France travaille vraiment pour elle.
- Il y en a qui vous disent que c'est juin, c'est juillet.
- Donc, jusqu'au 30 juillet, on ne travaille que pour rembourser les intérêts de la dette.
- Et on commence à travailler pour nous.
- Est-ce que Marc Thouati reste ? Quelque part, dans les caisses de l'État français, et même dans le Trésor national, un endroit où on pourrait ponctionner quelque chose pour établir l'économie ? Ou est-ce qu'on est à l'os ? Le vrai enjeu aujourd'hui, c'est que cette dette n'est plus soutenable.
- C'est-à-dire que juste pour rembourser les intérêts de la dette, il faut encore s'endetter.
- C'est ce qu'on appelle l'abus de la dette.
- Ça s'alimente, ça s'auto-alimente, entre guillemets.
- C'est la boule de neige.
- Ça n'est pas viable.
- Et alors, le drame, ce que disait Maud tout à l'heure, c'est qu'hier on a eu les chiffres de l'Eurostat, et la France est le pays de la zone euro où il y a le plus fort déficit public.
- On est à 5,4% du PIB, c'est-à-dire que tous les pays réduisent leur déficit.
- L'Italie est à 2%, par exemple, ou alors il y a des excédents, à Chypre, en Grèce, etc.
- Et nous, on est le seul à continuer de déraper.
- Donc c'est ça qui ne colle plus.
- On est vraiment parmi les derniers.
- Donc le plus fort taux de prélèvement de ce fait.
- Et parallèlement à cela, ce qui est dramatique, c'est qu'en plus de cela, nous sommes numéro 1 du monde du poids des prélèvements obligatoires.
- Ce qu'on appelle effectivement les impôts et les taxes.
- Il n'y a pas un pays au monde qui fait pire que nous, j'ai envie de dire.
- Et que voit-on à l'Assemblée nationale sur le budget 2026 ? C'est le concours lépine de qui va trouver le meilleur impôt, le nouvel impôt.
- C'est un véritable scandale.
- Dans un pays où il y a autant d'impôts, encore une fois numéro 1 du monde, on ne peut pas continuer d'augmenter les impôts.
- Ça n'a aucun sens.
- D'ailleurs, c'est ce qu'on apprend aux étudiants en économie en première année, si vous voulez.
- J'ai été prof à la fac, je peux vous le dire.
- C'est qu'effectivement, quand vous avez surtout en France un poids des impôts énorme, que vous augmentez encore les impôts, qu'est-ce qui va se passer ? Vous allez casser l'activité économique, donc vous allez réduire ce qu'on appelle l'assiette fiscale, donc on va ponctionner plus, mais sur un gâteau plus petit.
- Donc à la fin, il y aura encore moindre assiette fiscale, donc plus de déficit.
- Donc c'est bien ça l'enjeu.
- Non, il ne faut surtout pas augmenter les impôts pour personne.
- J'irais même plus loin,...
Transcription générée par IA