Retranscription des premières minutes :
- « Madame, Monsieur, bonsoir. Flambée de violence cette nuit à Clichy-sous-Bois après la mort de deux jeunes adolescents qui, inconscients du danger, s'étaient cachés dans un transformateur EDF. Ils ont été électrocutés. » Voilà à quoi ressemblait Clichy-sous-Bois hier soir. Des feux de voiture aux quatre coins de la ville, des bâtiments administratifs prêts pour cibles.
- Compiés, bâtiments publics et surtout policiers sont les principales cibles des émeutiers.
- « On dit que le destin a été poussé par quelque chose. C'est de la faute peut-être de la police. On ne sait pas. » « Montrez-vous ! » « Cette onzième nuit d'émeute a été aussi la plus violente. Il ne s'agit plus uniquement de banlieue. L'ensemble du territoire est concerné.
- Et je vous le disais, c'est en région que les incendies ont été les plus nombreux, notamment du côté de Toulouse, Rennes, Lille et Saint-Etienne. » « C'est de la sécurité et de l'ordre public. » « Conseil des ministres exceptionnel ce matin. Le gouvernement va se réunir avec un jour d'avance pour réactiver une loi qui date de la guerre d'Algérie, la loi sur l'état d'urgence. » « Donc je pense que ça doit être une mesure exceptionnelle et nous veillerons à ce qu'elle reste exceptionnelle. » « En trois semaines, la police a placé en garde à vue près de 3000 personnes. Plus de 500 ont déjà été placées en détention, dont une centaine de mineurs. » Les vraies voix Sud Radio.
- « Jean-Michel Fauvergue, alors vous êtes 89% à dire que la police est trop souvent injustement accusée. Quel souvenir vous gardez ? Vous n'étiez pas en banlieue à l'époque en tant que policier de ce qui s'est passé il y a 20 ans. Et est-ce que vous avez eu le sentiment que les policiers étaient accusés de manière injuste ? » « Alors moi, je n'étais pas en France. J'étais en coopération au Gabon. Mais j'ai effectivement suivi ces émeutes-là de très près.
- Et bien évidemment, comme habituellement, j'allais dire... » « Actuellement, les policiers ont été accusés de tous les maux. La problématique dans une émeute urbaine, et on en a eu bien d'autres après ça. Dans une émeute urbaine, l'idée, c'est de faire du maintien d'ordre en évitant... » « Là, c'est 300 communes qui sont impactées. » « En évitant le plus possible d'avoir des blessés et voire pire. Ce qui avait été le cas. C'est-à-dire qu'il y a eu des blessés, certes, mais il n'y a pas eu de maux. » « Et il y a eu des maux aussi. » « Il y a eu des maux, pas... » « Pas un maintien d'ordre, hein. » « Ah non, mais... Non, je veux dire... » « Collatéraux. » « Des dommages collatéraux. Un qui a été tabassé parce qu'il voulait éteindre, je crois, un incendie de voiture. Et deux autres qui étaient morts intoxiqués. » « La problématique, c'est qu'effectivement, on a pris l'habitude de... Dans ce pays, on a inversé les choses. On prend l'habitude de dire que les violences, c'est la faute des flics. Les agressions, c'est la faute des victimes, etc. » « Il y a quand même quelque chose qui ne va pas très bien dans ce pays. » « J'ai été frappé. Je me rappelle parfaitement les événements d'il y a 20 ans. C'était très dur. Sarkozy a été remarquable à l'époque. Mais je suis frappé par deux choses. » « À chaque fois que la police est amenée à faire usage de la force légitime parce qu'elle a face à elle une résistance, on peut être à peu près sûr qu'elle sera présumée coupable. » « C'est toujours la police qui est présumée coupable. » « Et deuxième élément que j'ai vu... » « J'ai vu à propos de ces événements d'il y a 20 ans, il y a des sociologues qui se demandent, par exemple, pourquoi les personnes racisées veulent échapper au contrôle. » « Et les sociologues disent, naturellement, c'est parce qu'ils ont peur des violences policières. » « Et si on se demandait peut-être, après tout, si elles n'avaient pas peur d'être contrôlées. Donc à chaque fois, c'est la police...
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