Retranscription des premières minutes :
- Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des vraies voix.
- Avec une question qui pourrait presque être, à mon sens, un scandale d'État.
- Puisqu'aujourd'hui, on peut travailler et avoir faim.
- Une réalité pour un actif pauvre sur deux et près de 10% des actifs en France.
- C'est le résultat d'une étude inédite réalisée par l'IPSO, c'est par Andès.
- On va en parler dans un instant.
- C'est une des épiceries solidaires qui a été révélée ce matin par le quotidien La Croix.
- 16% de personnes interrogées qui sautent plusieurs repas par semaine.
- Des horaires décalés qui aggravent cette difficulté à prendre des repas.
- Alors parlons vrai, est-ce que ce n'est pas un symbole de la chute du modèle social français ? Et à cette question, craignez-vous de tomber un jour dans la précarité ? Vous dites oui à 82%. Vous voulez réagir ? Le 0826 300 300.
- On est en compagnie donc de notre invité ce soir, Yann Auger, directeur général du réseau d'épiceries solidaires Andès.
- C'est vous qui avez commandé cette étude.
- On rappelle ce que sont ces épiceries solidaires.
- Elles sont des épiceries solidaires qui deviennent un outil essentiel aujourd'hui dans la précarité.
- Dans la lutte contre la précarité, il ne faut pas oublier les deux mots.
- Merci. Il s'agit de structures d'aide alimentaire qui accompagnent des personnes en situation de précarité qui viennent y faire leurs courses, comme dans un commerce ordinaire.
- C'est ça qui est intéressant.
- Ça se présente comme une épicerie de quartier avec des rayons garnis, y compris avec beaucoup de produits frais qui sont une de nos spécialités.
- Les personnes qui sont orientées vers ces spécialités, les épiceries qui y font leurs courses, choisissent leurs produits et à la fin payent entre 10 et 30% de la valeur réelle des produits.
- Ils y accèdent pour quelques mois.
- Ils ont vocation à en sortir après.
- Ça se veut un coup de pouce, un tremplin dans leur parcours pour les aider à sortir de leurs difficultés.
- Et pourquoi avoir fait cette étude ? On a fait cette étude parce que nous constatons sur le terrain une tendance à l'augmentation de ces travailleurs pauvres dans les épiceries, de plus en plus nombreux.
- Et on souhaitait documenter cette tendance, avoir des chiffres, pouvoir être un peu précis sur ce phénomène qui nous préoccupe.
- J'ai une question sur les gens qui peuvent y accéder.
- Vous avez besoin de fiches de salaire ? Est-ce que c'est sous condition ? Est-ce que chacun doit démontrer qu'il n'a vraiment pas de capacité ? Oui, c'est sur critères sociaux.
- Le plus souvent, le critère d'entrée, c'est ce qu'on appelle le reste à vivre.
- C'est un petit peu technique.
- Mais les travailleurs sociaux qui accompagnent les personnes calculent avec elles combien il leur reste...
- On ne peut pas pousser la porte comme ça, je veux dire.
- Non, c'est ça. On ne toque pas à la porte pour rentrer.
- Dans quelques structures, ça peut marcher comme ça, parce qu'il y a des modèles un petit peu différents.
- Mais le fonctionnement de base, c'est qu'on est orienté par un travailleur social dans le cadre d'un parcours social où on est aidé sur différents sujets.
- Et à un moment, pour s'en sortir, on accède à l'épicerie pour quelques mois pour mieux manger et faire une économie qui, en général, va servir à un projet visant à faire des choses qui sont plus efficaces.
- Et qui, en général, va servir à la réinsertion, pour faire simple.
- Retourner sur le marché du travail, réparer sa voiture, se désendetter, etc.
- Est-ce que vous considérez aujourd'hui que cette classe pauvre qui travaille mais qui ne parvient plus à vivre, c'est le problème central de la vie sociale ? Alors, est-ce que c'est le problème central ? Oui et non. C'est un problème central dans le sens où, par définition, ces travailleurs pauvres ont un emploi et donc sont censés bénéficier de ce qui est aujourd'hui le principal facteur d'intégration dans notre société.
- Mais, pour vous donner une perspective plus large, ils représentent à peu près aujourd'hui 40% des personnes qui fréquentent nos épiceries. Donc, il y a d'autres problématiques sociales. Là, on fait le coup de projecteur...
Transcription générée par IA