Retranscription des premières minutes :
- L'homme qui a revalorisé l'image de son métier. Ludovic Françéchet, éboueur parisien. Bonjour, Ludovic.
- Bonjour. Vous allez bien ? Je vais vous féliciter, parce que vous êtes l'un des rares qui prononce bien mon nom.
- Ah bah écoutez ! Parce que je vous suis aussi. C'est pour ça. J'ai pas de mérite. Vous êtes adorable.
- Bon. C'est sympa, tout ce que vous faites, Ludovic, parce que depuis 2017, vous incarnez une nouvelle image de votre métier.
- C'est-à-dire que vous alliez le rôle d'éboueur et celui d'observateur des dérives de la société sur les déchets.
- Ça vous est venu comment, ce regard différent ? En fait, je l'ai toujours eu. Vous savez, on est tous notre propre éboueur en jetant à la poubelle inconsciemment, finalement. Et il y a des gens qui sont comme moi, qui ont la conscience, et qui essaient de relever un petit peu le niveau que l'on peut avoir, parce que notre niveau au niveau de la civilité, il est vraiment bas chez nous. Ouais, ouais. Ça doit pas être simple. Alors je le rappelle, enfin je le rappelle ou je l'annonce, vous êtes dans le 1er, 2e, 3e et 4e arrondissement. Pour ceux qui ne le savent pas, vous savez, les arrondissements parisiens sont construits en escargot. Donc les petits sont au milieu et les grands arrondissements sont à l'extérieur.
- Donc vous, vous êtes à côté de la mairie, du quartier du Marais. C'est quoi le type du...
- du déchet qui fait mal ? Ah ben là, il y a le mégot. Le mégot, c'est une horreur. Vous savez que sur Paris, on ne répétera jamais assez. On en ramasse... Alors quand je dis « on en ramasse », c'est les balayeurs, les balayeuses et les machines, les grosses aspics, etc. Plus de 4 millions par jour. 4 millions ! Affolant, affolant, affolant.
- Et alors après, en France, j'ai des chiffres en France aussi, si vous voulez. On en ramasse plus de 8 milliards en France.
- Donc c'est affolant, un petit mégot.
- Le mégot, on ne le répétera jamais assez. C'est important. Ça pollue 500 litres d'eau. Il faut savoir que les éboueurs, on ne peut pas ramasser tous les mégots. Ce n'est pas possible. C'est impossible. Impossible. Donc à chacun...
- Il n'est pas interdit. Vous faites ce que vous voulez. Vous voulez fumer ou pas. Vous faites ce que vous voulez.
- Mais par contre, il est interdit de jeter par terre. Oui. Ludovic France et chez moi, j'adhère complètement à ce que vous dites.
- Alors je ne suis pas fumeur. Mais vous voyez, par exemple, tiens, j'ai mon gardien d'immeuble. Ses enfants fument énormément.
- Et en fait, quand ils viennent avec leurs amis, il y a des mégots de cigarettes partout. Et en plus, c'est leur père qui les ramasse parce que c'est le gardien qui... Bref, je pense que les gens n'ont pas conscience de ce fléau. Et puis bien sûr, on pense à tous ceux qui ont été dans les feux de forêt cet été à cause d'un mégot de cigarette. Très important, ce que vous dites.
- Parlez-nous de vos activités sur les réseaux sociaux. Vous avez 650 000 abonnés. Ça se développe encore. Vous avez des envies d'aller plus loin dans votre démarche ? Alors bien évidemment. Alors les réseaux sociaux, ça a démarré quand je me suis fait insulter parce qu'on était dans les bouchons, etc.
- Et je me suis dit « Quoi ? C'est pas possible. On nous insulte parce qu'on travaille. Ouh là là ! On va faire des petites photos. On va faire une vidéo.
- On va voir ce que ça va donner. » Puis ça a percé tout de suite. Et c'est vrai que là, c'est tout à fait... Je remercierai jamais. C'est encore une fois.
- Je n'arrête pas de dire cette phrase-là. Je ne sais pas pourquoi. Mais c'est parce que vous aimez les gens. Ça s'entend. C'est pour ça.
- Et voilà. Ils m'ont insulté. Et du coup, j'ai 650 000 abonnés. C'est incroyable. Mais en fait, pour moi, c'est les personnes qui sont sensibilisées et qui sont conscients de ce qui se passe.
- Donc j'espère aller encore beaucoup plus loin. Bien évidemment, mon...
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