Retranscription des premières minutes :
- A.J.P. Association d'assurés engagés et responsables présente Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Bonjour à toutes et à tous, merci d'être avec nous pour la force de l'engagement, l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
- Ce matin, je reçois Baptiste Girardet, fondateur de Sans Froid, une association spécialisée dans le nettoyage de scènes de crimes.
- Mais avant cela, comme chaque semaine, je vous propose un édito et ce matin, engageons-nous pour la dignité des familles face au drame.
- Il y a l'accident brutal, une chute dans l'escalier, une électrocution en bricolant, une noyade dans une baignoire, des gestes du quotidien qui en un instant se transforment en drame.
- Il y a le geste désespéré, un suicide dans un salon, un fauteuil vide, des objets renversés.
- Il y a la violence, un féminicide, un drame familial, une scène de crimes figés dans le sang, les éclats, la douleur.
- Sous les scellés de la procédure judiciaire.
- Il y a parfois la solitude, celle des corps découverts trop tard, dans des appartements fermés depuis des jours, des semaines, l'absence prolongée, le temps qui a suspendu la vie des lieux.
- Quand ces disparitions surgissent, tout bascule.
- Mais après le drame, il reste des espaces, des lieux marqués, des pièces où les proches devront un jour revenir.
- Des appartements, des maisons, des lieux de vie qu'il faudra se réapproprier, réapprivoiser quand les procédures le permettront.
- Pendant longtemps, en France, ces familles ont dû affronter cette épreuve seules, revenir dans ces pièces abîmées, manipuler ce qu'on ne devrait jamais avoir à toucher, à nettoyer, désinfecter, jeter, quand tout un choix vacille encore sous la violence de la perte.
- Car ce qui devrait relever de la protection des familles est un point aveugle de notre système.
- Car après les drames, les institutions se retirent et laissent les proches, seules, face aux conséquences matérielles, face à l'indicible qu'ils doivent gérer, sans préparation, sans soutien, sans recours.
- Il a fallu attendre 2020, pour qu'un décret permette enfin aux familles de victimes d'infractions pénales d'être exonérées des frais de remise en état des logements, après une procédure criminelle.
- Mais pour les suicides et découvertes tardives de corps, aucun cadre, aucun dispositif n'existe encore.
- Rien n'oblige aujourd'hui les assurances ou l'Etat à protéger ces familles.
- De fait, la charge financière, logistique et émotionnelle reste le plus souvent entièrement à leurs mains.
- Comme si, à l'épreuve intime, se substituait la violence administrative.
- Nous ne manquons, malheureusement, ni de drames, ni de victimes.
- Ce qui manque, c'est un cadre qui dit enfin, ce qui relève de la responsabilité collective et qui ne laisse plus aux familles la charge de réparer seules ce qui les a déjà profondément atteintes.
- Bonjour Baptiste Girardet.
- Bonjour Mère Lérisse.
- Merci d'être avec nous ce matin dans la force de l'engagement.
- Vous êtes le fondateur de Sanfroid, une entreprise qui est devenue aujourd'hui une association spécialisée dans le nettoyage des scènes de crimes, morts naturelles, suicides, homicides.
- Votre métier est largement méconnu en France et pourtant, il touche à l'un des tabous les plus profonds de notre société, la mort.
- Vous venez aussi de publier un livre sur les scènes de crimes aux éditions City qui raconte votre parcours et les combats que vous portez pour les familles.
- Alors, on va revenir un peu à l'origine de votre premier métier qui était sapeur-pompier, puis agent de police scientifique, cela avant de fonder Sanfroid.
- Ce n'est pas un métier qu'on choisit par hasard.
- Qu'est-ce qui a fait naître pour vous cette mission si singulière ? Tout à fait, on ne choisit pas ce métier par hasard et ce qui a fait naître au fond de moi cette mission de vie, ce sacerdoce, comment je l'appelle, ce sont deux points de vue.
- Le premier point de vue, un point de vue personnel.
- Lors de la canicule 2003, la découverte de mon grand-oncle Henri, décédé alors qu'on avait fêté une semaine auparavant ses 70 ans.
- Donc ce n'était pas quelqu'un de délaissé.
- Mais j'ai été confronté à la duralité de la vie que de devoir nettoyer ces résidus humains, les déchets d'activités de soins laissés sur place...
Transcription générée par IA