Retranscription des premières minutes :
- A.J.P. Association d'assurés engagés et responsables présente Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Bonjour à toutes et à tous et merci d'être avec nous pour la force de l'engagement, l'émission qui donne la parole à celles et ceux qui font bouger la société.
- Aujourd'hui nous allons parler d'un engagement concret, celui des DRH, avec Christine Caldera, secrétaire générale de l'ANDRH, autour d'un guide inédit pour protéger les salariés victimes de violences conjugales.
- Mais avant cela, comme chaque semaine, un édito, et ce matin, je vous propose de nous engager pour faire de l'entreprise un acteur de protection.
- Il fut un temps où l'on disait « ce qui se passe chez soi ne regarde pas l'entreprise », un temps où la sphère privée était sacrée et les violences conjugales tabou.
- Ce temps est révolu et il faut s'en féliciter, mais il faut aussi aller plus loin.
- 271 000 personnes ont été victimes de violences conjugales en 2023, une hausse de 10%, 85% de ces victimes sont des femmes, 62% d'entre elles sont salariées.
- Le lieu du travail est aussi, comme les foyers, traversé parfois par des histoires de peur, de contrôle, d'effacement, des récits tûts, des histoires que trop peu osent regarder en face.
- Pourtant, quand une collaboratrice glisse à demi-mot que c'est compliqué à la maison, quand un collègue change soudain de comportement, arrive en retard, évite les regards, s'isole, quand une salariée demande à modifier ses horaires, à partir plus tôt ou à ne pas rentrer chez elle ce soir, ce ne sont pas de simples ajustements d'agenda, ce sont des signaux faibles.
- Les premiers.
- Puis viennent les signaux préoccupants, un changement d'apparence, une fatigue extrême, un repli, des absences répétées ou au contraire une surprésence, un téléphone toujours en mode silencieux ou des réceptions constantes de SMS.
- Et puis un jour, surgit la tentative de dire sans dire.
- C'est compliqué en ce moment, je n'ai pas trop envie d'en parler, ce n'est rien, ça va passer.
- On effleure le sujet, on le dépose à moitié, on regarde si l'autre saisit.
- Et s'il écoute et là, si l'espace est sûr, alors arrive le premier mot vrai.
- Ce moment fragile.
- Où la victime dit juste assez pour être entendue, mais pas encore assez pour demander de l'aide.
- Et c'est ici que tout se joue.
- Alors oui, l'entreprise doit agir.
- Peut-être parce qu'elle est le seul espace structuré où une réponse est encore possible, le seul endroit où il est encore temps.
- Bien sûr, ce n'est pas le rôle des employeurs de devenir psychologues ou magistrats, mais c'est leur rôle d'aménager un planning, de faciliter un départ sécurisé, de proposer un hébergement temporaire en cas d'urgence, d'autoriser une absence pendant les heures de travail pour aller porter plainte ou consulter un avocat.
- D'accorder une aide financière ponctuelle pour une nuit d'hôtel, un transport, des soins médicaux.
- De signaler aux autorités compétentes un danger grave et imminent.
- Ou simplement de poser la bonne question au bon moment.
- Comment puis-je vous aider ? Certains diront, mais si la victime ne parle pas, on ne peut rien faire, c'est faux.
- On peut proposer un entretien informel, poser une question, orienter discrètement.
- D'autres diront, mais si on agit mal, on peut aggraver la situation.
- C'est vrai.
- D'où la nécessité d'être formé, d'avoir des procédures claires, des relais internes et extérieurs identifiés, une culture d'écoute installée.
- Le silence, l'attentisme, la peur de mal faire ne peuvent plus justifier l'inaction.
- Les violences conjugales ne sont plus un fait privé.
- Elles sont une atteinte au droit, à la santé, à la dignité.
- Elles impactent l'entreprise, son climat, sa cohésion, ses équipes, ses valeurs.
- Alors, engageons-nous.
- Bonjour Christine Caldera.
- Bonjour.
- Merci d'être avec nous ce matin dans la force de l'engagement.
- Vous êtes secrétaire générale de l'ANDRH, première communauté de professionnels RH en France.
- Vous venez de publier un guide très concret.
- Accompagnez les collaborateurs et les collaboratrices victimes de violences conjugales.
- Et ce guide, que j'ai lu très attentivement, marque une nouvelle étape.
- Parce qu'il ne s'agit plus simplement de sensibiliser, mais vous donner les moyens d'agir.
- Alors, ma première question est toute simple.
- Pourquoi l'ANDRH s'est-elle saisie de cette...
Transcription générée par IA