Retranscription des premières minutes :
- AGP, association d'assurés engagés et responsables, présente Sud Radio, le grand matin week-end, la force de l'engagement, Muriel Reus.
- Bonjour à toutes et à tous, ce matin je reçois Erwann Balanon, député du Finistère, rapporteur de la commission d'enquête parlementaire sur les violences dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité.
- Avec lui, nous allons parler de la façon dont la parole des femmes, les mobilisations sociales et la pression de l'opinion peuvent faire bouger les lignes.
- Mais avant cela, comme chaque semaine, un édito, et ce matin, engageons-nous pour que les mots fassent loi.
- Depuis MeToo, des milliers de femmes ont pris la parole.
- Elles ont raconté, exposé, dénoncé des gestes, des silences, des systèmes.
- Elles ont mis des mots sur des faits, et ces mots ont changé les faits.
- Pas seulement dans les consciences, mais dans les règles du jeu.
- Car la parole, quand elle devient collective, quand elle devient visible, audible, irrépressible, peut faire évoluer le droit.
- Dans les lois, dans les politiques publiques, dans la façon dont la République elle-même se positionne.
- La parole n'est pas qu'un exutoire.
- Quand elle est écoutée, quand elle est prise au sérieux, quand elle s'organise, elle est aussi force politique.
- C'est ce lien-là que nous interrogeons aujourd'hui, le lien entre société et politique publique.
- Entre les victimes et les législateurs, entre la colère et la réforme.
- Quand la société s'empare d'un sujet que le politique ignoré, contourné ou minimisé, il se passe parfois un basculement.
- La pression se transforme en influence, et l'influence oblige à agir.
- Cela commence par les témoignages, puis vient le besoin de comprendre, de nommer, de qualifier.
- Puis, celui de réparer, de prévenir, de poser des limites.
- C'est ainsi que des lois changent, que des décrets naissent, que des dispositifs se créent.
- Pas parce que le pouvoir l'a décrété, mais parce que la société l'a exigé.
- Ce lien est fragile, il peut être récupéré, instrumentalisé, vidé de sa substance.
- Mais quand il est sincère, quand il reste connecté à la réalité du terrain, il devient un levier formidable.
- C'est lui qui permet à la démocratie de ne pas être hors-sol, de ne pas être sourde, de ne pas être aveugle, de ne pas être complice.
- Aujourd'hui, ce lien s'incarne dans un travail parlementaire inédit.
- Un rapport mené par une commission d'enquête pour faire toute la lumière sur les violences commises dans le monde du cinéma, de la mode, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la publicité.
- Un monde trop souvent protégé par l'excuse du talent, par l'exception culturelle, par le silence des puissants.
- Ce rapport recueille des voix et il trace une route.
- Il dit ce que trop de milieux n'ont pas voulu entendre.
- Il propose ce que trop d'institutions ont tardé à mettre en œuvre.
- Ce matin, on en parle avec celui qui en est le rapporteur, le député Erwann Balanant.
- Bonjour Erwann Balanant.
- Alors vous êtes député du Finistère, vous avez été membre de la commission des lois pendant 8 ans, particulièrement engagé sur les sujets de justice, de liberté fondamentale et de lutte contre les violences.
- Aujourd'hui, rapporteur du rapport parlementaire sur les violences dans les sociétés, dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité.
- Alors ma première question pour nos auditeurs, pourquoi cette commission d'enquête ? Je voudrais que vous replaciez le contexte du déclencheur de cette commission.
- Le contexte, c'est les révélations de Judith Godrej, il y a maintenant 18 mois à peu près, et une audition qu'elle avait faite à l'Assemblée, suivant une édition qu'elle avait faite au Sénat.
- Et on avait estimé, avec un certain nombre de députés, dont Francesca Pasquini du groupe des Écolos, qu'il fallait faire la lumière et dresser les constats et essayer d'avoir des propositions fortes pour que tout ça change.
- Et si on l'a... C'était donc Francesca Pasquini qui était au départ à la manœuvre, elle m'avait associée.
- Il y a eu la dissolution, et suite à la dissolution, on a remis en place cette commission d'enquête.
- Et là, c'est Sandrine Rousseau qui a repris le travail et le flambeau avec moi.
- Donc c'est...
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