Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Benjamin Gleize.
- Et il est 7h12. Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur Sud Radio.
- C'est à la une. C'est assez inédit à cette période de l'année pour un hôpital.
- À partir de lundi et jusqu'à Noël, le CHU de Toulouse va limiter l'accès à ces urgences.
- Seuls les cas graves seront pris en charge.
- Les autres seront réorientés vers les médecins de ville ou des structures adaptées en cause d'un manque de soignants et des difficultés de recrutement au sein de l'hôpital.
- Bonjour Marie Moulinier.
- Bonjour.
- Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
- Vous êtes infirmière dans ce CHU de Toulouse, représentante CGT.
- Je dis que c'est assez inédit à cette période de l'année parce que d'habitude, c'est l'été que les hôpitaux ont des problèmes défectifs.
- Parfois, on l'entend, à ces périodes-là, des fermetures partielles, des urgences.
- Ici, le CHU de Toulouse parle d'une simple réorganisation des services.
- Vous n'êtes pas d'accord avec ce terme.
- Là, de réorganisation, pourquoi ? Derrière ce terme de réorganisation, ce qui se cache, c'est finalement une fermeture pure et simple des services ambulatoires, des urgences de Purpan et de Rangueil.
- Et ce qui est inédit, c'est pas que la période.
- C'est aussi la fermeture de services des urgences sur un CHU.
- Dans une ville comme Toulouse, qu'il y ait des services des urgences qui ferment, c'est inédit.
- Inédit et extrêmement grave, bien sûr, en termes d'accès aux soins.
- La direction du CHU de Toulouse qui dit qu'il fait face à une tension temporaire sur les effectifs médicaux des urgences, c'est pas temporaire, selon vous ? C'est pas temporaire.
- Alors ça, il y a un contexte qui fait que, bien sûr, il y a un manque de médecins qui est criant et dont tout le monde peut subir les conséquences quotidiennement.
- Là, ce qui est spécifique au CHU de Toulouse, c'est que ça fait suite, quand même, à un problème de management où les médecins, pour supporter leurs conditions de travail, avaient demandé des temps partiels pour concilier leur vie professionnelle et leur vie privée.
- Et ça leur a été refusé. Voilà, c'est un des éléments.
- Et donc il y a eu une fuite de médecins qui sont partis ailleurs.
- Donc effectivement...
- Il y a ça, et puis on n'arrive plus à recruter aujourd'hui dans les urgences aussi, Marie Moulinier.
- Oui.
- Bien sûr. Les conditions de travail sont tellement difficiles que c'est pas du tout attractif pour ceux qui pourraient venir.
- Et ça fait fuir également... Il y a un problème de fidélisation aussi des agents qui sont déjà en poste au CHU de Toulouse.
- Donc à partir de lundi et jusqu'à Noël, seuls les cas graves seront pris en charge au CHU de Toulouse.
- Comment il va s'organiser ce tri des patients ? Eh bien c'est tout le problème.
- Alors déjà, dans les cas graves, je veux dire, les patients ne viennent pas par plaisir aux urgences.
- Donc c'est bien quand même qu'ils ont un problème de santé qui nécessite une prise en charge médicale.
- Par ailleurs, ils parlent de réorientation effectivement sur les médecins traitants et d'autres.
- Le problème, c'est qu'il y a 160 000 personnes qui n'ont pas de médecin traitant en Haute-Garonne.
- Et même pour ceux qui en ont, les médecins, pour la plupart, ne peuvent pas vous prendre avant une bonne semaine, une dizaine de jours ou plus même.
- Donc il est évident que cette fermeture des urgences ambulatoires représente une perte de chance pour les patients qui vont avoir encore plus de mal à accéder à des soins.
- Est-ce que vous craignez qu'on passe à côté de cas graves dans ce tri qui sera effectué à l'entrée de l'hôpital ? C'est votre inquiétude ? Bien sûr. À partir du moment où on réoriente des patients, sur le nombre... Parce qu'on parle quand même de... Entre Purpan et Rangueil, on parle quand même de 150 patients par jour, quand on prend les chiffres actuels. Voilà. Donc c'est pas rien quand même.
- Bien sûr qu'on peut passer à côté de choses extrêmement graves.
- Parce que dans ces patients, effectivement, qui sont pris en charge au niveau des urgences...
Transcription générée par IA